Pourquoi les républicains soutiennent-ils toujours Trump? Ou les enjeux du procès à venir

Vu de notre beau pays, le comportement des électeurs républicains qui continuent contre vents et marées à soutenir Donald Trump est complètement irrationel. Comment peut-on encore suivre un leader politique qui, sans même parler de toutes ses autres violations de la loi, a réellement tenté de modifier le résultat d’élections présidentielle démocratique, qu’il a pourtant perdues dans les règles de l’art?

Donald Trump plaide « non coupable » de 34 chefs d’inculpation – le 03 août 2023

Nous souhaitons émettre ici une hypothèse permettant d’expliquer ce comportant de dizaine de millions d’américains. Le point de départ du raisonnement est assez simple: il faut leur faire confiance. Il faut accepter que ces citoyens croient réellement que l’élection a été volée et que Trump est une victime. La question devient alors: comment peut-on en arriver à croire une réalité qui n’a presque plus rien à avoir avec la « vraie » réalité? Quels sont les ressorts de la compréhension de ces électeurs? Les médias et commentateurs se contentent la plupart du temps de constater cet état de fait et échouent assez largement à expliquer le phénomène.

Les hypothèses, ou plutôt les éléments d’explications les plus souvent mis en avant, portent sur la puissance des réseaux sociaux, la force renouvelée du mouvement conservateur, le développement du complotisme et une sorte de contre dynamique de la logique du bouc- émissaire, qui finit toujours pas bénéficier au coupable Trump et à le transformer ce loup en agneau. Et tous ces élements sont valables, il manque juste la colle qui va les rendre tous cohérents.

Les réseaux sociaux sont accusés de radicaliser les positions, dans une dynamique ou tout nouveau média doit en rajouter dans l’excès et le phénoménale pour attirer toujours plus d’audience. Pourtant cette dynamique est tout aussi réelle du côté des démocrates, avec comme principal fer de lance les campagnes wokes, qui ont littéralement envahies tous les réseaux, quasiment au même titre que les campagnes républicaines. Nous ne possédons pas d’éléments de mesure comparant la présence des deux parties. Nous n’en possédons pas non plus sur l’impact réel de ces campagnes sur l’opinion. La question principale est la suivante: l’opinion est-elle versatile? Comment peut-on lui faire changer d’avis? Sur quels sujets, sociaux, politiques, fiscaux, inernationales et bien sûr économiques, les réseaux ont-ils la puissance de nous faire réellement basculer d’un camp vers l’autre? Jusqu’ici les études ou analyses montrent plûtot la radicalisation des positions que la fluidité des opinions. Il n’est pas exclu d’ailleurs que ces deux dynamiques soient antithétiques. La radicalisation est la stratégie assumée des réseaux pour favoriser le « reply », le « retwitte » et augmenter les vues d’un post, ce qui permet d’augmenter la surface de diffusion de la publicité jointe aux publications. Le but des réseaux n’est pas en soi d’avoir un rôle d’influence politique, mais bien de monétiser l’audience par de la publicité et de commercialiser les données comportementales des utilisateurs. On peut regretter que les campagnes d’influences politiques, notamment étrangères et principalement Russe, ne soient pas tout simplement interdites sur les réseaux. Mais rappelons que les Etats-Unis, pour le meilleur et le pire défendent une liberté d’expresion absolue, fondée tout simplement par le Premier amendement (1791), qui constitue à peu près pour les américains l’équivalent symbolique du premier commandement des Tables de la loi (« Tu ne tueras point »).

Si la passion trumpiste ne vient pas des réseaux et se contente d’être exacerbée par eux, c’est que ses sources fondamentales viennent d’ailleurs. C’est parce que le terrain est déjà favorable que ce discours porte sur les réseaux sociaux. Pourquoi est-il favorable? Nous revenons ainsi à notre hypothèse: parce que les Républicains sont intimements convaincus que Trump a raison et que l’élection a été volée. Cela signifie qu’ils pensent que leurs institutions sont corrompues et ne sont plus ni vraiment démocratiques, ni capables de refléter la volonté du peuple ou de la nation. C’est bien le voile du soupçon, la perte de confiance, la dénonciation du complot qui tiennent le premier rang. Les Républicains pensent ainsi leur action non pas comme une tentative de destabilisation de la démocratie, mais bien d’une restauration de la démocratie. Ils n’imaginent pas une seconde qu’ils puissent avoir tort, et comme nous allons le voir, ils ne peuvent pas l’imaginer. Ainsi, chaque nouvel inculpation de leur champion n’est-elle pas un déclencheur de remise en cause, mais bien une preuve supplémentaire de la corruption du système démocratique américain et du fait qu’ils ont tout à fait raison de se battre.

S’ils devaient se remettre en cause, ils devraient accepter d’une certaine manière que la « faute » et disons-le tout de suite, la « culpabilité » et le « péché » serait sur eux et non sur leurs adversaires démocrates. Et, et c’est là le coeur de notre hypothèse, ceci leur est tout simplement aussi impossible qu’insupportable, parce que le fond de leur doctrine est tout simplement religieux. Les démocrates sont pour eux justement le « camp de la faute et du péché ». Ce sont eux qui justifient un peu n’importe comment il faut bien l’avouer, l’avortement (voir à ce sujet: https://foodforthoughts.blog/2022/05/21/le-droit-a-lavortement/), et désormais le changement de sexe, avec les théories wokes. Le coeur de la réaction républicaine est à chercher dans la racine du paradoxe américain: une société libre et très religieuse, une société qui s’est construite beaucoup plus sur la liberté religieuse que sur la liberté tout court, sur la laïcité, pour utiliser un concept français, une société qui ne comprend pas toujours l’étendue de la liberté qu’elle a construitre. Le caractère sacré de la Constitution américaine, qui fait réréfence à Dieu (« in God we trust », « with the help of God », présent de la constitution aux billets de banque), du drapeau, de la Nation et des Institutions, voilà tous ce que les Républicains pensent vraiment être en train de défendre. La pensée religieuse dénonce toujours un autre, un impur contre lequel il faut lutter et se purifier pour atteindre la divinité. Cet autre n’est plus l’étranger, ce n’est plus l’Islam comme aux temps des guerres du Golfe, c’est désormais le Démocrate. Les Républicains ont retourné le côté obscure de leur fois sur leur propre Nation. Ils ont fait la guerre à la Russie, le diable communiste qui refusait toute religion, puis à l’Irak et l’Afganisthan, le diable islamiste, le démon iranien, et tous ces conflits ont principalement été menés par des Républicains.

Running for the Oval #4 – Al Gore vs George W. Bush : la grande confusion – En 2000, Il a fallu plus d’un mois pour reconter les votes en Floride, dont le gouvernement était son frère

A partir de là, nous voyons qu’un autre système de valeur, différent du système de valeur démocratique, et le surpassant est à l’oeuvre. Un système purement religieux, qui permet toutes les outrances, voir même le renversement de la démocratie. Dans cette perspective, l’élection de Trump ne doit rien au hasard, pas plus que l’assaut contre le Capitole. Le chemin a déjà été largement construit par Ronald Reagan et la dynastie Bush. La lutte puis la victoire contre le communisme, puis la lutte contre l’islamisme, l’élection suspecte de Bush junior, arraché avec la victoire en Floride où son frère était Gouverneur, le mensonge devant les autorités de l’ONU sur le nucléaire irakien et la luttre contre le camp du Mal… Il y a de fait bien longtemps que les Républicains soutiennent bien plus leurs valeurs morales religieuses que la constitution démocratique. Trump n’est que le continuateur de cette politique. Le grand drame des Républicains ce sont leurs échecs militaires, leur incapacité à reconstuire les Etats islamiques démolis d’Irak, d’Afghanistan et même de Russie, qui les ont contraint à se replier idéologiquement en partie sur leur propre pays. Leur doctrine étant plus qu’inopérante à l’étranger, le partie Républicain s’est peu à peu, avec le développement du Tea party, puis de Qanon, trouver un nouvel ennemi, un ennemi intérieur appelé les Démocrates, qui a l’avantage d’expliquer leur propres échces, et a délaissé le combat contre les forces du Mal, y compris contre la prolifération nucléaire en Corée du Nord et en Iran . Tous les Etats ayant maté leur oppositon interne apparaissent comme pur et deviennent un nouveau modèle pour les Républicains.

Il y a donc bien ici, les Républicains voyant désormais le Mal chez eux, comme leur nouvel enemi et la source de leurs propres éches, un véritable danger de guerre civile et de renversement de la démocratie américaine. Un danger dont les nombreux ennemis de l’amérique, Russie en tête, sont bien conscients, et qu’ils alimentent en exitant et hystrisant le débat de toutes les manières possibles, Trump ayant déjà été accusé d’être un agent russe, tandis que le fils Biden s’est compromis dans des affaires peu flatteuses avec l’Urkaine d’avant la guerre déclenchée en février 2022 (le début réel de la guerre datant de février 2014).

En clair l’axe du mal, c’était surtout l’Ismal – mais on ne combattra cette religion avec une autre religion

En cela, les Républicains sont malheureusement bien aidés par les Démocrates. On ne réalise pas en France en mal et le traumatisme quasiment mondial qu’on déclenchés les théories wokes. Il ne faut à ce titre jamais oublier que les fondateurs des mouvements intellectuels de la « déconstruction » étaient des communistes dont l’agenda à peine voilée était la déconstruction des démocraties capitalistes. La confession de Derrida est à cette égard consternante de réalisme (« La déconstruction est une arme contre le capitalisme, non pas qu’elle s’y oppose frontalement en se donnant pour tâche de le détruire, mais parce qu’elle en travaille les soubassements, les présupposés, les contradictions internes, afin de révéler les jeux de pouvoir qui le traversent et le constituent. » – Jacques Derrida). Avec le Wokisme, ce énième avatar de la lutte pour le fantasme d’une égalité réelle, les anti-capitalistes ont frappé fort. Destruction de la famille, de la femme, du sexe, de l’homme, y compris à coup de bistouris et de traitements chimiques… rien moins que cela. Imagine-t-on une seconde l’impact que ces thèses a pu avoir et a encore sur des société traditionnalistes, ou sur toute la population croyante, c’est-à-dire encore l’essentiel de la population mondiale, en Afrique, en Russie, en Chine… Si telle est la promesse démocratique, si c’est à ce but que nous conduit la tolérance et le respect d’autrui et des minorité, non merci! C’est un désastre dont les promoteurs anti-démocratiques ne peuvent que se frotter les mains. C’est la preuve par l’absurde que la démocratie est capable de sombrer dans le n’importe quoi.

Nous avons déjà montré dans nos articles consacrés au Wokisme (par exemple ici https://foodforthoughts.blog/2021/10/12/du-peace-and-love-au-woke-la-mecanique-des-revolutions-sociales/) comment il y a fort à parier que ce mouvement, malgré son potentiel révolutionnaire ne constitue qu’une étape parmis d’autres dans le développement des concepts de liberté et d’égalité qui constituent les fondements de toutes les démocraties modernes. Depuis ces articles, et notamment depuis notre progressions dans l’analyse de l’anarchisme, et la manière dont elle utilise le concept de liberté pour le retourner contre nos sociétés, nous avons mieux vu que la dynamique de ce faux concept de liberté est plus profonde et plus dangereuse pour l’Etat de droit que nous ne le pensions précédemment. L’anarchisme utilise une compréhension, une définition, pré-étatique du concept de liberté pour opposer finalement la licence, le bordel, à l’Etat de droit et prétentre ainsi dénoncer une démocratie qui n’est jamais à la hauteur de ses principes, la liberté y était toujours limitée par le droit. C’est évidemment un sophisme au sens pur du terme, car la liberté de l’état de nature n’est rien d’autre que la guerre de tout contre tous, et que le concept de liberté à l’état de nature est proprement inopérant pour fonder la Cité, ce pourquoi il n’y a au contraire de liberté qu’avec le Droit et la Loi.

Mais ce que nous voyons à l’oeuvre dans la pensée Républicaine dépasse ce débat et nous ramène à une question qui est considérée comme résolue en Europe, la question religieuse du bien et du mal et celle de la destinée de la terre américaine. Ce principe religieux, quand bien même ne serait-il qu’une religion civile, nous le savons en France, est en fait incompatible avec la démocratie tolérante. L’Etat doit être au-dessus, détaché et ordonateur du religieux. Mais les Etats-Unis ont choisi de conserver le principe religieux, dans une version la plus universelle possible dans leur doctrine politique. La liberté de croyance américaine admet mal la liberté de ne pas croire et une liberté supra-religieuse. On débat en Europe pour savoir s’il faut inscrire dans la Constitution européenne une référence à ses racines judéo-chrétiennes. Aux Etats-Unis, la prise de conscience même de ce problème est impossible. Jusqu’à quand et comment cette prise de conscience aura-t-elle lieu? Faudra-t-il passer par une guerre civile, ou le travail de tribunaux contre Trump sera-t-il suffisant pour forcer les Républicains à la remise en cause, tout comme le travail de la Cour suprême construite par Trump oblige les démocrates à revoir les fondements juridique de l’avortement ? Voilà les enjeux de la prochaine élection américaine.

La nuit du chasseur nous présente comme aucun autre film toutes ces tensions entre une justice parfois injuste et une religion qui peut servir d’alibi à n’importe quel psychopate, le tout dans l’amérique la plus profonde et la plus religieuse.

APPENDICE

21/01/2024

Le succès de Trump ne se dément pas, bien au contraire. Qu’est-ce qui fascine à ce point? Lebon nous parle du prestige. Aujourd’hui on parle plutôt de charisme. Notre première ministre, Elisabeth Borne, a été remerciée pour son manque de « poids politique ». Le charisme est aussi l’apanage de l’acteur et du meneur de troupe. On leur prête un pouvoir quasiment magique, ou un don naturel inné. Lebon parle de la force magnétique, animale de chacun, selon la pseudo-théorie en vogue à son époque. La vérité bien-sûr, est ailleurs.

Le charisme, qu’est-ce que c’est? Et surtout, comment peut-il survivre à toutes les critiques? Comment une partie de la droite française peut-elle encore admirer Nicolas Sarkozy, alors qu’il a tout raté, en dehors de son élection à la présidence (déficit abyssal, démolition de son propre partie, accord Minks 2 en Ukraine dont on voit le résultat, opération désastreuse en Lybie, ayant fini de démolir la crédibilité du conseil de sécurité de l’ONU). Le bilan de Trump n’a rien de glorieux. Il a hérité de la prospérité économique d’Obama. Il a rampé devant les dictateur nord coréen et russe. Il a déchiré l’Obama care, alors qu’il n’y a aucun système de santé aux Etats Unis. Il a déchiré l’accord nucléaire avec l’Iran, ouvrant le chemin au nucléaire irannien. Lamentable.

Peut importe les actes donc. De toute manière la plus grande partie des citoyens ne regardent pas la réalité et ne fait pas le compte des victoires et des défaites. A peine chacun est-il en mesure de regarer si sa situation personnelle s’est améliorée. Ce qui compte, c’est donc l’image, l’opinion, la remeur. Un ensemble non rationnel de critères.

Pour aller directement à l’essentiel, nous pensons que le charisme agit sur les esprits en redonnant à chacun ce qu’il avait quand il était enfant, ou plutôt ce qu’il s’imaginait avoir: un père tout puissant et tout bienveillant. La figure de l’autorité parentale, qui remplit tout entière la psyché non construite de l’enfant et la structure par mimétisme, retrouve dans le personnage charismatique cette figure tutélaire de son enfance. Les dieux ne se construisent pas autrement, et c’est d’ailleurs ce qui explique leur diversité. Trump rappelle à l’amérique blanche son éducation à la dure et ses valeurs que suivaient ses ancêtres. Pour avoir le même pouvoir suggestif que le père sur l’enfant, le leader charismatique doit effectivement par bien des aspects, être plus grand que nature. Milliardaire, ce qui lui donne l’aura de la puissance, rhéteur hors pair, pour que ces paroles soient aussi puissantes que celle des prophètes de la Bible, défenseur d’une cause, la sienne en même temps que celle du peuple de ses supporters, souvent également secondé par une voire plusieurs belles femmes, femmes trophées, comme Ivana Trump, ou Carla Bruni, qui va lui rallier la gente féminine. Il peut être beau, comme Macron, là aussi pour conquérir les femmes, mais il est encore plus important d’avoir une femme belle. Il sera toujours conservateur, la force (en tout cas son image) est toujours son alliée. Le belle femme joue le rôle de la mère, assez similaire à celui de la VIerge Marie. Les femmes veulent toutes être belles et vivre la vie d’une belle femme. Elles vont s’identifier rapidement à ses épouses. La laideur de leur mari laisse supposer chez eux d’autres pouvoir les y attachant, au premier rang desquelles l’intarissable vigueur sexuelle du mâle alpha. Plus le leader est sauvage, plus il est perçu comme capable de se battre pour défendre sa famille. Quand il se tait, c’est qu’il est bléssé par ses ennemis et se remet de leurs attaques.

Tel est donc le ressort principal du leader charismatique. Il procure un substitut de la figure paternel à une foule entière. Il y a fort à parier que la plupart d’entre-eux sait exactement ce qu’il fait. D’autres sans doute le font d’instinct. Mais quand un homme politique passe 40 ans à entretenir son influence vis-à-vis du public, il est certain qu’il a développé une méthode de manipulation des masses, dont on voit mal comment elle ne serait pas emprunte d’une bonne dose de cynisme. L’admiration qu’on lui voue est en partie due à une dépersonnalisation de ses fidèles. Elle repose sur les critères les moins policés, le pouvoir, l’argent, le nous contre eux, les femmes et leur beauté…Il donne le pouvoir comme but à ses fidèles. C’est tellement gros et bestial que nous refusons de le voir. Peut importe d’ailleurs qu’il soit de droite ou de gauche, les ravage sont exactement les mêmes avec un Trump et un Mélenchon.

Le drame pour la démocratie est que son autorité, née de ses fidèles de leur allégeances, peut tout à fait dépasser celle de la loi la mieux construite et la plus juste. Parce que le confort psychologique qu’il procure est plus important pour les affidés que la liberté ou l’égalité. Il en va de même des fanatiques religieux, qui croient dur comme faire réaliser la volonté de dieu. Ce n’est donc pas exactement la force qui s’oppose au droit. La force est une conséquence ce cette allégeance. Peut-être faut-il ici reconnaître la compréhension de ces phénomènes chez Aristote, qui inclut partout dans sa Politique et son Ethique, l’importance de l’éducation par l’exemple, l’habitude, la mimésis… ou pour le dire plus brutalement, le dressage des animaux de la meute. Nous ne sommes évidemment pas uniquement des animaux, mais vouloir faire l’ange en permanence et refuser de prendre en charge cette intersubjectivité des passions animales nous empêche d’en adresser les dangers et les potentialités en toute conscience.

Il y a bien sûr des conflits et des rivalités mimétiques, comme l’explique si bien René Girard avec sa théorie du bouc-émissaire. Mais renverser un Trump, qui a comme le pouvoir du lion sur la meute, est particulièrement délicat. Ce qu’il faut attaquer, ce sont les symboles de son pouvoir, aux premiers rangs desquels sa fortune et son épouse, voir sa famille. Il suffit d’ailleurs de voir comment Trump s’en prend à Biden. Il attaque son image de puissance, en faisant de lui un vieillard sénile. Il attaque son fils, qui, il est vrai, et c’est souvent le cas avec les enfants d’hommes puissants, ayant du mal à se créer un propre monde, fait un peu n’importe quoi (Socrate s’interrogeait déjà dans le Protagoras sur cette incapacité des grans hommes à élever leurs enfants dans la vertu).

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