Qu’est-ce que LFI? On croit parfois qu’il s’agit d’un parti de gauche, héritier d’un certain communisme, continuateur d’un certain trotskisme. Mais cela ne suffit ni à les qualifier, ni à comprendre le danger qu’il représente pour nos institutions et notre pays. Il est essentiel de bien les définir pour comprendre les ressorts de leur argumentation et de leur rhétorique, pour mieux les combattre.
Parti Révolutionnaire anti-démocratique,
LFI ne croit ni à la démocratie, ni à la République, ni en nos institutions. Le tropisme totalitaire de M Mélenchon, dont les modèles ne sont que des autocrates, Robespierre, Chavez, Castro, Poutine, Erdogan, XI… ont déjà été largement dénoncés. Il appelle également à renverser la Vème République pour en installer une « autre », une VIème République. Son parti soutient les émeutes des gilets jaunes, et attaque systématiquement la police avec un slogan anti-républicain au possible « la police tue ». Alors que le rôle de la police est de protéger. Il s’agit bien évidemment de diminuer par tous les moyens la puissance d’un Etat que l’on souhaite renverser.
A partir de là, la rhétorique est simple. Tout gouvernement républicain a toujours tort, dans tout ce qu’il fait. Logique, puisque nous ne sommes pas dans le bon régime… LFI a donc beau jeu de tout, absolument tout critiquer, exprimant son rejet systémique du régime. Non LFI n’aime pas la démocratie. Non LFI n’a rien à proposer pour améliorer le système et ne le fait d’ailleurs jamais.
Parti anticapitaliste
Reprenant les thèses communistes quand ça l’arrange, LFI ne déteste rien tant que les « riches » qui doivent « payer » pour tout. Comme le système capitaliste est rejeté en bloc, l’argumentation est claire comme de l’eau de roche, toute la politique économique, le marché, les entreprises, est forcément fausse, voleuse, traitresse… Il y a toujours des pauvres que l’on asservit, et des riches qui s’enrichissent. Pain béni pour une contestation perpétuelle!
Demander à LFI comment créer des richesses, vous n’aurez bien évidemment aucune réponse. Comme dans les vieux discours catholiques de nos siècles passés, l’argent est tout simplement le mal. Mélenchon a récemment déclarer que « le malheur des pauvres est la faute des riches », ramenant toute la question du bonheur, sujet millénaire de recherche, au simple facteur économique. C’est consternant. Mais l’essentiel est aussi pour lui de dresser les citoyens contre les citoyens, d’attiser les sentiments haineux, la colère, la jalousie, passion aussi nuisible que profonde du corps social.
Parti anti-humaniste et non pas écologique
Là encore, aucune nuance, aucune réelle réflexion, la « nature » a toujours raison, ce qui veut dire que « l’homme » a toujours tort. Et toutes les conséquences en découlent sans filtre: pas besoin d’énergie ou de mix énergétique. Il suffit de ne plus produire! La sobriété totale, jusqu’à ne plus marcher en forêt pour ne pas abimer l’herbe. L’homo faber, l’homme technique a toujours tort et doit être supprimé.
Peu importe que la plupart des réels progrès de l’humanité soient des progrès techniques. Peu importe que la médecine, le bâtiment, l’agriculture nous permettent de nous protéger des maladies, du froid et nous nourrissent. Le vieux fonds religieux, que l’on retrouve encore dans la désastreuses opposition de « l’être » et de « l’avoir » refuse par principe la réalité technique de l’homme, pourtant reconnu par Platon lui-même comme une dimension essentielle de l’homme dans son Protagoras. L’homme est dénué de tout. Il ne résisterait pas une seconde dans la « nature » et c’est par sa capacité technique qu’il peut vivre et prendre la première place dans la création.

LFI est un digne successeur de la pensée d’Heidegger, qui refuse dans un tournant totalement incompréhensible d’Etre et Temps, tout ce qui a trait à « l’outil », concept assez pédant qui ne désigne rien d’autre que la technique, l’outil et l’utile. Consternés par les conséquences de leur propre pensée, plus aucun allemand ne suit la pensée d’Heidegger. mais en France, elle continue à ronger et bruler le lien social. Car il ne faut pas s’y tromper, dès que l’on trouve une critique de la technique, la critique des juifs et l’antisémitisme est là également. Il n’y a aucun hasard, aucune contingence de l’histoire dans la participation d’Heidegger au régime nazi. Quand on dénonce le matérialisme, quand on se met à détester la réalité, on déteste toujours également ceux qui s’en accommodent, au premier rang desquels ces financiers de juifs. On détestera également le travail, qui n’est rien d’autres que la mise en oeuvre de la technique pour soutenir notre vie. Le nazisme est né à gauche, LFI nous le rappelle tous les jours.
Quand on est aussi profondément ancré dans la détestation de la réalité, toute alliance avec les idéologues devient automatique. Pas besoin d’aller plus loin pour comprendre la défense de l’Islam faite par LFI, quand bien même l’Islam serait bien plus compatible avec le capitalisme que ne le laisse penser les islamistes eux-mêmes.
La dictature du peuple, voilà l’objectif
LFI veut modifier les institutions pour que le pouvoir soit le pouvoir du « peuple ». Uniquement et totalement celui du « peuple ». On pourrait croire qu’il s’agit d’une bonne volonté. Et cela fait partie du piège. Qu’est-ce que le peuple?
C’est, philosophiquement, la remise intégrale du pouvoir de chacun à l’Etat. L’Etat devient le seul dépositaire de la totalité du pouvoir. Ce que les individus récupèrent éventuellement est uniquement ce qu’il consent de donner à l’individu, la famille ou autre groupe. C’est effectivement la définition de l’Etat donnée par Rousseau, où tous les acteurs anglo-saxons ont dénoncé le principe même du totalitarisme. Chez les anglo-saxons, mais aussi les Révolutionnaires dont notre organisation juridique dérive, c’est l’individu qu’il faut protéger contre le pouvoir excessif et potentiellement arbitraire de l’Etat. La vérité, comme souvent dans ce type d’expression, n’est pas dans le terme de peuple, mais bien dans celui de dictature. L’individu, par sa remise de la totalité de son pouvoir à l’Etat a en fait complètement disparu. Avec cette définition de l’Etat, adieu liberté individuelle! Adieu individu! Il ne reste plus que « le peuple ».

Alors qu’est-ce que le peuple? C’est uniquement ce que l’Etat décide qu’il sera. Et plus aucun individu ne pourra le constester. Cela pourrait être considéré comme une bonne chose. Mais le « peuple » n’est pas la grande masse des individus, ce n’est pas la majorité. C’est avant tout l’égalisation des conditions par la machine de l’Etat. C’est tous les dangers de l’égalitarisme. Le « peuple » ne supporte pas les riches. Le peuple ne supporte pas les puissants. Le peuple n’aime pas les autres religions et les changements de tradition. Le peuple refuse la responsabilité de sa propre vie. Le peuple ne cherche qu’à obéir. Le peuple, ce n’est pas du tout le but ultime de la création! C’est bien plutôt la face déshumanisante, désindivudualisante de toute vie en société.
Le pouvoir du peuple est ainsi en large part un mythe ou tout simplement un mensonge. Comme nous l’a brillamment montré Georges Orwell dans la Ferme des animaux, l’Etat ce sont aussi des hommes et femmes qui exercent le pouvoir. Le pouvoir est donc mécaniquement entièrement concentré sur un petit cercle de personnes. Et à l’intérieur de ce cercle, il y a forcément un seul et uniquement chef. Et ce chef est le dictateur de la totalité du pays. Il n’y a plus aucune liberté individuelle dans ce système.
Bien loin de réaliser la façade de son programme « rendre le pouvoir au peuple » et de dénoncer un système accaparé par les riches et les puissants, la « démocratie populaire » est le titre générique des dictatures totalitaires modernes. C’est ce type de régime, niant toute liberté individuelle, donnant un pouvoir absolu à l’Etat, que promet l’extrême gauche. Il prétend dénoncer l’accaparemment de l’Etat par les riches, mais c’est uniquement pour s’en emparer lui-même et concentrer réellement tous les pouvoirs. Cela ne signifie pas bien sûr que notre système soit parfait, incriticable et non réformable. Nous savons bien au contraire qu’il y a encore beaucoup à faire pour rendre le capitalisme et la démocratie plus équitable et plus efficace. Mais ces progrès doivent et peuvent se faire à l’intérieur d’un système reconnaissant les droits individuels et les limites de l’Etat.
Parti d’un certain Wokisme
Avec tout ce que nous avons déjà vu, la reprise du Wokisme est une conséquence que l’on n’a même plus besoin de démontrer. Ce qui unit tout le wokisme, c’est la haine du mal blanc occidental. Pour un communiste, il n’y a pas de différence entre cet homme, le capitaliste, l’apatride, le juif. C’est lui, le riche, le colonisateur, celui qui méprise les pauvres, auxquels on ajoutera les femmes, les enfants, les vieillards, les immigrés…
Ce qui compte, ce n’est même plus la défense de minorités. On en invente d’ailleurs tous les jours de nouvelles. Le plus important, c’est de détester l’universel, de briser ce qui relie les hommes entre-eux, de leur désigner des ennemis pour attiser la haine et alimenter le processus révolutionnaire. Le plus important reste la haine du riche et la haine des principes républicains.
Les grandes méthodes rhétoriques des révolutionnaires
Plus c’est gros plus ça passe est la devise de LFI. Mensgon, caricature, dénigrement, faux appels aux bons sentiments… LFI est une vipère rhétorique.
Mensonge n°1: Nous sommes le « peuple »
LFI prétend représenter la « vraie » France, le « vrai » peuple, contre tout le reste de la représentation nationale. C’est la grenouille qui veut se faire passer pour un boeuf. Mélenchon prétendait se faire désigner premier ministre à l’issue de législative qu’il a objectivement perdu. Peu importe la réalité de l’Assemblée.
Mais qu’est-ce que le peuple? En Démocratie, ce qui compte, ce n’est pas le peuple, mais les citoyens libres et égaux. Il n’y a pas de peuple homogène en France en dehors de cette définition du citoyen. Ce que LFI prétend être le peuple, ce sont uniquement ses électeurs. Ils veulent nous faire croire qu’ils sont là pour protéger les pauvres, les fragiles, les travailleurs…mais ils pronnent une politique de ruine économique qui va rendre toutes ces catégories encore plus pauvre. Peuple! Cesse de te faire manipuler!
Mensonge n°2: Nous ne sommes pas en démocratie
Pour attaquer la démocratie, quoi de plus simple que de la retourner contre elle-même? Qui écouterait LFI si ce parti affichait son vrai programme, à savoir renverser la République et instauter une dictature administrative de type communiste? Personne, absolument personne ne voterait pour eux.
Alors il faut jouer le mouvement « dialectique ». Quoi de plus facile que d’opposer la démocratie à elle-même? Donc nous ne vivons pas en démocratie, le gouvernement est une bande de tyrans qui n’est pas « légitime », parce que le « peuple » ne les soutient pas. La France est insuffisamment démocratique. Il suffit de gratter un peu pour retrouver toutes les critiques communistes dénonçant la pseudo démocratie bourgeoise. Tout ceci n’est qu’un complot des « riches » et des « puissants ».
Ce qui est terrible avec cet argument, c’est qu’il sera toujours en partie vraie. La démocratie, comme tout, est évidemment perfectible. Mais jeter le bébé avec l’eau du bain est largement pire! Mais on ne peut pas gouverner en opposant l’idéal à la réalité, sinon rien n’est jamais valable.
La France est le pays où l’âge de départ à la retraite est le plus favorable d’Europe? Pas grave, les « riches » paieront. Voilà la seule et unique proposition d’un parti ayant déposé environ 20 000 amendements .
En fait LFI critique tout et tout le monde, mais ne propose strictement rien. Tout simplement parce qu’ils n’ont aucune alternative crédible à défendre. C’est la quinte-essence de la France qui se plaint toujours: avant la réforme, pendant la réforme et après la réforme. La critique est leur principe. Il se fiche totalement d’améliorer la situation des citoyens. Ils ne veulent pas de citoyens.
« La France Insoumise pourrait être rebaptisée la France indigne », la socialiste Aurore Berger attaque l’obstruction inutile et systématique de LFI sur la réforme des retraites:
Mensonge n°3 : C’est la faute du pouvoir – ou la violence légitime
L’extrême gauche a toujours adoré la violence. Il faut bien se justifier. Rien de tel qu’un bon gros mensonge pour ce faire. La première technique est dire que c’est la faute des autres, le Président en première ligne, tout responsable politique qui osera aller contre l’extrême gauche ensuite. Les élus, les députés sont inquités, les permanences sont attaqués. Les poupées d’Emmanuel Macron et d’autres sont brûlées.
Et comme on ne va surtout pas être responsable de ses actions, on va dénoncer la violenc de l’autre. Si on attaque, c’est à cause de l’autre. L’argument est le même que celui du violeur qui dénonce la fille en jupe qui l’a provoqué. C’est inadmissible. Il n’y a qu’un seul responsable d’une violence, celui qui commet la violence.
Des black blocks, qui sont une véritable milice privée de la gauche, un authentique ferment de Wagner, à l’absence de réponse de la justice, nous sommes face à un système qui détruite la démocratie en faisant croire que c’est à cause des autres.
Mensonge n°4 : La dette n’existe pas
La France est endettée, 3000 milliards de dette à l’issue du Covid. Mais ce n’est pas grave. Pendant des décennies Mélenchon a soutenu que la dette n’avait aucune importance et qu’il suffisait de ne pas la rembourser. Il serait trop long d’expliquer ici pourquoi il a tort et comment il ment sur la réalité du système économique (nous renvoyons le lecteur à nos textes économique, notamment à celui sur la monnaie et la création monétaire). Sa solution à la dette? Très simple: le défaut de paiement, le déni, la faillite totale. C’est totalement cohérent quand on déteste les riches et l’argent. C’est de la folie pure quand on ouvre les yeux sur la réalité de l’organisation du monde. La France ferait immédiatement faillite, paralysant le secteur financier et mettant automatiquement des millions de personnes au chômage. Vraiment pas grave quand votre but est l’anarchie!
Rappelons que pendant des années Mélenchon a soutenu contre toute évidence historique que la France avait été vendue aux banques quand la dette a commencée à être contractée auprès des banques privées et non plus gérée par la Banque de France. Mensonge total, puisqu’avant cette décision, justement, la France n’avait quasiment aucune dette! Le montant des dettes étaient tellement dérisoire qu’il était réellement proche de 0, et que c’est bien au contraire l’organisation de l’endettement via le marché qui a permis un endettement colossal, finançant les dépenses sociales sans trop forcer à la dévaluation, c’est à dire à l’appauvrissement de toute la nation. Mélenchon ne raconte que la partie de l’histoire correspondant à sa réalité, jamais toute l’histoire.
La dernière thèse à la mode en France est de soutenir que les plans anti-Covid et notamment les PGE distribués aux entreprises n’ont servi qu’à engraisser les entreprises et les patrons. La réalité, à savoir que tout cet argent a servi à payer les salaires de personnes qui ne travaillaient plus, a totalement disparu du radar! La malhonnêteté financière n’a pas de limite.
Derrière ces attaques contre l’argent apparaît une réalité bien moins avouable: ils ne pensent qu’à ça! L’argent a bien trop de place dans leur argumentation par rapport aux autres dimensions de la vie. Et il ne s’agit jamais de le gagner, mais bien de le voler.
Mensonge n°5 le scandale morale et l’utilisation cynique des bons sentiments. Tartuffe à gôche!
LFI dénonce toujours la pauvreté, la maladie, les difficultés des ‘petites gens’, le caractère moralement condamnable de la disproportion des richesses, la faiblesse des autres parties politiques, le fascisme qu’il y a à s’opposer à eux – pures agneaux descendus du ciel.
Mais tout cet armement émotionnel et doctrinale est une façade. Quelle est la seule et véritable solution pour améliorer le sort des pauvres, des malades et autres? De développer les richesses et de lutter contre les maladies en développant la technique, et même osons le dire, de continuer à se battre pour l’extension des régimes démocratiques dans le monde. Qu’a à dire Mélenchon sur la Révolution en Iran et sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Pas grande chose en fait. Il faut dans les deux cas que le politicien sente tout le poids de l’opinion, qui heureusement encore républicaine sur certains points, condamne les régimes autoritaires pour que l’admirateur de Chaver et de Castro, admette du bout des lèvres que ces régimes sont fondamentalement mauvais.
Les sentiments qui sont mis en jeux en permanence, l’indignation en tête, sont toujours à géométrie variable. Il s’agit de défendre l’immigré, et tant pis si nous n’arrivons pas à les intégrer correctement. Il faut loger les pauvres… et tant pis si les logements sociaux démolissent le pouvoir d’achat et la classe moyenne. On défend les « ouvriers » mais on ne dit rien quand ils privatisent l’outil de production national à leur seul profit, comme la RATP, la SNCF ou EDF.
L’obstruction systématique de LFI n’a qu’une seule conséquence réelle et ce n’est pas d’améliorer le sort des pauvres, ni même de participer à l’amélioration du système capitaliste. Non, le seul résultat concret de LFI est de faire monter le RN, qui apparaît désormais comme un parti respectable de gouvernement. Ce n’est pas un hasard, mais bien le résultat du cynisme de l’extrême gauche. Un anti-raciste a toujours besoin de dénoncer le racisme pour exister. Plus il y a de racistes et et plus il a l’illusion d’exister. Il a donc – dans son cynisme consternant – bien plus intérêt à faire monter le RN qu’à aider le gouvernement à redresser le Pays.
Plus qu’une honte, LFI est un danger mortel pour la France
«La désobéissance comme méthode de gouvernement, soit vis-à-vis de l’Europe, soit chez nous, en remettant systématiquement en cause l’ordre républicain, ne peut pas être notre choix, ni notre ambition»,
LFI entraîne toute la gauche dans sa dérive totalitaire. Mais il y a pire. Le Parlement offre malheureusement une tribune inédite à ce qui est sans doute le parti le plus bête, le moins rationnel, le plus caricatural que nous ayons connu depuis les Communards. Les discours anti-républicains, anti-démocratique, anti-capitaliste, anti-travail, anti-progrès… anti tout en fait, progressent à une vitesse délirante dans notre pays, sur fond d’effondrement intellectuel et doctrinale. Qu’un tel partie anti-tout, un cas unique au monde, puisse avoir une telle audience, en dit malheureusement long sur l’état de délabrement de notre pays et sur la faillite des élites qui nous ont conduit dans ce trou noir. La seule lueur d’espoir est le temps. La France reste démocratique. Mais elle doit maintenant comprendre que tout ce que propose LFI est le chemin de la ruine et du mensonge et qu’il faut réfléchir aux vraies solutions.
LFI repose, atise et enflamme le sentiment de jalousie. A cela, il n’y a qu’un seul remède, trouver le chemin de l’admiration. A quoi sert de critiquer l’autre? Il vaut bien mieux prendre exemple sur lui et nous élever à tous les niveaux, que de vouloir le rabaisser en permanence et le niveller. L’égalité est un principe tyrannique. Hérodote le soulignait, le tyran coupe toutes les têtes qui dépassent, comme un paysan coupe tous les blés trop hauts. La jalousie brûle le respect de l’autre et fait le lit de la tyrannie.
Appendice
La fortune toujours florissante de la pensée d’Heidegger en France reste un mystère qu’il faut éclaircir. Alain Renaut et Luc Ferry ont bien identifié une partie du problème dans La Pensée 68, mais une partie seulement. Il est assez étrange que ces deux grands penseurs aient en quelque sort manqué l’essentiel, ou en tout cas pas attaqué Heidegger sur l’essentiel. Pour mémoire, leur thèse est de dire qu’Heidegger place la nature au-dessus de l’homme, et qu’il a en conséquence produit une philosophie anti-humaniste. Leur démonstration, parfaitement documentée, est imparable.
Pourquoi Heidegger est-il malgré cela encore si populaire parmi nos « penseurs » ? La première raison ne peut tenir qu’à la dimension scandaleusement incompréhensible d’Etre et temps. Ultra jargonant, répétitif, volontairement obscure sur ses positions philosophiques réelles, il est très certain que même chez les principaux heideggériens la compréhension réelle du texte soit très faible. En France on préfère se payer de mots que de dénoncer l’incompréhension. Mais derrière ce snobisme ce cache en réalité une raison plus profonde, à savoir le caractère profondément religieux et catholique du texte, une pensée qui a tout pour plaire à une université française qui n’est que rarement capable de différencier pensée catholique et philosophie.
Etre et temps comporte deux grandes parties. La première est le récit de l’arrivée d’une âme sur terre. Grandiose, sublime chef d’oeuvre malgré ses difficultés, ce texte est une synthèse de la phénoménologie de Hegel, de la pensée de l’immortalité de l’âme de Platon et de la volonté de vivre de Shcopenhauer. C’est magnifique, mais en partie inutile, car il n’y a pas tant d’innovation que cela. Puis, tout à coup, ce grand élan initial épuisé, l’âme étant enfin sur terre, cette arrivée prend la forme définitive d’une déchéance, d’une chute rappelant la chute biblique et d’une tombée dans le règne de l’utile, ce que l’on commente souvent comme la tombée de l’étant au détriment de l’être. Et c’est là qu’Heidegger a perdu le sens de sa propre philosophie. En voulant à tout prix revaloriser l’Etre, il a définitivement tourné le dos à l’étant.
Mais pourquoi opposer les deux et critiquer l’étant et la technique, quand tous nos vies sont effectivement prises dans ces deux dimensions, et quand 100% de notre vie terretre dépend de l’étant? Il n’y a là aucune raison philosophique tangible, mais uniquement une haine de l’étant, un refus de l’aristotélisme, c’est-à-dire une haine de la vie concrète. Heidegger ne sortira jamais de cette contradiction. Son discours sur l’Etre tournera désormais quasiment à vide, car que dire de l’Etre, ou de l’Un, ou du Tout, quand on refuse toute spécification dialectique? Pas grand chose à la vérité. Et sur le reste, définitivement déprécié, il ne reste que la critique la plus stériele. La pensée française ferait mieux de prendre exemple sur la pensée allemande et rejetter enfin cette doctrine mortifère.