En quête de solutions (le mal de France 5/5)

Les remèdes à cette situation sont plus faciles à énoncer qu’à mettre en oeuvre. Ils sont en partie détaillés dans d’autres postes de ce blog. Nous les énonçons sans les développer outre mesure. Par ailleurs, les remèdes sont toujours relatifs à un diagnostic, et celui-ci est amené à changer avec le temps. Cependant, les maux du gouvernement venant du temps long, ces solutions auront malheureusement une longue durée de vie. Le maître mot de la réforme est la responsabilisation et la déconcentration du pouvoir, du Président vers le Parlement, du Parlement vers les Régions, etc.

-Modifier les rapports humains et remettre la charité à sa place. C’est la tâche la plus complexe. Elle ne peut passer que par une réécriture du discours national. Trouverons-nous un poète capable de renverser à la fois Victor Hugo et ses Misérables, et Chateaubriand et ses Mémoires? La pauvreté est un drame dont seule la richesse peut venir à bout. Le jeu de dupe dans lequel nous vivons, où les riches gardent l’argent et se prétendent humanistes, n’honore personne. L’équité et la solidarité doivent remplacer l’égalité et la fraternité. L’équité dépend du mérite, et doit être organisée par une plus grande proportionnalité des chances. Il ne s’agit pas d’une équité qui retomberait dans une impossible égalité.

-Instaurer de véritable règles financières pour le gouvernement, avec un poids réel actif donné à la cours des comptes et une responsabilisation pénale des dirigeants politique. L’élection par le peuple ne doit pas être un chèque en blanc, comme c’est actuellement le cas. Ce n’est pas parce qu’il est élu que les règles économiques ne s’appliquent plus à l’homme politique. C’est le gouvernement qui donne l’exemple.

-Modifier l’éducation. On commencera par assumer le rôle contraignant de l’éducation.La distinction entre une école qui serait là pour « instruire », apprendre des connaissances, et des familles auxquelles reviendraient « l’éducation » morale et sociale, est une fausse distinction. Ce sont les deux revers d’une même pièce. Les deux doivent avancer ensemble et les enseignants doivent aussi faire de l’éducation.

-Les richesses ne doivent plus être seulement redistribuées. La redistribution n’est pas financée aujourd’hui, ce n’est que de la dette. Les richesses doivent être partagées et de manière responsable, par une déconcentration du capital, notamment dans les sociétés non cotées. Il faut réduire l’opposition dirigeant / salarié.

-L’administration doit devenir responsable de ses actes, comme le serait n’importe quelle entreprise. Trop souvent, pour ne pas dire toujours, l’administration se privilégie elle-même. Quand un problème surgit avec un administré, il est bien plus simple de ne rien faire, plutôt que de se remettre en cause. Il convient au contraire d’insuffler à tous la culture du progrès continu. Le contrat de fonctionnaire sera réservé aux fonctions régaliennes. Les entreprises nationalisées doivent restées sous un fonctionnement comparable à celui du marché, et cela doit être inscrit dans la loi.

-Le personnel politique doit être responsable de ses décisions. Les « cours de Justice de la République » sont impossibles. La gestion du personnel politique doit être encadrée par des règlements et des lois. Le vote du peuple ne peut pas être la seule sanction. Il s’agit d’une proposition relativement révolutionnaire, car elle nécessite la mise en place d’un minimum de contrôle de la démocratie elle-même par des règles qui sont autant de limites à la démagogie.

-La justice administrative doit voir son champ réduit, surtout dans son champ avec les particuliers. La prérogative administrative doit être renversée.

-Les pouvoirs du Président de la République doivent être réduits pour redonner de l’air au Gouvernement et au Parlement. Le Président doit se concentrer sur la diplomatie, l’armée, l’Europe. Cela ne signifie pas qu’ils doivent être immobile. Mais plutôt que de travailler sur les mesures quotidiennes, il doit travailler sur les principes et le discours national. Cela pourrait paraître non pragmatique à certains. Mais c’est tout l’inverse qui est vrai, car ce sont les principes, les valeurs, les représentations, qui guident l’action.

-La décentralisation doit devenir effective et la France doit se rapprocher du fédéralisme. Nous avons crée de grandes – et belles – régions. Maintenant, il faut s’en servir. Cette décentralisation doit mener à une véritable responsabilisation des Présidents de région, en matière d’éducation professionnelle, de réinsertion, de santé, de réseaux régionaux. Ils seront uniquement contraint par les règles budgétaires.

-Le syndicalisme doit absolument être réformée. Un syndicat comme la CGT détruit plus qu’il ne construit. Il faut commencer par changer leur financement. Les syndicats ont transformé la belle idée des services universels en monopole privé. Ils se comportent comme le pire des capitalistes.

-L’Etat doit devenir un employeur comme un autre. Hormis quelques très rares postes, l’emploi à vie dans la fonction publique doit être constitutionnellement interdit. Si l’on comprend qu’un juge ou un magistrat a besoin de toute son indépendance pour garantir l’impartialité de ses décisions, il n’en est absolument pas de même d’un cheminot ou d’un conducteur de métro. L’Etat doit se comporter dans ses participations et dans une parties de ses administrations, comme un employeur privé.

Thomas Cole, Le rêve de l’architecte, 1840

Annexes

Un excellent article pointant une partie des causes et de leurs conséquences.

https://www.lefigaro.fr/vox/economie/la-france-est-liberale-la-ou-il-faudrait-etre-etatiste-et-etatiste-la-ou-il-faudrait-etre-liberal-20200424

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