L’Entrepreneur et la création de richesses (Une introduction à l’économie)

En France, on nous parle constamment d’économie et de répartition des richesses. Le plus souvent d’ailleurs pour nous expliquer que les riches sont des voleurs ou des professeurs, sur le mode mélenchonnien. Nous avons déjà dit ailleurs tout le mal que nous pensons de cette doctrine. Mais cette critique était surtout politique. Il convient de la compléter par une meilleur description du fonctionnement de l’économie et notamment de cette partie essentielle et la plupart du temps totalement oubliée, à savoir la chrématistique, ou création de richesse.

C’est Ariste qui le premier a posé cette distinction entre d’un côté l’économie, loi (nomos) du foyer (éco), et création de richesse à proprement parler. L’économie est essentiellement devenue l’économie politique, la compréhension de l’intrication des enjeux politiques, sociaux et économiques. Du lien entre le type de régime et l’organisation de la société. La chrématistique, ensevellie sous les préjugés chrétiens de la haine de l’argent, est systématiquement passées sous silence. De là cette erreur qui resssemble beaucoup plus à un mensonge idéologique qu’à une pensée rationnelle, consistant à vouloir résoudre tous les problèmes de la société en « reprenant » l’argent des riches, tout en oubliant leur contribution fondamentale au monde moderne et à notre qualité de vie.

Le libéralisme économique est une partie du libéralisme politique

Les philosophes des Lumières, ceux dont les pensées ont permis l’avènement de la démocratie moderne, ont inscrit la liberté d’entreprise et la propriété parmi les droits humains individuels fondamentaux. Et ce n’est pas un hasard ou une erreur. Leur but était de refonder les principes de la communauté politique en les basant non plus sur le pouvoir divin, l’idéloligie ou le dogme, mais sur la liberté individuelle. La puissance de l’Etat est là pour préserver les droits individuels et non pour les absorber dans on ne sait quelle forme de totalitarisme. L’individu doit pouvoir parler, circuler, penser, aimer, naître et mourir, et subvenir à ses besoins et ceux de sa famille sans avoir à subir un arbitraire d’Etat. Personne ne doit être mis en danger sous prétexte que l’Etat est tout puissant et pourrait sur un simple désir du Souverain, lui prendre sa famille, ses biens, sa vie même.

Je suis libre de penser, d’écrire, de lire, de croire, d’aimer qui je le souhaite. Et de la même manière je suis libre de lancer ma propre activité économique. Il n’y a pas tant de différence entre ces formes de libertés. Il y a de la création dans les chansons de Taylor Swift comme dans la fondation de Facebook. Il y a aussi une légitimité réelle à être le propriétaire de ce que l’on invente et de ce que l’on fabrique, de pouvoir le vendre ou pas, de ne pas se le faire voler par son voisin. Les mêmes qui attaquent les riches attaquent en même temps toutes les formes de création. Il faut y prendre bien garde. Il n’y a pas de régime d’exception où l’on accepte la liberté intellectuelle sans accepter la liberté d’entreprise.

L’entrepreneur

L’entrepreneur est une notion née en France, dans un célèbre texte de Turgot. Ministre des finances de Louis XVI, il est l’une des principales sources d’inspiration d’Adam Smith. Elle a été développée par Jean-Baptiste Say.


Il s’agissait surtout pour ces deux auteurs d’introduire des distinctions intellectuelles entre le salariés et le capitaliste. L’entrepreneur est celui qui dirige l’entreprise en recourant à l’argent du capitaliste. Mais il est surtout, comme nous le comprenons aujourd’hui, une sorte d’homme d’action pacifique qui veut créer, developper, animer une entreprise de production. Mark Zuckerberg est un entrepreneur. Guillaume Canet également. Un sportif qui dédie sa vie à son art également.

Nous avons en France une vision très négative de l’entrepreneur. Nous valorisons principalement le fonctionnaire, celui qui obéit, qui est proche du pouvoir. Nous n’aimons pas tellement les aventuriers, surtout s’ils réussissent financièrement. L’entrepreneur est toujours plus ou moins considéré comme un voleur, comme Tapie ou Bolloré le sont. Il est fort possible d’ailleurs que l’entrepreneur soit prêt à beaucoup pour laisser libre cours à son pouvoir de créer. Mais Tapie n’a pas seulement revendu des sociétés acquises à la barre du tribunal. Il a aussi monté une équipe cycliste qui a gagné le tour de France, fait gagner la ligue des champions par Marseille, avec Didier Deschamps, été acteur, ministre, chanteur. C’est évidemment un cas extrême, mais il faut bien comprendre qu’un entrepreneur est avant tout un créateur. Steve Jobs a commencé par construire des ordinateurs à la main dans un garage pour les vendre à ses amis. L’empire Apple n’a commencé à être une super puissance industrielle que des décennies d’invention, d’innovation, mais aussi de faillites, plus tard.

La création de richesse est le résultat de l’art

Les inventeurs, les vendeurs, les créateurs en tout genre sont les grands acteurs de l’évolution. Les mentalités, les religions changent incroyablement lentement. La civilisation égyptienne a duré près de 3000 ans. La grecque près de 3000 ans. Le progrès sous toutes ses formes, est toujours le résultat d’une entreprise. En développant de nouvelles idées, de nouveaux produits, de nouveaux types d’organisation et d’oeuvre d’art, les entrepreneurs ajoutent constamment à nos possibilités. Pasteur aussi a vendu ses inventions, comme l’ont fait les scientifiques qui ont crée les nouveaux vaccins contre le Covid.

La multiplication des solutions et des manières de vivre est ce qui rend nos vies meilleures, plus riches, plus multiples. Nous développons notre expérience tout en parcourant le pouvoir de l’humanité. Il y a toujours de l’emprunt et de la continuation, même chez Léonard de Vinci quand il invente de Sfumato. Nouveaux aliments, nouveaux vêtements, logement, moyens de locomotion, médicament…Que ne devons-nous pas aux créateurs et inventeurs?

La création de richesse est…une création de richesse

La plus grande objection actuelle, dérivé du marxisme, est de prétendre que tous les riches sont des voleurs. Cette vision, totalement doctrinale, vient essentiellement d’une méconnaissance profonde du système capitaliste actuel.

Il est loin et révolu le temps de Say ou Turgot, où il fallait absolument un capitaliste pour démarrer son affaire. Il est aussi révolu et plus encore que le système monétaire basé sur l’or. Nous avons depuis longtemps inventé la dette, qui est une véritable création monétaire. Quand une nouvelle activité se lance, elle a généralement besoin de capital et de dette. Et la dette est de l’argent créée par la banque pour financer cette nouvelle activité. C’est ainsi, exactement ainsi, qu’une nouvelle activité crée de l’argent et donc de la richesse, sans rien enlever à personne. Elle ajoute au contraire à la richesse générale.

Innovation et création monétaire

Tel est le couple le plus puissant du développement de l’humanité, celui qui permet à des centaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants de sortir de la pauvreté.

Si l’entrepreneur a un statut aussi spécial dans notre système économique, s’il est autant récompensé financièrement pour ses efforts, c’est parce qu’il est le créateur de richesse. Les gouvernants, notamment en France, qui passent leur temps à résoudre tous les problèmes de l’administration en levant de nouveaux impôts ne devraient pas oublier d’où vien tout cet argent. Le droit est fondamental, mais il n’est pas par magie la source la richesse, comme on le voit bien avec des pays comme l’Iran, le Vénézuela, etc..

Il y a évidemment des excès. Des joueurs de football sont payés non plus des millions mais des centaines de millions pour un spectacle pas forcément essentiel. Des voleurs profitent du système pour détourner des millions, voir pour détourner le système entier lui-même comme ce fut le cas avec la crise des subprimes. Il ne s’agit absolument pas ici de les défendre. Nous les avons suffisamment condamnés par ailleurs. Mais d’autres, de véritables créateurs, ont écrit, joué, distribué les Avengers, créé des usines de voitures électriques, sauvé des millions de vie avec des vaccins, rapprocher les cultures avec les voyages, permis une expansion jamais vue de la population humaine en parvenant à la nourrir.

Il y a évidememnt des abus et des erreurs. Mais l’homme est un animal fondamentalement technique. La technique, l’art, la création, l’invention, le mouvement, est profondément ancré dans la nature de l’homme, comme une conséquence de son indétermination primitive. Le mythe de Prométhée, fondement de tous les mythes du progrès, magnifié par Platon dans le Protagoras, nous le rappelle du plus profond des âges et pour la nuit des temps.

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