Silence divin

Silence notre ennemi

Rien n’est plus insupportable que le silence. Rien n’est plus violent que la solitude. Quand la conversation est terminée, que la télévision ou la radio sont éteintes. Quand la dernière page du livre est refermée, et que la dernière note du concerto ne résonne plus. Quand les oiseaux ne chantent plus. Dans le mutisme du dimanche soir ou le vide d’un lundi matin en télétravail. Nous tombons dans une forme de néant. Nous sommes envahis par notre pire ennemi, l’absence. Le vide nous dévore. Nous ne sommes rien. Nous ne comptons pas. L’Univers se passe admirablement de nous, et nous en venons à nous demander si nous ne devrions pas en tirer toutes les conséquences et à son exemple, nous passer également de lui.

Harpocrate – dieu du silence et des mystères

Il nous faut immédiatement et impérativement combler ce manque. Bouger, parler, faire. Nous agiter. Seul le mort est en paix, parce que la paix n’est pas pour les vivants. La paix nous est insupportable. Nous ne pouvons pas rester dans cet état de confrontation avec le rien. C’est plus fort que nous. Le néant nous attaque et nous fait mal. Nous le ressentons à travers notre chair. Nous avons froid. Nous voulons boire ou manger. Nous devons nous concentrer sur quelque chose, qu’importe le contenu, pour échapper à ce loup qui nous poursuit sans cesse et à ces crocs pâles comme la mort.

Notre conscience est ainsi faite qu’elle laisse une part gigantesque au vide. Quand nous nous concentrons sur notre psychisme, nous voyons que la pensée consciente n’est rien d’autre qu’un ilot, un archipel, dans une mer d’informe, de non actif, d’un cerveau posé là et qui ne semble pas plus mobile qu’un caillou. Toute pensée est comme un miracle arraché à cette langueur et cette paresse. Que d’énergie il nous faut pour pouvoir à chaque instant à nouveau nous dire : j’ai une idée, j’ai conscience de l’une de mes représentations, je suis, j’existe, j’ai telle envie, tel besoin, ceci à faire, un tel à appeler.

C’est une lutte, c’est une guerre, c’est un combat à mort de tous les instants. Il faut s’occuper. Il faut se « remplir », il faut sans cesse se battre pour se sentir vivre. Et nous nous précipitons sur tout et n’importe quoi. Sport, cinéma, voyage, balade, projets, travail, relations sociales, famille, couple, religion, politique, science, art. Meubler ! Il ne doit y avoir aucun espace vide. Chanter jusqu’à la mort, comme Johnny. Philosopher jusqu’à la condamnation comme Socrate. Président même malade au dernier stade du cancer, comme Mitterrand. Mourir sur scène, comme Molière.

Pascal – Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie

Conversion

Il est pourtant possible de renverser cette perspective, de convertir cette absence.

Et si? Si ce que nous considérons comme étant partout les limites insupportables de notre finitude étaient tout au contraire la réponse à tous les manques et à toutes les absences. Et si le silence était, tout simplement, la preuve de l’existence de dieu? Si partout où ne voyons plus rien, où nous n’entendons plus, il n’y a pas le vide, mais la présence, sur ce mode si particulier, de dieu lui-même. Si dieu était pour nous silence?

Partout où nous serions seuls, faibles, limités, condamnés au repli sur notre propre vacuité et notre néant, pourquoi ne pas y voir désormais la toute puissance, la grandeur, l’espace de dieu, ici révélant dans tout ce qui nous manque, dans tout l’être qui nous environne, même s’il n’est pas « nous ».

Dans toutes les religions, les croyants et les prêtres se confrontent à l’expérience du silence de dieu. Le méditant bouddhiste se force à atteindre le silence et le néant dans sa médiation elle-même, dont elle est le but. Le religieux catholique prononce des vœux qui servent à le rapprocher de dieu: silence, pauvreté, abstinence. Il vit ou fait des retraites dans des « cellules » coupées du monde, sans téléphone, sans wifi… Seul, absolument, c’est l’ermite, celui qui vit dans le désert. Seul mais en groupe, il a choisi la vie du monastère, comme un ermitage à plusieurs.

La figure de l’ermite est l’une des plus belles. Elle nous subjugue par sa puissance. Un homme seul, ou une femme, decide de quitter sa ville ou son village pour se refugier dans une grotte, y adorer dieu et limiter au stricte minimum tous ces contacts avec les autres hommes. Mais que peut-il bien faire là-bas? Pourquoi finalement aucune grande doctrine, contrairement aux thèses des philosophes, n’est-elle jamais sortie de ces grands sages? Tout simplement parce que dans l’ombre de leur grotte, ils ne « font » rien, au sens où nous entendons le verbe faire. Entouré de cailloux, vêtu du stricte minimum, caché dans un repli de la montagne particulièrement inaccessible, ne mangeant que très peu, avec des contacts humains réduits au stricte minimum, ne produisant rien non plus, l’ermite est pris dans le vertige du néant, de la médiation, et de la prière. Plus tout à fait vivant, pas complètement mort, il vit le rien. Ce rien ultime qui consiste à chaque instant à s’identifier avec ce néant particulier qui est pour nous présence de Dieu.

Alors, ce qui était vide, froid et mordant, devient plein et universel. Les dieux sortent de chaque replis de la nature, du ciel, de la forêt, des étoiles et des planètes, de ce bosquet tout près de nous. Presque étouffant, ils emplissent tout, à tel point que l’on ne peut rien faire d’autre que sentir cette présence partout et en nous. C’est pourquoi dans la description des mondes anciens, quand la présence de l’homme était encore rare sur la terre, que le bruit et le mouvement de son activité était bien plus limité, tout, absolument tout, était divin, Le nulle part de Dieu peut également pour nous redevenir un partout. Dès qu’il y a limite, frontière, distinction, difference, il y a, entre toutes ces individualités séparés, dieu qui permet de les relier.

Dans cette vision de la physique contemporaine, il n’y aurait pas de vide, mais une forme d’énergie primordiale dont tout émergerait.

Cette présence du divin n’est pas seulement hors de moi. Elle est aussi en moi. Toutes mes limites, toutes mes failles, cela même parfois que je déteste en moi, tout cela vient aussi de dieu. Voilà le grand lâcher prise, la parfaite acceptation de ne pas être sa propre création. La conscience que j’ai de moi-même dépasse mon être réel, concret et limité. Je vois au-delà de moi -même, de toutes ces limites qui sont ce « moi » qui me pèse tant. Ce n’est plus une raison pour me détester, mais une raison pour m’accepter et me comprendre. Me mettre à distance de moi-même. Cette même conscience qui ressent dieu et sa grandeur trouve dans cette contemplation et ce détachement le lieu d’une mise à distance de l’être charnel, faible, émotionnel que nous sommes quand nous ne sommes pas dans la contemplation du divin.

Dieu n’est pas que ma faiblesse. Il est aussi ma force, mon élan vital. Tout accepter, ce n’est pas renoncer à tout et singulièrement à soi-même. Nous retombons ici dans toutes les contradictions de l’existence de dieu: le destin, la guerre, la limite. Comment penser dieu et continuer à être, dans la limite du créé? Mais la croyance concrète en dieu doit être un soutien et non un frein.

Dans la conscience de cette puissance qui coule à travers moi, en moi, coule aussi le sang de mes ancêtres, de la lignée à laquelle je suis liée et qui s’est arrachée du néant. Je perpétue ce rapport à la vie et à la mort avec mes propres enfants. Je suis lié au passé par mes parents, et au futur par mes enfants, par ce néant déterminé, défini, qui coule de génération en génération. Ce lien est aussi psychique. La conscience n’est pas que notre conscience. La part qui nous revient, la conscience, justement, est une part faible, limitée, comparée à l’immensité du mouvement dans lequel je suis pris. Je porte en moi le néant dont je me suis arraché.

L’énergie qui nous est échue et circule en nous est aussi divine. Nous occuper de nous, prendre soin de notre corps, exprimer notre nature dans nos actions, tout ceci est également prendre soin du divin en nous, du don de la vie en nous. Nos actes également sont sacrés. Nos actions, nos créations, sont autant de restitution, de mise en forme déterminées de l’énergie de dieu qui coule en nous. Nous ne sommes qu’un véhicule, un réceptacle, un médium. Notre chance est d’avoir conscience de cette force divine qui agit en nous et dont nous sommes les simples spectateurs. C’est dieu qui parle à travers le travail de l’artiste. L’oeuvre est de dieu, elle n’est pas de l’artiste. En portant sur le divin, l’art exprime sa propre provenance, son origine.

« Dans le silence profond, on apprend à distinguer ce qui est de l’ordre du psychologique et du spirituel. Donc quand un phénomène aussi marquant (que l’appel de dieu à une vie d’ermite) se produit, je vous assure qu’on ne peut pas confondre ». « La paix peut-être un critère, mais il n’est pas absolu ».

Sœur Catherine décrit sa vocation religieuse comme la chaleur brulante de l’amour de dieu, une chaleur reçue, après avoir longuement pratiqué la prière du cœur, cette simple phrase et ses quelques variations, Seigneur, « aie pitié » – ou encore « Seigneur, fais-nous miséricorde » –  « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, fais-moi miséricorde » – et enfin « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur ». La description qu’elle fait de sa révélation, de l’amour de dieu qu’elle a reçu en pensant à l’amour que dieu donne à toutes ses créatures, est un commentaire parfait de l’amour intellectuel de dieu de Spinoza.

Désormais Sœur Catherine pratique l’oraison silencieuse, se met en silence, et s’offre à dieu. Elle retrouve le même problème que les moines bouddhistes lorsqu’elle cherche à faire silence, puisque l’esprit parle en permanence. Plus on est apaisé, plus on entre en silence. Et pour être apaisé, il faut tout confier à Dieu, toutes nos préoccupations, pour qu’il nous en libère. Formuler et confier ses angoisses: je n’ai plus d’argent, je vieillis. Seigneur, je suis embêter, que dois-je faire? Ensuite, il faut laisser un espace pour laisser dieu nous parler et nous alerter des dangers éventuels. Le silence change, et ce changement est une parole de dieu. C’est une forme de clarté (comme chez Descartes, notre ermite étant décidément bien cultivée). Si l’on croit que c’est de dieu, c’est bien de le faire.

Dieu, Etre et Néant

La conscience n’existait pas pour les anciens grecs. Ils n’avaient pas ces distinctions subtiles et scientifiques que nous avons inventés. Plus proche des origines et de la nature, tout ce qui leur venait en pensée était directement considéré comme étant divin. Dieu, les dieux, s’adressaient à eux en leur offrant des idées, des inspirations, des délires, des sentiments. Socrate avait un démon qui guidait sa pensée. Ils vivaient dans un monde plein et parlant.

La création du monde – Baptistère de Padoue XIVème siècle

Nous avons perdu cette belle innocence des origines, nous avons questionné les dieux et développés la raison. Au bout de ces réflexions, nous nous sommes retrouvés face au néant et à la mort. Il n’est pourtant pas impossible, et de fait, la plus grande partie de la population humaine le fait toujours, de considérer que nous sommes partout entourés et habités par Dieu.

Toutes nos faiblesses, toutes nos limites, tous nos crimes mêmes ne sont plus uniquement de notre responsabilité. Nous sommes statues animées par le souffle du dieu. Nous pouvons arrêter de nous maltraiter. Notre conscience, notre culpabilité, qui nous montrent en permanence à quel point nous sommes loin de dieu et de la perfection, nous montre tout aussi bien que toutes nos failles sont également le produit de dieu et sont aussi sacrées que nos grandeurs. C’est dieu qui nous a taillé, sculpté dans nos limites. Elles sont aussi son offrande, et nécessaires pour nous faire advenir à l’être. Imparfait, mais vivant.

A partir de là, il n’y a plus de solitude. Il n’y a plus de désespoir non plus. La remise en cause prend un tour différent, car nous avons acquis un droit divin d’être tel que nous sommes et d’agir selon nos talents et limites, comme nous le pouvons et souhaitons, dans ce monde qui s’offre à nous. Qu’importent succès et échecs, pourvus qu’ils soient tous commandés par Dieu. Il y avait pour Platon une Idée de la poussière aussi bien qu’une Idée du marbre. Il y aura désormais dieu partout, même dans le scandale.

Dieu, qui est et n’est pas, qui est justement total de ne jamais être particulier, n’est pas seulement bon. Il est tout aussi bien mauvais. Il est créateur comme destructeur. Il est Shiva qui commande à Arjuna de partir au combat, quand bien même ce serait pour tuer son propre frère. L’être, l’étant, l’existence est à ce prix de la contingence. Sinon il n’y aurait que Dieu. Il semble qu’il en soit exactement de même en physique fondamentale des particules. Il n’y a que deux hypothèses: néant total d’où surgissent les particules, on ne sait pas comment, ou une sorte d’énergie sous-jacente perpétuelle qui se spécifie dans une création, de plus en plus matériel. La physique quantique, même si c’est plus une image qu’une réalité démontrée – son problème étant que l’observation perturbe l’expérience, et pas directement l’expérience et les lois des phénomènes elles-mêmes- nous présente en permanence ces dilemmes, comme ceux du chat de Schrödinger, qui « est » et « n’est pas » en même temps. Nous ne dépasserons jamais cette dualité.

Shiva et Arjuna

La creation nous apparait alors complètement pleine, intense, concrète. Il n’y a plus nulle part où lui échapper. Air, nuage, soleil, terre, oiseaux, arbres, eaux, bruit, mouvement. Rien, nulle part, il y’ a repos. C’est l’agitation désormais qui prend trop de place et question notre rôle dans ce chaudron céleste.

Dieu est dans toutes ses oppositions et dans toutes leurs résolutions. Il parle dans le silence. Il se montre dans le monde. Il est raison dans toutes les limites de la rationalité. Il est puissance, y compris dans la destruction. Il est l’éternel retour de la vie et de la mort, comme nous invite à la penser Socrate quand il démontre l’immortalité de l’âme dans le Phèdre.

Religion, romantisme et histoire

La religion est la forme de doctrine qui a su, et saura toujours le mieux nous attacher à notre dieu, à notre néant, et nous relier à une doctrine nous permettant de « penser » symboliquement, de vivre charnellement, le néant dont nous venons et celui vers lequel allons.

La religion nous prend dès la naissance et nous fait renaître dans un nouveau monde symbolique du lien. C’est le baptême et ses équivalents. La mère principalement, y est sacrée, parce qu’elle est le vecteur qui nous a arraché du néant pour nous faire être. Nous sommes attachés ainsi à la chaine de tous nos prédécesseurs, une chaîne qui marque la manière dont notre lignée, notre gens, est venu et est au monde. Jules César venait de la gens Julia, dont on disait qu’elle venait directement de Jupiter. Alexandre le Grand se créa aussi une ascendance divine. Il ne s’agit pas seulement de manipuler les troupes et de se placer comme un dieu. Il s’agit de l’être véritablement, sorti du néant grâce à lui, étant ce que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, grâce à lui également.

Telle est l’origine de tous les mouvements spirituels des origines. La lignée est une sortie du néant, elle est ainsi sacrée, elle exprime le rapport à dieu d’une famille et d’une tribut. Ce lien sacré se perpétue avec la descendance. A partie de là, tout devient évidemment sacré. Tout est preuve de l’existence de dieu, et tout est organisé en fonction de ce lien à l’au-delà. La tradition est la marque du lien, il faut la maintenir. Il en est de même de tout en fait.

Philosophie, transcendance, et universalité

Le philosophe rationaliste, et nous voyons ainsi qu’ils ne sont peut-être pas si nombreux, ne s’intéresse pas à cette incarnation dans l’être. Il trouve Dieu dans la pensée, dans la raison, dans le calcul, dans la logique universelle et les mathématiques. Seules comptent pour lui les formes, dessins schématiques, idées ou concepts, par lesquels le monde peut être entièrement réduit en définition.

Sa pensée est aussi grandiose que sèche. Il y a de la rupture avec la chair et le désir purement animal dans cet être qui pense les formules reliant les étoiles. Le particulier, le singulier sont autant de détails pour lui. Ils sont exactement ce qu’il faut synthétiser sous une formule générale, et non pas ce à travers quoi coule la puissance de dieu et l’énergie de l’être.

Il pense dieu comme une obligation. Il le retrouve au bout, ou au commencement, de toutes ses démonstrations. Dieu n’est pas ‘l’être », il est « la cause ». Il est la réponse, le début et la fin de tous les chemins. Mais la philosophie s’arrête comme à la porte de la divinité. Tout raisonnement revient à dieu. Mais la pensée cherche surtout à s’en passer. Laplace, le grand mathématicien de l’Empire, déclara à Napoléon: « Dieu? Je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse. ».

Mettre ainsi dieu de côté, c’est forcément poser l’homme, et sa puissance rationnelle, au centre. Les contradictions de la pensée de Dieu, destin écrit d’avance, inexistence de la liberté individuelle, de la responsabilité, scandale de l’existence du mal, guerre des dieux, intolérance religieuse, mènent logiquement, inexorablement, à la remise en cause de la conception traditionnelle de dieu par la pensée et notamment par la pensée politique.

Cette opposition de la conception romantique et religieuse, et de la conception rationnelle et philosophique, est marquée par l’avènement de l’individualité. C’est la révolution du « je pense, je suis » cartésien, qui marque le point de bascule de l’Occident. Il n’y aura plus de retour en arrière. Partout le groupe le cède à l’individu, jusqu’à l’avènement des droits de l’homme et de la démocratie moderne, qui symbolise ce grand renversement. Avant, la coutume, l’origine divine, le sacré, la tradition, étaient les principes de la vie en communauté, quelques soient les diverses formes qu’elles ont prises. Depuis, l’individu a le droit de Cité. Il n’a plus à être soumis au groupe. Mais il en fait toujours partie, et l’organisation de la collectivité est la grande problématique.

Spinoza symbolise et refuse cet écueil. Son dieu est d’emblée double, pratique et théorique, selon l’étendue, la matière et le réel, et selon la pensée et le troisième genre de connaissance, forme étrange d’union intellectuelle directe (intuition) avec le divin. Cette présence absolue de dieu est nécessaire à la conclusion de sa philosophie qui est un « amour », donc une émotion charnelle qui engage le corps, mais aussi un amour « intellectuel », qui provient d’une activité libre de la pensée, « de dieu ». Tout se passe donc dans la pensée de Spinoza comme s’il avait déjà anticipé la querelle du romantisme.

Mais sa philosophie politique est beaucoup plus radicale. Dieu est le fondement de la puissance individuelle de chacun. Il donne à tous les êtres leur puissance d’être, par laquelle ils adviennent à l’existence et continue à être. Mais la religion elle-même est disqualifiée comme principe d’organisation politique. La théocratie n’est même pas proposée dans la liste des régimes politiques possibles (démocratie, aristocratie, monarchie). La puissance divine est individualisée en chaque être, et il s’agit de construire sur cette individualisation, et non pas sur une communauté. La lignée et la famille disparaissent. Il n’y a plus que l’individu en face de l’Etat. Il faut tellement limiter l’Etat pour empêcher la tyrannie et l’écrasement de l’individu, qu’il n’y a finalement plus rien d’autre que l’individu. Seul.

Notre modernité nous isole et nous fait perdre le sens des liens. Mais il nous est tout à fait possible de retrouver un lien à tout ce qui nous dépasse.

Abraham reçoit la visite de trois anges

Annexe

Frédéric Lenoir nous invite à découvrir 5 ermites, à travers la planète. Rupture avec le monde. Choix d’un lieu d’isolement. Communion avec la nature, fusion, de quelques instants parfois, avec l’univers, et plénitude de la vie dans le silence.

Cardinal Sarah

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/cardinal-sarah-on-vient-voir-un-pretre-parce-qu-on-cherche-dieu-pas-parce-qu-on-veut-sauver-la-planete-20220701

« Au contraire! Cette crise a révélé l’incroyable soif spirituelle dont souffrent les cœurs. Les gens aspirent au silence, à la profondeur, à la vie avec Dieu. Savez-vous que, durant le confinement, le mot «prière» était parmi les plus recherchés sur Google? La pandémie a révélé que la superficialité, le déni de la vie intérieure sont les maladies qui causent souffrance et angoisse chez nos contemporains. »

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