The Witcher – Tome 1 – Le dernier vœu

Nous présentons ci-dessous un résumé du premier tome de la saga. Il contient deux chapitres majeurs et d’une rare profondeur sur la question du destin, Le juste prix, ou Geralt devient le destin de Ciri, par le droit de surprise, et Le dernier vœu, dans lequel Geralt et Yennefer tombent amoureux, après avoir lutté contre un Djinn. Pour une interprétation des thèmes de la saga, c’est ici: https://foodforthoughts.blog/2020/11/08/the-witcher-le-sorceleur/

La voix de la raison 1

Geralt, le héros, se laisse caresser et entreprendre par une jeune fille qui répand une odeur de camomille.

Le sorceleur

Geralt vient en aide à Foltest, roi de Témérie. Celui-ci a commis un adultère avec sa fille Adda, et depuis, celle-ci a été transformée en Strige, une espèce de vampire. Geralt pourrait se contenter de tuer la Strige et de mettre ainsi fin à ses meurtres. Mais Foltest aime toujours sa fille. Il regrette son adultère et espère trouver un moyen de la sauver.

Les opposants du roi se servent de cette honte pour tenter de le désarçonner. Au premier rang des comploteurs, Ostrit, qui tente de corrompre Geralt et de le dissuader d’accomplir sa mission. La corruption n’ayant pas fonctionné, il passe aux menaces: « Prends garde! N’oublie pas à qui tu parles, vagabond! ». Puis il attaque Geralt. Une fois neutralisé et attaché par le sorceleur dans le caveau de la Strige, il passe aux aveux: c’est lui qui a lancé un sort à Adda. Il l’aimait. Il était jaloux. Il tente également d’accuser la reine, la mère d’Adda, de l’avoir maudite, car elle était elle-même jalouse.

La Strige se réveille. Ostrit n’a pas le temps de s’échapper et tombe sous ses coups. Le combat entre Geralt et la Strige est terrible. « De la volonté mauvaise, maladive, qui était à l’origine de la strige. Le sorceleur trembla au souvenir du moment où il avait absorbé cette charge de mal pour la diriger vers le monstre comme un miroir ». Finalement Geralt parvient à libérer la princesse du sortilège, sans la tuer. Reste à en faire une femme.

La voix de la raison 2

Geralt est dans le temple de Melitele dirigée par la prêtresse Nenneke, une amie du sorceleur. L’amour matinale de Geralt est une ondine du nom de Iola, qui s’est métamorphosée au petit matin et ne lui rappelle plus Yennefer.

Le temple compte une quinzaine de prêtresses, prophétesses, sage-femmes, guérisseuses, spécialisées dans les maladies féminines et infantiles, des druidesses, des préceptrices ou gouvernantes. Sa fondation est immémoriale. Elle remonte avant l’apparition de l’homme. « Presque toutes les races pré-humaines et les tribus humaines primitives (…) avaient vénéré la déesse des récoltes et de la fertilité (…) patronnne de l’amour et du couple. » Ce culte remonterait à ceux de la grande Matrice, la mère nature. Jaskier – le troubadour, ami de Geralt – définit ce culte comme typiquement féminin.

Nenneke souhaite plonger Geralt dans une transe pour le soigner, non des blessure de la Strige, mais des nœuds du destin qui s’accumulent sur lui. Elle connaît Geralt depuis son enfance, et « sent » qu’il est pris « dans un sacré tourbillon ». Geralt ne croit pas au destin et refuse.

Un grain de vérité

Geralt suit les traces du massacre d’un couple de marchand qu’il a découvert par hasard sur la route. Les deux petites traces de crocs plantées sur le cou d’une des victimes l’intriguent particulièrement. Suivant la piste, il croise une étrange jeune fille, puis débouche sur la demeure du monstre Nivellen. Le monstre tente de chasser Geralt, mais ils finissent par sympathiser. Nivellen invite Geralt à souper. Ils se défient l’un l’autre de prouver qu’ils sont des montres. Geralt, catégorique, affirme que Nivellen n’est pas un monstre, mais qu’il est la victime d’un enchantement. Il peut donc être sauvé.

Nivellen raconte son histoire. Son grand-père et son père détenaient déjà ces terres. Ils amassèrent une large fortune, principalement par la force. Puis son père fut tué par ses ennemis et Nivellen se retrouva seul à diriger les affaires. Trop jeune pour cette charge, il se laissa embarquer dans une rapine contre un temple de prêtresse,. Sous la pression du groupe, il perdit son pucelage en violant la prêtresse de l’église de Coram Agh Ter, qui le maudit en retour. C’est ainsi qu’il devint un monstre, doté d’un pouvoir étrange: tout son domaine lui obéit. Il peut ouvrir et fermer portes et volets, faire apparaître et disparaître lumière, nourriture, vêtements, eau chaude…. « tous les pouvoirs d’une femme de maison » explique-t-il à Geralt.

Nivellen explique ensuite qu’il a cru pouvoir mettre fin à la malédiction en suivant le conte. Quelques jeunes filles ont défilé, mais la magie, ou plutôt la contre-magie, n’a pas opéré. Geralt affirme qu’il n’est pas seul et qu’il a bien une compagne. Le dîner ce termine et Geralt s’en retourne. Sur le départ il croise à nouveau la fillette qu’il avait vu en arrivant. Mais elle a maintenant la forme d’un vampire, d’une brouxe. Geralt la combat. Nivellen attiré par les bruits arrive et doit aider Geralt pour empêcher sa mort. Il tue Vereena, cette brouxe qui est devenue l’amour de sa vie. Il réalise alors qu’il est libéré du sortilège. Il semblerait que Vereena ait mordu Nivellen plusieurs fois, le faisait passer de monstre à vampire. Geralt lui fait boire un remède. Le conte était vrai. Il fallait seulement que l’amour soit sincère.

La voie de la raison 3

Deux représentants de l’ordre chevalier de la Rose-Blanche, Falwick et Tailles viennent demander à Nenneke de faire immédiatement partir Geralt de son sanctuaire, sur ordre du prince Hereward. Celle-ci refuse. Tailles défit Geralt qui refuse le combat. Geralt annonce qu’il partira de son propre chef dans trois jours. Les gardes ne sont pas satisfaits et menacent de revenir.

Le moindre mal

Geralt a tué une kikimorrhe et tente de la vendre à Caldemeyn, le maire de la ville de Blaviken. Le maire, un ancien ami de Geralt, s’excuse de ne pas avoir de budget pour le rémunérer et lui conseille de tenter de vendre le monstre au magicien Irion, qui est à demeure dans la ville. Geralt tente sa chance et découvre qu’il s’agit en fait du magicien Stregobor, caché sous une identité d’emprunt. Les deux hommes se connaissent mais ne s’apprécient pas. Lors de leur dernière rencontre, à Kovir, à la cour du roi Ida, Stregobor avait dit beaucoup de mal de Geralt, et le roi avait décidé de ne pas payer le sorceleur. Mais cette fois, Stregobor a besoin de Geralt et pense que c’est le destin qui l’a conduit jusqu’à lui.

Stregobor est en effet menacée par une jeune fille, Renfri, fille de Fredefalk, prince de Creyden et d’Aridea. Or cette jeune fille aurait été victime de la malédiction du soleil noir, aussi appelée la manie d’Eltibald le Fou. Plusieurs dizaines de jeunes filles auraient été contaminées par le Soleil noir et se seraient transformées en monstres. Geralt n’y croit pas. Le soleil noir n’est pour lui rien d’autre qu’une banale éclipse, et ces filles ,aussi cruelles qu’elles soient réellement, le sont soit naturellement, soit à cause d’un sort de magicien. Ce ne sont pas des monstres. Stregobor soutient la thèse inverse. De nombreuses autopsies ont été pratiquées, confirmant qu’il s’agit d’une mutation génétique, et donc de monstres. « Beaucoup, avant de mourir, révélaient des talents divinatoires, preuve de leur mutation ». Il fallait faire quelque chose contre elles. Les enfermer dans des beffrois, les tuer parfois, tel était ‘le moindre mal’, pour se prémunir de leur menace. Geralt récuse. Il n’y a pas de moindre mal. Il n’y a que le bien et le mal.

Renfri est l’une de ces filles. Stregobor était chargé de la surveiller quand elle était enfant, mais elle réussit à lui échapper. La lutte entre les deux ennemis durent depuis des années. Renfri, s’est fait un nom dans le crime. On la surnomme la Pie-grièche. Elle vient à Blaviken pour tuer Stregobor. Mais celui-ci pense que Geralt va la tuer. Geralt refuse. Par amitié pour le maire, Geralt accepte de discuter avec Renfri et sa bande, pour éviter un combat entre elle et le magicien le jour du marché. Geralt veut protéger la population. Renfri menace le maire. Stregobor mourra demain, dit-elle, et ce sera le « moindre mal ». En clair, si le maire ne livre pas le magicien, Renfri et sa bande attaqueront les habitants au marché.

Renfri tente ensuite de convaincre Geralt de tuer le magicien pour elle. Il refuse. Un débat s’engage. Renfri soutient qu’il existe un moindre mal, mais que c’est le Mal suprême qui nous pousse à accomplir le moindre mal. Geralt, à l’inverse, argumente qu’en laissant tomber sa vengeance, Renfri montrera à tous qu’elle n’est pas une mutante ou un monstre. Renfri lui explique alors qu’elle a pris goût au plaisir de la vengeance, et qu’elle n’abandonnera pas. Soudain, alors qu’elle fixe le médaillon à tête de loup du sorceleur, la jeune fille a une vision. Elle le voit seul, sur une place inondé de sang. Il a fait un choix, mais il ne saura jamais lequel. Pour toute rémunération, il n’aura qu’une pierre et des mots méchants. Puis Renfri tombe sous le charme de Geralt, lui rappelle qu’elle est une princesse, le séduit, et promet de quitter la ville le lendemain. Ils passent la nuit ensemble.

Le lendemain, Geralt croit d’abord que Renfri va honorer sa promesse. Mais il comprend soudain qu’elle va utiliser la ruse de Tridam, c’est-à-dire qu’elle est prête, selon la tactique désignée par cette ruse, à tuer le maximum d’habitants, jusqu’à ce que le mage accepte de se livrer. Geralt refuse de laisser faire. Il rejoint la place du marché et tue les 7 compagnons de la bande de Renfri. La jeune fille arrive alors et défie le sorceleur. Geralt ne veut pas la combattre. Elle ne lui laisse pas le choix. Après un terrible combat, Renfri meurt sous les coups du sorceleur. Stregobor exulte. Geralt a choisi le moindre mal, mais il a aussi commis une boucherie. Stregobot veut maintenant autopsier Renfri pour savoir si elle était bien un monstre. Geralt refuse. « Tu ne sauras jamais » lui rétorque le mage. La foule, apeurée par la tuerie, lance des pierres au sorceleur. Le maire Caldemeyn le protège, mais lui ordonne aussi de partir. Et de ne jamais revenir.

La voie de la raison 4

Geralt parle à Iola, qui a elle-même fait vœu de silence. Geralt expose qu’il ne croit pas au destin. Les étoiles filantes ne servent pas à faire des vœux, mais à fournir le métal dont son épée est faite, cette épée qui lui permet de tuer des monstres. « Je crois en mon glaive » est son crédo. Il raconte qu’il ne connaît ni son père, ni sa mère. Il a été élevé à Kaer Morhen, l’ancien château des sorceleurs, par Vesemir, qu’il considère comme son père adoptif. Il raconte les métamorphoses qu’il a subies pour devenir sorceleur. Les herbes, les hormones, la contamination par un virus. De tous les enfants soumis à l’épreuve, il est le seul de sa génération à avoir survécu. Il en a conservé des cheveux blancs.

La fin du monologue est consacré à Cintra. Il regrette d’y être allé, jure qu’il n’y retournera pas. « L’enfant a dû naître en mai », aux alentours de la fête de Belleteyn, comme Yennefer.

Une question de prix

La reine Calanthe de Cintra a prévu de marier sa fille Pavetta. Elle va faire l’annonce durant un grand banquet donné à cette occasion. Calanthe a embauché Geralt, déguisé sous les habits d’un noble, pour parer à tout risque de conflit entre les différents prétendants de sa fille Pavetta.

Les prétendants sont nombreux. Il y a le favori, Crachn an Craite des îles de Skellige, qui permettrait de forger une alliance entre les deux royaumes. Crachn est venu avec un druide nommé Sac à souris, ainsi qu’avec le roi Eist. Il y a aussi le prince Windhalm, fils de Rainfarn d’Attre, autre prétendant. Mais le banquet est tout à coup interrompu par Hérisson d’Erlenwald, un chevalier masqué, dissimulé sous une armure de piquants.

Hérisson vient lui aussi demander la main de Pavetta. Il prétend qu’elle est le salaire qu’il a gagné en sauvant le roi Roegner, ancien mari de Calanthe, décédé depuis. Calanthe n’est pas du tout prête à accéder à sa demande. Une joute verbale s’engage entre les deux, devant la foule assemblée. Hérisson raconte qu’il y a 15 ans, il a sauvé Roegner, tombé dans une fosse remplie de monstres. Pour le remercier, Roegner lui a juré de son propre gré de lui donner tout ce qu’Hérisson lui demanderait. « J’ai sollicité sa promesse de me donner quelque chose qu’il avait laissée chez lui sans le savoir, de me donner la surprise qui l’attendait ». A son retour, le roi a trouvé la reine en couche de Pavetta. Pavetta est donc le prix dû à Hérisson.

Calanthe et les différents prétendants sont prêts à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaire pour ne pas honorer la promesse du roi défunt. Mais Geralt intervient. Pavetta est « un enfant marqué du sceau du destin ». « Pourquoi exige-t-on pareil serment? » demande-t-il à Hérisson. « Pareil serment peut créer un lien entre le destin de celui qui exige le serment et l’objet de ce serment, l’enfant-surprise, un lien si puissant que rien ne peut le rompre. L’enfant-surprise, marqué du sceau d’un destin aveugle, peut-être destiné à accomplir des actions extraordinaires. Il peut jouer un rôle primordial dans la vie de celui auquel son destin est lié. »

Hérisson réclame: « Donnez-mois celle qui est mon destin! ». Mais Geralt lui rappelle la contre-partie du droit de surprise. « Tu n’obtiendras sa main que si (…) la princesse elle-même accepte de partir avec toi. Ainsi en décide le droit de surprise. C’est l’accord de l’enfant, et non celui des parents, qui atteste le serment, qui prouve que l’enfant est effectivement né dans l’ombre du destin. C’est la raison pour laquelle tu as attendu 15 ans, Hérisson. Car telle était la condition que le roi Roegner avait mise au serment. »

Sac à souris confirme ce que dit Geralt et révèle à tous que Geralt n’est pas un noble, mais bien un sorceleur; qu’il fut lui-même la surprise que son père retrouva chez lui à son retour; et qu’il devint ce qu’il est, par la force du destin.

Calanthe ordonne à Hérisson de retirer son heaume, sous lequel il cachait jusque là son monstrueux visage de hérisson. Même face à ce visage, Pavetta acquisse et dit oui à Hérisson. Les autres prétendants se révoltent et une bagarre éclate. Geralt sauve Hérisson. Eist Tuirseach protège Calanthe. Pavetta se met à crier, hurler même, jusqu’à se retrouver élevée dans les airs entourée d’une boule de lumière verte. Sac à souris remarque que Pavetta ne doit plus être vierge, car ce pouvoir ne peut pas se libérer chez une vierge. Son pouvoir lui vient sans doute de sa grand-mère, Adalia. Alors que la magie continue d’inonder la salle, Hérisson se transforme et redevient le beau chevalier qu’il était auparavant. Il n’est pas un monstre. Il reprend son nom d’homme, Dunny. Il était la victime d’une maléfice qui a été levé lorsque son union avec Pavetta a été approuvée par Calanthe. Hérisson / Dunny savait. « J’ai fini par apprendre, je ne sais plus comment, que je pouvais être délivré de cette malédiction par un enfant-surprise. Quelque temps après, j’ai rencontré Roegner ».

Tout avance vers la meilleure des résolutions. Un charme a été levé. Un mariage célébré. Un deuxième même est annoncé, Eist Tuirseach de Skellige et Calanthe annoncent leur union. Le druide Sac à souris accepte de devenir le professeur de magie de Pavetta. Il ne reste plus qu’à payer le sorceleur. Calanthe lui demande son prix. Geralt lui demande son écharpe. Calanthe lui offre son collier d’émeraude. Mais Dunny, sauvé par Geralt, est aussi son débiteur et demande lui aussi au sorceleur ce que sera son prix. « Un sorceleur auquel on pose pareille question doit demander qu’elle lui soit répétée ». Dunny répète sa question, parce qu’il a découvert que les sorceleurs luttent « contre le Mal tapi dans l’ombre, mais aussi contre celui qui est tapi en nous. » Geralt déclare « Pour devenir sorceleur, il faut naître à l’ombre du destin, et peu d’individus naissent dans l’ombre du destin (…) Or le monde est envahi par le Mal, qui n’attend qu’une chose, que nous venions à manquer (…) Tu me donneras ce que tu possèdes déjà et dont tu ignores encore l’existence. Je reviendrai à Cintra dans six ans pour vérifier que le destin s’est montré clément envers moi ». Immédiatement Dunny et Calanthe interrogent Pavetta pour savoir si elle n’est pas… « La princesse baissa les yeux en piquant un fard. Et puis elle répondit ». Ainsi se termine la nouvelle.

La voie de la raison 5

Géralt lit l’Histoire du monde de Roderick de Novembre. Jaskier arrive et la conversation s’engage sur l’Histoire. Geralt pense qu’une époque, la sienne, celle des sorceleurs, touche à sa fin. Il n’y a plus de monstres. Ceux qui restent s’intègrent au monde des humains, comme ce troll qui entretient le pont à la sortie du village sur la rive de la Buina.

Jaskier reproche au sorceleur de se plaindre sur son sort et lui conseille de se faire prêtre. « Avec tes scrupules, ta moralité, ta connaissance de la nature humaine, et de tout, tu ferais un bon prêtre. » Jaskier insiste. Le travail de sorceleur est paradoxale: il s’agit de débarrasser le monde des monstres et donc de ne plus avoir besoin de sorceleur.

Jaskier se rappelle du récit de Roderick de Novembre. Il raconte qu’il y a 300 ans, les humains étaient encore des intrus et devaient se battre pour chaque lopin de terre. Les sorceleurs leur ouvraient la voie, débarrassant les terres des monstres et leur permettant de s’y installer.

Puis ils se rappellent de leur rencontre, à Guleta. Comme Jaskier devait se faire discret après avoir entrepris une fille ayant 4 grands frères, ils décidèrent de passer un moment au bout du monde habité, l’avant poste de la civilisation, pour se faire oublier.

Le bout du monde

Geralt et Jaskier se retrouvent au bout du monde, au pays de la Vallée des fleurs. Ils sont bientôt engagés par un couple de fermier dont les récoltes sont attaquées par un diable, un boucalicorne. Geralt et Jaskier tentent de raisonner le diable et de le faire partir. Geralt lui explique qu’il doit arrêter ses blagues et « qu’il ne doit pas faire à autrui ce qu’il ne veut pas qu’on lui fasse. » Mais rien n’y fait.

Geralt, à son habitude, mène l’enquête. Il interroge le paysan qui l’a embauché et qui lui interdit de tuer le diable. Geralt découvre que cette petite communauté de paysans obéit à une étrange jeune fille qui ne parle qu’à l’ancêtre, l’aïeule, de la famille. La jeune fille, Lille, est leur prophétesse. On ne sait d’où elle vient. A chaque génération, une nouvelle jeune fille apparaît en provenance de la forêt. L’ancêtre détient un livre des anciens temps, écrit dans la plus ancienne des écritures, en runes des elfes et idéogrammes des nains, et rassemblant toutes une série de techniques de lutte contre les monstres.

Repartis lutter contre le diable, Jaskier et Géralt sont kidnappés par des Elfes des montagnes, représentants du peuple ancien. La supercherie est révélée. Les elfes ont embauché le diable pour qu’il pille pour eux les récoltes des hommes. Les elfes se meurent, dans les montagnes, sans connaissance de l’agriculture. Ils ne veulent pas commercer avec les hommes qu’ils détestent. Autrefois, avant l’arrivée des hommes, la mère nature les nourrissait sans qu’il soit besoin de faire le moindre effort. Mais maintenant que les hommes sont partout, leur habitat disparaît. Ils sont condamnés et refusent de s’adapter. « Le soleil brille autrement qu’avant, l’air est différent, l’eau n’est plus ce qu’elle était ». « Vous arrachez de force ses trésors à la terre. Elle nous nourrissait et s’épanouissait parce qu’elle nous aimait. » Les Elfes veulent tuer les deux amis pour cacher leur existence, mais boucalicorne s’y oppose.

La jeune fille qui guide les paysans, Lille, n’est autre que la déesse Danamebi, ou Dana Méabdh, la reine ou encore la vierge des champs. Son pouvoir est si grande que sa présence suffit à augmenter la fertilité de tout ce qui l’entoure. Lille répond à la supplique des Elfes et part avec eux dans les montagnes. Pour prix de leurs travaux, Geralt conserve le Livre, et Jaskier reçoit un nouveau luth. Jaskier propose de faire une ballade de cette histoire. Pourquoi ne pas l’appeler « le bout du monde », lui propose Geralt.

La voie de la raison 6

Geralt et Nenneke sont dans une grottes où la prêtresse ramasse des herbes pour ses potions, comme le touche-cœur, une plante capable de neutraliser tous les venins et toxines connues. Ces plantes incroyables peuvent pousser dans cette caverne car la lumière du soleil est filtrée par un cristal qui la purifie. Malheureusement les êtres en dehors de la cave n’ont pas de tels cristaux pour les protéger de la lumière du soleil.

Nenneke souhaite que Geralt reste au temple. Geralt veut partir. Il ne veut pas que Yennefer le retrouve. Ils ont vécus ensemble, mais il est parti sans prévenir. Nenneke révèle à Geralt qu’elle est déjà venue au temple, pour essayer de trouver une cure à son intertilité. « Personne ne pourra l’aider, c’est absolument impossible. C’est une magicienne. Comme la plupart des magiciennes, elle a les gonades atrophiées (…). Elle ne pourra jamais avoir d’enfant ». Toute les magiciennes ne souffrent pas de ce trouble, mais Yennefer a payé certains savoirs faire aux dépends d’autres capacités. Elle cherche l’impossible, comme Geralt quand il cherche à redevenir un homme.

Nenneke recommande une fois de plus à Geralt une cure par la transe. Geralt refuse. Il ne veut pas que Iola se mette à prophétiser pendant la transe.

Nenneke demande à Geralt de lui raconter sa rencontre avec Yennefer. Gerlat commence le récit. Jaskier et lui étaient partis pécher.

Le dernier vœu

Jaskier et Geralt ont faim. Ils pèchent, mais ne ramènent rien. Tirant l’une des lignes, Jaskier remonte un tas d’algues qui comprend une amphore fermée d’un sceau. Geralt lui ordonne ne pas y toucher. Mais Jaskier ne lui obéit pas. Il ouvre la jarre et libère un génie, un Djinn. Jaskier, suivant la légende, fait ses trois vœux au Djinn. Loin de lui obéir, celui-ci l’attaque de toute sa puissance et lui infecte gorge et larynx d’un mal étrange. Geralt lance alors une formule d’exorcisme au Djinn, qui s’éloigne dans le ciel.

Le sorceleur cherche de l’aide à Rinde, la ville la plus proche, pour soigner son ami. Las, tous les druides, prêtres et magiciens ont quitté la ville et même la Rédanie, suite à la mise en place d’un impôt magique par Neville, le bourgmestre. Geralt apprend alors d’un elfe nommé Chireadan, qu’une magicienne très puissante est restée en ville, profitant du statut diplomatique de Beau Berrant, en vertu du droit d’asile, son logeur. Mais l’elfe met en garde Geralt contre la magicienne, Yennefer de Vengerberg.

Geralt se rend chez Beau et demande de l’aide à la magicienne aux yeux violets, au parfum de lilas et à l’odeur de groseille à maquereau. C’est la première fois que Yennefer rencontre un sorceleur. Ils prennent un bain ensemble. Yennefer contemple le loup blanc, mais masque sa propre nudité par magie, ne laissant apparaître que les contours de son corps au contact de l’eau et du savon. Questionnant Geralt, elle comprend qu’il s’agit d’un Djinn. Yennefer apprend qu’il reste un vœu à faire à Jaskier et elle accepte de l’aider.

Pendant que Yennefer soigne Jaskier, l’elfe parle avec Geralt. Il explique que les magiciennes sont soumis à de nombreuses années d’étude, à des mutations somatiques, et que personne ne veut de magicienne dans sa famille. Seules les filles qui n’ont aucune chance d’avoir un mari deviennent magiciennes. « Au contraire des prêtresses et des druidesses qui ne recrutaient les jeunes filles laides ou infirmes qu’à contrecœur, les magiciens acceptaient toute fille manifestant quelques prédispositions. » Si l’enseignement se déroulait correctement, les laideurs étaient dissimulées par la magie. Les magiciennes se doivent d’être des séductrices. « Des laiderons incapables d’oublier leur laideur dissimulée sous un masque magique, cachée non pas pour les rendre heureuse, mais pour le seul prestige de leur profession ».

Yennefer a libéré Jaskier. En paiement elle demande à Geralt le sceau qui fermait la bouteille du Djinn. Geralt remarque que Yennefer a mis au point un piège pour capturer le Djinn, dans l’espoir de s’accaparer ses pouvoirs. Il accepte de lui donner le sceau en échange de Jaskier. Yennefer refuse. Elle a besoin que le barde fasse son troisième vœu pour que le Djinn libéré tombe en son pouvoir. Elle jette un sort à Geralt en l’embrassant.

Geralt se réveille en prison. Le sort de Yennefer l’a conduit à attaquer tous les ennemis de la magicienne en ville et à se faire arrêter par la police, avec l’elfe venu le défendre. Un garde venu saisir Geralt explose soudainement, sans explication. Geralt est convoqué devant Neville, le bourgmestre, et son grand prêtre Trepp, pour faire son récit. Geralt raconte tout. C’est alors que le Djinn se met à attaquer la ville et commence à se battre avec Yennefer qui tente de l’attraper. Tout à coup, Jaskier arrive dans la salle par un portail magique. Il fait le vœu que tout le monde croit le sorceleur innocent. Le vœu n’est pas exhaussé. Krepp et Geralt comprennent alors que Jaskier n’est pas le maître du Djinn et que Yennefer n’a aucune change. Krepp rouvre le portail magique utilisé par Jaskier et Geralt s’y précipite pour faire le chemin dans l’autre sens et rejoindre Yennefer.

Commence alors un combat entre le Djinn, le sorceleur et Yennefer. Durant le combat, Krepp explique que les magiciens tirent leur pouvoir des 4 éléments, eau, terre, air, et le feu. Pour puiser la magie des éléments, les magiciens doivent consommer beaucoup d’énergie. Cette transformation leur coute cher. Chaque domaine élémentaire a ses Djinns. Les Djinns ayant le pouvoir de convertir la puissance des éléments en puissance magique, ils permettent aux magiciens qui les contrôlent d’avoir une source de pouvoir magique quasi inépuisable. C’est ce que recherche Yennefer, même si l’on ne connaît qu’un ou deux cas de magiciens ayant réussi cette entreprise.

Le combat fait rage. Yennefer ne se laisse pas faire, ni par le Djinn, ni par Geralt. Le sorceleur finit de tomber amoureux de la magicienne et il a tout à coup une vision durant laquelle elle lui est révélée sans sa magie, bossue, laide, brisée. Geralt trouve alors le vœu qu’il doit faire, après le vœu ayant fait fuir le Djinn loin de Jaskier et le vœu ayant entraîné l’explosition de la tête du garde. Les paroles ne nous sont pas révélées, mais on comprend que Geralt a demandé au Djinn que Yennefer tombe amoureuse de lui en retour de son amour. « Ton vœu.. J’ai entendu ce que tu souhaitais. (…) Yennefer l’embrassa et il comprit que plus jamais il ne désirerait d’autres lèvres (…) Je ne sais pas si pareil vœu peu se réaliser (…) mais si c’est le cas, tu t’es condamné. Tu t’es condamné à moi. » Il l’appelle Yen. Ils font l’amour.

La voie de la raison 7

Geralt et Jaskier retournent au temple de Nenneke. Mais Geralt est attendu par l’Ordre. Falwick ordonne à Geralt de répondre au défi lancé par Tailles. Jaskier argumente que Geralt n’est pas chevalier et ne saurait donc combattre un noble. Falwick précise que l’Ordre obéit à son propre code, et non à celui de la chevalerie. Dennis Cranmer, représentant du Bourgmestre, encadre les débats. Geralt ne peut ni tuer, ni blesser Tailles. Geralt doit juste être blessé. Geralt finit par accepter le combat. Par une botte puissante, il retourne l’épée de Tailles qui se blesse lui-même largement au visage. Dennis affirme que les règles ont été respectées. Contrairement à Falwick, il suit la voie de la raison. Geralt peut poursuivre son chemin. Geralt vient prendre congé de Nenneke.

Au moment de partir, Iola apporte son coffret de potion au sorceleur et frôle sa main. Elle tombe dans une transe violente. Une vision de sang, de douleur, de pattes hérissés de piquants et de dents pointues. Nenneke a vu elle aussi une partie de la vision et demande à Geralt de ne pas partir. Le sorceleur confirme qu’il a déjà vu cette vision plusieurs fois. Et il part malgré tout.

Annexe

Les tomes 2 et 3 du Witcher se concentrent sur des sujets un peu moins liés à la magie et au destin que le premier tome. Il faut attendre la fin du troisième tome pour revenir sur les sujets qui nous intéressent. Après avoir été formé comme sorceleuse au château de Kaer Morhen, Ciri est envoyée chez Nenneké, la mère du culte de Melitele. C’est là que Yennefer, la magicienne vient la chercher. Nous reprenons notre commentaire à partir du chapitre 7 du tome 3, Le sang des Elfes.

Yennefer dévoile les secrets de la magie à Ciri, et par la même occasion, Andrzej Sapkowski nous livre un cours de magie d’une grande cohérence. Les magiciens ont le don de pouvoir canaliser la force de du chaos qui s’agite dans la nature. La magie se sert de cette force chaotique, elle la canalise et la transforme en créations diverses. Les premiers cours de Ciri sont centrés sur l’apprentissage de la sensation de la magie. Sentir la force qui vient des quatre éléments, repérer les endroits spécifiques, les « intersections », où elle s’exprime. Puiser cette force grâce au don, cette aptitude particulière offerte par la nature uniquement aux magiciens, et ensuite restituer cette par des mouvements de mains pour créer des choses nouvelles. Le magicien puise les forces de transformation directement dans la nature, puis les métabolise grâce à propre puissance créatrice, génitrice, et les restitue. La restitution se fait la plupart du temps par des formules magiques dites en langue elfique, la langue ancienne de l’univers du roman.

La description de la force rejoint par de nombreux point celle de Star Wars. Les premiers pouvoir du magicien sont kinétiques. Il s’agit d’apprendre à utiliser la force comme un souffle pour déplacer des objets à distance, comme les Jedis. Yennefer explique qu’il s’agit d’un « signe », c’est-à-dire de l’utilisation d’un pouvoir magique qui ne nécessite pas de formule magique. Ce pourquoi les sorceleurs peuvent également s’en servir, notamment pour repousser leurs ennemis. Le signe du souffle est le signe d’Aard, qui fait le bonheur des adeptes du jeu vidéo. Les sorceleurs sont d’ailleurs également nommés les sourceliers dans ce tome. Un nom qui évoque un rapport à la source, celle à laquelle l’on va puiser la force. L’utilisation de la force fait mal au ventre des femmes, signe que leur pouvoir géniteur est impliqué, et cela quand bien même Ciri serait vierge et Yennefer stérile.

La formation de Ciri est aussi psychique, et / ou psychologique. Yennefer la laisse lui poser toutes les questions qu’elle veut. Ciri, belle jeune fille, s’interroge sur la virginité et la perte de son hymen. Elle s’interroge également sur Géralt et Yennefer. La magicienne répond, et en retour questionne Ciri sur son passé. Ciri, qui a perdu toute sa famille, ses parents dans un naufrage, puis sa grand-mère dans la bataille de Cintra, ne veut pas en parler. Pour elle, tout cela est du passé. Une autre vie qui n’existe plus. Elle a recommencé une nouvelle vie grâce à Géralt et à son nouveau destin de sorceleuse. C’est l’histoire de l’enfant au passé tragique qui reconstruit sa vie avec ses parents adoptifs, ou de substitution, Géralt, nouveau père, Nenneke nouvelle grand-mère, et Yennefer, nouvelle mère. Yennefer guide son élève dans ses remémorations. Elle la guide également dans leur pendant, dans les visions de l’avenir ou du passé définitivement révolu auquel Ciri a accès, mais qu’elle ne comprend pas. Elle « ouvre la porte de sa mémoire ». Comme Yoda avec Luke Skywalker, l’enseignement de la force combine le développement de la force dans le monde réel et l’accès à la vision du destin. Yennefer utilise une forme d’hypnose pour aider Ciri à se ressouvenir. Ciri commence également à développer des pouvoirs de transmission de pensées, de télépathie. Elle devine, ou plutôt « entend » Yennefer penser. Bientôt, les deux magiciennes peuvent parler en silence.

Nous avions prévu de résumé tous les tomes de la saga. Cependant, le reste de la série porte essentiellement sur les affrontements politiques qui ont lieu dans l’universe du Witcher, et sur la recherche de Ciri par Gerald. Nous sommes au regret de dire qu’ils ne nous apprennent plus grand chose, et que nous n’y avons pas retrouvé l’élan génial du premier tome. Notre série s’arrêtera donc ici.


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