On ne présente plus le désormais tristement célèbre groupe Wagner, ce conglomérat du mal qui semble avoir pris pour modèle les organisations criminelles imagninaires du Spectre, l’ennemie de James Bond, ou d’Hydra dans Avengers, nous faisant basculer les pires scénarios d’Hollywood dans la réalité. Destabilisation de régimes entiers comme en Afrique, services de mercenaires, détournement des ressources naturelles, piratage informatique, désinformation, et maintenant guerre en Ukraine. Wagner est la figure du mal au XXIème siècle.
Wagner n’est pas la Russie
Wagner est en quelque sort l’armée privée de Vladimir Poutine. C’est une organisation qui n’a pas le même statut que les organisations étatiques telles que l’armée, le FSB, les ministères divers et variés. Attaquer Wagner, ce n’est donc pas attaquer directement les institutions russes. Au contraire. Wagner est un poison, un cancer qui certes démolit la planète, mais qui démolit avant tout l’Etat Russe, en affaiblissant toutes les structures étatiques. Attaquer Wagner, si possible en s’assurant de la neutralité des autres institutions russes, c’est aider la Russie a rester une grande nation. Pour toutes ces raisons, nous devons désormais attaquer Wagner et le traiter comme l’ennemi qu’il est.

Le modèle de la milice
Tous les régimes politiques viables essaient de contre-balancer le pouvoir des forces militaires. C’est une mesure quasiement vitale, nécessaire pour éviter toute tentation. Les modèles les plus répendandus de séparation des pouvoirs dans les forces militaires incluent une séparation du commandement des différentes armées, terre, mer, air et désormais espace, réunis sous un commandement unique très proche et à la discrétion du pouvoir politique. Le renseignement est séparé en deux ou plusieurs agences, qui ont chacune leur procédure de contrôle de leurs agents. Les industries d’armement sont également séparées. La police et l’armée sont soigneusement distinguées. Les forces militaires même peuvent être soumises à une certaine mesure. On ne les laissera pas croitre indéfiniement. Cela serait bien trop tentant pour elles et dangereux pour l’Etat.

Conscient de toutes ces limites, les régimes dictatoriaux et tyranniques ont quasiment toujours crées de nouvelles entités militaires ou para-militaires pour servir leurs buts idélogiques. L’armée est souvent construite autour de la fierté et de la défense de la patrie. La milice est composée d’extrémistes et n’a aucune pudeur doctrinale, aucun surmoi civilisationnel. La milie est la pulsion rendue légale. SS et Wafen SS de l’Allemagne nazi, milice en France sous Vichy, Hamas ( territoires palestiniens), Hezbollah ( islamiste chiite au Liban) et même la désormais tristement célèbre police des moeurs, constituant autant de pilliers du régime islamiste iranien.
Dans un Etat a peu près constitué, la milice est le meilleur ami de la dictature. Dans les Etats faillis, comme la Corée du Nord, certains Etats africains, ou les pseudo états islamo-terrorsites, il n’y a plus de différence entre la milice et le pouvoir. Vladimir Poutine utilise Wagner pour faire ce que l’armée russe ne veut pas faire, ne peut et ne doit pas faire, parce qu’elle reste une armée construite, cohérente, appuyé sur une doctrine et une histoire cohérentes.
Wagner, organisation terroriste
Comme pour la défense de l’Ukraine, nous avons trop longtemps procrastiné et été pusillanime face à Wagner. Seule une force plus grande arrête une force plus faible. Une milice et un gouvernement qui prônent la force tout le temps ne comprennent que la force. Allons-nous attendre que l’Iran soit dotée de la bombe atomique et menace le monde entier pour réagir? Allons-nous attendre que Wagner devienne encore plus fort? Ou allons-nous enfin protéger nos intérêts et faire prévalloir le droit sur la force?
Wagner n’a aucune légitimité institutionnelle, pas plus que le Hamas ou le Hezbollah qui sont ses modèles. Si on laisse faire cette milice, elle se comportera exactement de la même manière, en harcellant par des attaques ciblées tous les pays limitrophes de la Russie. Elle a déjà attaqué frontalement la France en Afrique. Il faut être fou pour les laisser faire.
Relations internationales – Nation building – nation destroying
La Russie et la Chine, toutes deux membres du Conseil de sécurité, sont supposées aider à garantir l’ordre international. Or elles ne le font plus, surtout la Russie.
La conception de base des relations internationales est celle de l’indépendance des peuples et des Etats. Chaque Etat est supposé souverain et ayant la capacité de s’autodéterminer. Je pense cependant que nous sommes en train de voir la fin de cette doctrine millénaire. Le monde est désormais plus petit. Des géants démocraphiques comme la Chine et l’Inde, militaire avec les pays possédant l’arme nucléaire, énergétique comme l’Arabie Saoudite, forcent les autres pays à s’allier et à jouer entre les alliances. La mondialisation économique a crée des dépendances fortes de tous avec tous. La marche vers un ordre mondial unique ne fait et ne fera que progresser, posant à nouveaux frais la question de l’organisation du local et du global.

Face à ces enjeux, l’Europe est resté un nain militaire, résultat d’un aveuglement, mais aussi d’une corruption idéologoique profonde qui empêche l’Europe de défendre complètement ses valeurs. Le même mal, mais sous une forme différente, de l’autre côté du balancier libéral, a conduit les Etats-Unis a une série d’erreurs stratégiques dont la pire est bien évidemment la guerre en Irak. Les circonstances troubles de la chute de Khadafi, l’imbroglio syrien. Les Etats totalitaires n’ont pas fait mieux. La Chine qui n’a pas respecté sa promesse du « un Etat, deux systèmes » notamment à Hong Kong, et l’on a toutes les raisons de croire que Taïwan subira le même sort. La Corée du Nord et surtout l’Iran, sont des puissances politiques qui ne respectent absolument pas le droit international.
Tout est à refaire. Les pays sont bien plus interdépendants qu’ils ne l’étaent avant. Une doctrine agitant un pays, le mouvement Woke par exemple, a des répercutions jusqu’au bout du monde, jusqu’à servir d’argument anti-occidental en Russie. Les nouveaux moyens de communication, même s’ils sont désormais plus contrôlés, Starlink en Ukraine, Istagram en Iran, le nouveau contre-système Occulus de la Russie, ont transformé l’opinion mondiale en un champ plus unifié que jamais. Tout ceci devra être régulé pour que la civilisation et le droit prévalent sur la force.
Pour avoir faits toutes ces erreurs, l’Occident a aussi fait l’erreur… de ne pas en faire assez. La Tunisie a été abandonné par l’Europe, jusqu’à l’accession d’un nouveau dictateur. L’Ukraine a dû sacrifier la Crimée et une partie de ses territoires de l’Est. Il a fallu que le monstre Poutine se dévoille en face pour que l’Allemagne accepte de voir la réalité en face. Merkel s’est-elle excusée de ses collossales erreurs? Absolument pas. La France a lutté avec efficacité contre les djhidaistes des déserts africains. Mais elle a complètement oublié de s’occuper des Etats et s’est laissé déborder par Wagner, pour la plus grande perte des populations. Il est plus que temps de réagir, de revoir nos doctrines et de combattre le mal.
« Truand ayant passé neuf ans derrière les barreaux à l’époque soviétique, il s’était discrètement enrichi à partir de l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine grâce à d’énormes contrats publics. Il semblait, depuis l’invasion de l’Ukraine, s’être hissé au sommet de l’élite politique. Déployer à l’étranger une armée privée et extraire des dizaines de milliers de criminels des prisons – activités totalement illégales en Russie – requiert des ressources politiques auxquelles seul le président Vladimir Poutine peut donner accès. »
