COVID – libertés individuelles et bien public

Depuis 18 mois le Covid met nos nerfs à rude épreuve. Les gouvernements du monde réagissent comme ils le peuvent, montrant presque partout leurs grandes difficultés à prévoir et planifier. Mais ils montrent également l’étendue de la puissance publique, à travers les mesures qu’ils parviennent à imposer à toutes les populations de la planète, avec les confinements, qui nous ont tous subjugués.

Avec le vaccin et le pass sanitaire, nous franchissons une nouvelle ligne qui pose question. Le gouvernement a-t-il raison d’imposer le pass sanitaire? Pourquoi ne rend-il pas tout simplement la vaccination obligatoire? N’a-t-il pas dépassé les bornes du droit autant que de la logique, avec ses empiètements sur les libertés individuelles, et ses revirements permanents? Ceux qui refusent le vaccin (que nous n’appelleront pas les anti-vax), pour eux, pour leurs enfants, ou en général, ont-ils complètement tort? Sont-ils les imbéciles complotistes ou les gros égoïstes mettant en danger la vie d’autrui que nous décrivent les les émissions et le journaux à longueur d’articles et d’émissions?

Les questions de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire nous plongent dans « le » problème central de toute l’organisation politique. Où s’arrête la liberté individuelle et où commence le bien commun? A cette question, les français ont donné leur réponse et nous y reviendrons. Mais avant, reprenons les termes du débat.

Les deux versants du libéralisme politique

A notre droite, l’organisation politique est fondée sur le respect des droits individuels. L’homme a des « droits naturels » et rien ne peut les lui ôter. L’organisation politique doit les garantir et est partout limitée par eux. L’homme est libre. Le droit naturel qui prime sur l’Etat. Ainsi, j’ai le droit de conserver mon être, de penser, et personne nulle part ne pourra me l’enlever. Je peux m’exprimer, aller et venir, entreprendre, etc. Toute société est un composée d’individus désirants et rationnels, qui ont la capacité de participer au gouvernement de la Cité. L’Etat est libre parce qu’il est composé d’individus libres.

L’habéas corpus, interdit la détention non justifiée

A notre gauche, l’organisation politique reconnaît certes en partie la liberté des individus. Mais elle considère que lors de l’établissement de la société, les citoyens ont délégués l’intégralité de leurs pouvoirs à l’Etat. Les droits « naturels », antérieurs à l’organisation sociale, sont en fait une sorte de fiction intellectuelle. Lors de la création de l’Etat juridique, lors de la mise en place du « contrat social », ce contrat initial qui fonde tout l’Etat autant qu’il crée le droit, les citoyens ont remis tous leurs droits dans les mains de l’Etat. L’homme est alors libre dans une communauté organisant le droit dit « positif ». L’homme est libre parce qu’il appartient à une communauté qui fixe les règles de la vie commune et qu’il peut parfois, lors des élections, participer à la définition de ces règles. Mais une fois décidée par le processus collectif, les lois s’appliquent à tous.

Le COVID, test grandeur nature de l’état de notre démocratie

Les questions de la vaccination et du pass sanitaire se posent dans ce cadre philosophique et juridique. Quand je me vaccine, ou que je refuse le vaccin, le fais-je pour moi, pour l’Etat, ou pour les deux? Quand le gouvernement instaure un confinement, ou le passe sanitaire, empiète-t-il sur les droits individuels?

S’il l’on est honnête, et que l’on met de côté des caravanes publicitaires des deux camps, on admettra sans peine que la question est réellement délicate. Où s’arrête l’intérêt individuel propre à chacun? Ou commence l’intérêt général, et doit-il forcément s’imposer à tous? Cette distinction a été mise en lumière par la cassure générationnelle, toujours vive, au sein de la population. Jusqu’au variant delta. Le COVID ne met pas en danger toute la population à égalité. Les jeunes et les gens bien portants en dessous de 60 ans ne sont quasiment pas concernés par les risques. Les intérêts particuliers divergent donc de manière fondamentale selon l’âge et l’état de santé.

Les vrais risques liés au Covid

Le seul virus auquel le COVID soit réellement comparable est la grippe. Il est certes plus virulent, moins saisonnier, et plus mondial. Mais le COVID n’a rien à voir avec le paludisme, le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite etc. Il est très largement moins mortel et il n’attaque pas les enfants, comme le paludisme « la grande tueuse des enfants de 5 ans ». A ce titre, le paludisme représente un véritable danger pour l’existence même du corps social. Comment une nation peut-elle survivre ou se développer si un pourcentage significatif de ces enfants décèdent dans les toutes premières années?

La mortalité du COVID serait d’environ 1,15% (https://www.lci.fr/sante/coronavirus-pandemie-deuxieme-vague-non-le-taux-mortalite-du-covid-19-n-est-pas-de-0-05-2169714.html ). Rien à voir avec les autres maladies, dont le paludisme, « la grande tueuse des enfants de moins de 5 ans » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paludisme). Au XVIIIème siècle, « La diphtérie est signalée comme maladie courante partout en Europe, et touchant surtout les enfants (…). Son extension épidémique devient maximum au XIXème siècle. Dans les pays tempérés, une personne sur 20 était atteinte de diphtérie (le plus souvent avant l’âge de 15 ans) et 5 à 10 % d’entre elles en mouraient, et jusqu’à 50 % dans les épidémies les plus graves. Le taux de mortalité lié à la diphtérie atteignait des taux de 50 à 100 pour cent mille habitants et par an. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Dipht%C3%A9rie#:~:text=Dans%20les%20pays%20temp%C3%A9r%C3%A9s%2C%20une,mille%20habitants%20et%20par%20an). Le tétanos est « l’un des plus puissants poisons biologiques connus. Il entraîne la mort dans 20 à 30 % des cas » (https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9tanos). Quant à la grippe espagnole, elle aurait fait entre 20 et 50 millions de morts, alors que la population mondiale était incroyablement plus faible. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Grippe_espagnole). A juillet 2021, le Covid a fait 4,1 millions de morts au niveau mondial (https://fr.statista.com/statistiques/1101324/morts-coronavirus-monde/). Le COVID est la moins pire de toutes les épidémies. Elle est tout simplement statistiquement incomparable.

O tempora, o mores!

Est-ce une raison pour sous-estimer le Covid? De toute évidence, oui. Et pourtant le comportement de toute la planète depuis 18 mois nous prouve que ce n’est pas suffisant. Le COVID est tout de même très dangereux. Il a bien tué des millions de personnes. Il est plus mortel que la grippe, qui n’a fait en 2019 en France « que » 3,700 morts. (https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/grippe/documents/bulletin-national/bulletin-epidemiologique-grippe.-bilan-de-la-surveillance-saison-2019-2020)

L’alcool ferait environ 40,000 victimes par an. Le tabac en ferait quant à lui 75,000 morts. Pourtant on n’a interdit ni l’alcool, ni la cigarette. Il serait faux de dire que l’on ne fait rien. L’Etat interdit la publicité, il augmente les taxes. Il fait de la pédagogie. Mais il n’interdit pas. (https://www.leparisien.fr/societe/l-alcool-fait-plus-de-40-000-morts-par-an-en-france-18-02-2019-8015079.php; https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/04/d-ou-sort-le-chiffre-de-75-000-morts-par-an-dues-au-tabac-en-france_1731312/).

Les raisons pour lesquelles le COVID est si important dépasse l’arithmétique macabre des hôpitaux. Le Covid est le plus grand drame mondial qui nous soit advenu depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est un événement unique, incomparable, dans le cours de la mondialisation. L’augmentation de la population et le développement des échanges ont permis au virus de conquérir la planète en un temps record. Les doutes sur son origine, vient-il d’un marché chinois, ou d’un laboratoire du Wuhan, question toujours pas élucidée – ont largement contribué à l’inquiétude. Puis il y eut les morts, et les variants de toutes sortes.

Bien qu’il ne soit pas grand chose à l’échèle de l’humanité, le virus est ce qui nous est arrivé de pire depuis fort longtemps. Nous voyons toujours midi à notre porte. Le malheur qui nous touche, quand bien même serait-il finalement peu de chose en proportion d’autres malheurs, prend néanmoins toute la place réserver à la plainte dans notre psyché. Nous acceptons le vin. C’est culturel. Nous acceptons la cigarette. Elle permet de rester mince et rapporte des taxes. Mais nous l’avons limité dans les espaces communs et clos. Le virus, lui, est pour les français et leur gouvernement, inacceptable. Nous refusons la maladie et le risque. Nous avons mis « la vie » au-dessus de l’économie, et il faudra bien en payer le prix. Nous ne vivons plus au XIXème siècle. Ce qui était peut-être tolérable à cette époque ne l’est plus aujourd’hui. Comment s’en plaindre?

Les réactions du gouvernement…

Le gouvernement chinois, premier au monde a avoir réagi fut aussi le premier concerné. Le moins que l’on puisse dire, est que sa réaction fut brutale. La première réaction de dictature fut de cacher la vérité et d’attaquer les médecins ayant lancé l’alerte. Quand il devint claire que rien ne pouvait arrêter l’épidémie, la seconde réaction fut un déchaînement de puissance étatique. Augmentation des capacités hospitalières, dont le fameux hôpital construit en une nuit, confinements hyper strictes, barrages routiers, fermeture des frontières…

Li Wenliang, le médecin chinois qui avait donné l’alerte et qui est décédé du COVID

Le gouvernement chinois a donné le « la ». Le monde entier a suivi peu ou prou la même politique. Il y a pourtant une différence de taille. Les autres gouvernements étaient prévenus de l’arrivée de la pandémie. Il suffisait de regarder les journaux, d’allumer la télévision, de se passionner pour la triste destiné du paquebot japonais, le Diamond princess, bloqué à quai, où les cas ne cessaient de progresser. Malgré cela, ils n’ont dans leur grande majorité, rien fait, rien préparé en amont. En France, cette impéritie était déjà inscrite dans les faits avec l’abandon des mesures de sécurité sanitaire mise en place sous le gouvernement Fillon. L’administration n’a fait que suivre son court. Et elle l’a fait avec une splendeur sans égale. Le meilleur exemple est le retour des congés en septembre 2020. Le gouvernement a fait comme si la pandémie était terminée. Le résultat ne s’est pas fait attendre. L’épidémie a repris de plus belle. Il a fallu attendre le troisième confinement pour que le gouvernement soit capable de regarder l’horizon à plus d’un mois. Cela en dit incroyablement long sur sa capacité à gérer l’avenir.

Après avoir commencé par ne rien faire, la seconde réaction fût la mise en place du confinement. Comment ne pas souligner la violence de la méthode? La peur, le drame, le risque, tout cela était bien réel. Mais l’absence de masques, le manque de respirateurs, la baisse continue des lits disponibles dans les services de réanimation, tout cela était également très réel. Un an après le début de la pandémie, le gouvernement n’a toujours pas changé son fusil d’épaule. La baisse du nombre de lits n’a pas été inversée, alors même qu’un plan de 6 milliards d’euros a été consacrée à la revalorisation des salaires des soignants. En un seul fait on voit clairement toutes les contradictions qui hantent la puissance administrative: une absence de vision quasiment totale, un aveuglement complet sur le futur, doublé d’un recours massif à la dette pour calmer le peuple. Tel est le double prix de l’inertie administrative et du « modèle » français.

Troisième grande réaction, « le quoi qu’il en coûte », l’ouverture des vannes financières comme jamais, ruinant définitivement, irrémédiablement, les finances publiques. Si le gouvernement avait appliqué la même politique sans l’euro, il aurait immédiatement fait faillite. Sinon, il n’aurait tout simplement pas pu se lancer dans cette politique. Sa réaction a largement contribué à « geler » la situation économique, l’empêchant de s’adapter à la nouvelle réalité économique. Le chômage partiel a figé le marché du travail, rendant l’accès à l’emploi quasiment impossible pour les chômeurs, et mettant d’office au chômage tous les intérimaires et autres consultants indépendants. Les plus fragiles ont payé le plus lourd tribut économique. Il fallait bien sûr aider tout le monde. Mais fallait-il le faire à ce point là? N’était-ce pas le bon moment d’inciter à la responsabilité chez tous les citoyens et de préparer l’avenir? Cela n’aurait sûrement pas été aussi vendeur en terme de cote de popularité.

Plus nous avançons dans l’épidémie, plus l’administration se braque et se renforce. Le nombre de lits disponibles en urgence semble le véritable indicateur de toute la politique sanitaire. Il ne faudrait pas que les urgences soient submergées. Tout se passe comme si l’hôpital fixait un nombre de morts socialement, ou administrativement, acceptable. Comme si la maladie devait se plier à sa puissance, comme si ses indicateurs dirigeaient la politique.

…et celles du peuple

La veille du premier confinement, le 16 mars 2020, le ministre de l’intérieur, Christophe Castener, en appelait à la responsabilité des français. Il était selon le gouvernement, possible d’éviter le confinement si tout le monde y mettait un peu du sien. Il s’agissait d’éviter les regroupements, de respecter les distances de sécurité, de recourir au télétravail quand cela était possible.

Que s’est-il passé? Le lendemain de l’annonce du ministre, il a fait un temps splendide à Paris. Tout le monde est descendu dans les parcs et sur les quais. Le peuple s’est conduit d’une manière totalement irresponsable. Et le gouvernement, devant l’échec de l’appel à la responsabilité de chacun, a choisi de confiner. On reste pantois devant notre manque de maturité collective.

Bis repetita en septembre 2020. Au retour des vacances, il fait, là encore, un temps splendide, comme à Paris. Les restaurateurs n’appliquent aucune jauge, certains cinéma non plus. Le résultat ne se fait pas attendre. Les terrasses parisiennes sont bondées. L’épidémie reprend immédiatement. Même prévenu par l’exemple de mars, les comportements ne changent absolument pas. Même une consigne aussi simple que celle de la distanciation physique n’est pas respectée. Un chauffeur de bus qui avait demandé aux passagers de mettre leur masque est battu à mort par des jeunes refusant d’obéir.

L’un des débats les plus discutés est celui qui oppose les jeunes et les seniors. Les seniors sont les plus fragiles et constituent l’essentiel, voir la quasi-totalité des victimes du Covid. Il aurait été logique de les confiner, pour leur propre protection. Mais ce fut, et c’est encore, le débat impossible. Les seniors, dont BHL fut très représentatif, sont les plus rétifs au confinement lui-même. Ils refusent de changer leur mode de vie. Quelques parents ont bien tenter de défendre ce principe. Mais force est de constater que ce débat n’a jamais compté. Nous y reviendrons.

A l’aune des ces quelques faits, un constat s’impose, le peuple et le gouvernement se méritent bien malheureusement l’un l’autre.

Les variants, le vaccin et le pass sanitaire

La révolution de l’ARN

En décembre 2020, le vaccin anglais, AstraZeneca, est le premier a être prêt, un an après le début de la pandémie. C’est un exploit considérable. Du jamais vu, qui nous rappelle que le développement technologique ne sert pas uniquement à se faire livrer des baskets en 24h, ou à regarder des séries dans les transports en commun. Une nouvelle génération de médicaments voit le jour, porté par une poignée de génies de la génétiques travaillant chez BioNTech et Moderna, qui ont développé les premiers vaccins de masse à base d’ARN messager. Côtés petites histoires, rappelons que Moderna est une société née en France, et qui s’est exilée aux Etats-Unis parce qu’elle n’arrivait pas à lever les fonds nécessaires à son développement. Soulignons également le génie du patron de BioNTech qui a conçu le vaccin en une seule journée de travail, un exploit évidemment impossible s’il n’était pas fondée sur des quantités gigantesque de travail et d’expérience accumulés. Des perspectives gigantesques s’ouvrent pour la médecine de demain et l’amélioration de notre qualité de vie.

Les vaccins, cependant, ne sont pas encore totalement validés par les autorités sanitaires. Ils sont toujours en phase 1 de test et pas encore au stage 3, stade finale de leur développement. Quand bien même y seraient-il, une partie de la communauté médicale a cependant un passif auprès de la société. Scandale du Mediator, opérations quotidiennes inutiles, scandales des prothèses mammaires et tant d’autres. La médecine n’est pas plus à l’abris du soupçon que les autres corporations.

Rappelons qu’il y a encore 25 ans, l’ADN était réputé figé. Il ne pouvait être modifié que par des mutations nées au hasard, selon la théorie du néo-darwinisme qui nous expliquait que l’évolution proposait, via des mutations hasardeuses, et que l’environnement disposait, validait pour ainsi dire le succès des dites mutations.. L’épigénétique était quasiment réputée impossible – ce qui est pourtant une absurdité intellectuelle, totalement en désaccord avec les principes scientifiques régissant la médecine. 25 ans après, les progrès de la science sont époustouflants. L’ADN est flexible, travaillable comme n’importe quel autre matériel. l’ARN, le programme du programme, le plan qui permet de construire l’ADN, est lui-même devenu un code modifiable presque comme n’importe quel code informatique.

Les variants

Le virus ne se laisse pas faire. Comme la grippe, et c’était prévu, il mute et se modifie. Sans grande surprise pour ceux connaissant un peu ce pays, c’est d’Inde, un pays à l’hygiène globalement déplorable, que vient le variant delta, le dernier variant le plus dangereux.

Il règne aujourd’hui un certain flou. Y-aura-t-il d’autres variants? Quand vont-ils arriver? Les vaccins d’aujourd’hui seront-ils vraiment efficaces contre les variants, ou va-t-il falloir se faire vacciner tous les ans? Pfizer et Moderna ont augmenté leurs prix en août 2021 en expliquant qu’ils refacturaient le surcoût des développements liés au variant delta. Du coup, on se demande ce que valent les anciens vaccins. Alors que le monde est lancé dans une course contre la montre pour la vaccination et contre le virus, On ne peut pas dire que l’information soit vraiment très claires sur tous ces sujets.

Le Pass sanitaire

Le Pass sanitaire est en quelque sorte le résultat de toutes ses particularités. La France n’est pas, comme Israël, une championne de la vaccination. Elle n’a pas non plus, ce qui est complètement incompréhensible, ciblée les personnes à risques, comme l’Espagne et le Portugal. Elle n’a pas augmenté les lits de réanimations, qui sont en nombre suffisant en Allemagne. Et elle n’a pas, comme les Etats-Unis laissé la population se débrouiller ou déléguer la responsabilité du contrôle aux Régions ou Etats. Et elle n’a pas non plus, comme la Chine, rendu la vaccination obligatoire.

Le modèle français s’est surtout distingué par la place donnée au libre choix sur la question de la vaccination. Il s’agissait, un peu comme avant le premier confinement, de faire le pari de la responsabilité. Les résultats ont été largement meilleurs, avec 50% de la population entièrement vaccinée début juillet 2021 (https://ourworldindata.org/covid-vaccinations?country=FRA). Mais face à la montée en puissance du variant delta, cela n’est plus suffisant. Le Président a dégainée ce nouveau mode inédit de lutte contre la propagation du virus, le Pass sanitaire.

Il y aura donc deux catégories de citoyens, ceux qui ont le pass et ceux qui ne l’ont pas. C’est là que le sujet devient explosif, le pass sanitaire ressemblant fort à une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom. Toute l’astuce du gouvernement et du pass sanitaire consiste en ce retournement de la question de la responsabilité. Il faut vaincre le virus. Les vaccinés retrouvent une vie normale. La vaccination n’est pas obligatoire, mais ceux qui ne se vaccinent pas doivent agir en conséquence. Ils ne pourront plus fréquenter leurs concitoyens dans les réunions de groupe.

Le confinement ayant été mis en oeuvre, les variants continuant à se développer, et le vaccin étant disponible, il n’y avait pas beaucoup d’autres solutions raisonnables. Le pass sanitaire est la continuation de l’attestation de déplacement mise en oeuvre pendant les confinements. C’est l’attestation élargie aux vaccinés. Le COVID n’étant en rien aussi létale que les autres maladies pour lesquelles le vaccin est obligatoire, le gouvernement risquait une contestation très argumentée. Ne pas rendre le vaccin obligatoire, alors que tout le corps médical pousse dans cette direction lui permet également de se positionner en Salomon, présentant une solution équilibrée.

Côté peuple, on peut tout de même s’interroger sur les motivations des français qui acceptent cette alternative et préfère se faire vacciner plutôt que ne pas pouvoir aller au cinéma ou au restaurant. Si certains ont un vrai discours argumenté, pour d’autres, se faire vacciner semble aussi anodin que de changer de chemise, télécharger une nouvelle application sur son smartphone ou prendre un parapluie lorsqu’il pleut. Alors que la question du pass au travail reste assez complexe, il a suffit que le gouvernement parle du pass, et avant même sa mise en oeuvre réelle, 10 millions de personnes supplémentaires ont reçu au moins une dose.

Progrès du débat public, pédagogie et propagande?

Le COVID et toutes ses complications a eu un effet collatéral inattendu, la hausse du niveau du débat public. Le temps de la BFMitude semble totalement révolu. Fini les informations catastrophiques qui passent en boucle, sans analyse, sans recul. Désormais l’heure est au débat et à l’expression argumentée. La qualité des échanges, la finesse des analyses, la diversité des points de vue atteignent, un niveau que l’on avait jamais vu depuis longtemps. Sur la plus grande part des plateaux de télévision, nous trouvons un équilibre entre les éditorialistes, les experts, les médecins bien sûr, mais aussi les juristes, et les représentants politiques, le tout animé par une nouvelle génération de journalistes qui n’hésite pas à dénoncer les mensonges et remettre le bon sens au centre des débats. Tout se passe comme si les journalistes avaient enfin compris que leur travail est d’éclairer la compréhension des spectateurs, et pas uniquement de leur faire peur.

Pour autant, le débat n’est pas le seul mode d’expression. Le gouvernement se livre à une véritable propagande pro-vaccin. Aucune critique n’est acceptée par le gouvernement qui montre une réelle difficulté à prendre en compte les points de vues divergents. Les opposants au vaccin et au pass sont discrédités et traités d’imbéciles. Aucun respect, aucun questionnement. Du côté du corps médical, ce n’est pas tellement mieux. Les médecins considèrent qu’ils n’ont qu’une seule chose à faire, de la « pédagogie ». C’est très clair. « Ils » détiennent la vérité scientifique, et « les autres » n’ont rien d’autre à faire que de se faire éduquer. Le dogme n’est pas questionnable. Le vaccin est la solution, et le corps médical réclame à tout bout de champ la vaccination obligatoire. Il a fallu plusieurs semaines avant d’avoir à nouveau des statistiques sur l’âge moyen des personnes malades du variant delta (57 ans) et en réanimations (59 ans).

Déontologie et conséquentialisme

Après avoir parcouru les principaux arguments et circonstances, il est temps de revenir sur le point clé. Le gouvernement peut-il nous imposer le vaccin ou le pass sanitaire? Où s’arrête la liberté individuelle et où commence la liberté civique? La question ne semble pas avoir de réponse absolue. A aucun moment ces arguments n’ont vraiment été soulevés. A chaque fois, les objections sont balayées du revers de la main. La sécurité sanitaire serait plus importante que le choix individuel.

Le dilemme prend la forme du conflit entre la morale déontologique et la morale conséquentialiste. L’éthique de la déontologie met le respect des normes au-dessus de tout. Appliquée au circonstances actuelles, la défense des normes correspond à la défense de la liberté individuelle. Peu importe les circonstances, peu importe les conséquences, le plus important est de défendre les principes, fussent au prix de la mort. C’est la position des pays anglo-saxons, qui ont misé sur l’immunité collective et tout fait pour maintenir l’économie, tout en payant le prix fort en terme de vies humaines. Mais une autre version est tout à fait possible, car le déontologue est aussi soumis à la différence des valeurs. Si les anglo-saxons mettent la liberté individuelle au dessus de tout, il est aussi parfaitement possible de mettre la vie elle-même au dessus de tout et notamment de l’économie. C’est ainsi que la France a choisi le « quoi qu’il en coûte en matière économique », mettant la vie au-dessus de l’économie, mais aussi au-dessus des libertés individuelles.

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme; ces droits sont la liberté, la propriété, la sureté, et la résistance à l’oppression

La maxime du conséquentialiste est celle de Machiavel,  » la fin justifie les moyens ». Le but est d’éradiquer les virus. De ce point de vue, s’il le faut, les droits individuels doivent effectivement être limités par les circonstances. Nécessité fait loi, dit-on. Du côté de l’Etat et du gouvernement, il est évident qu’il faut maximiser la puissance du pays et que cela bénéficie à tous. Il faut maintenant des résultats. A cette aune, peut importe que le vaccin puisse entraîner des risques hypothétiques dans 20 ans. Cela n’a aucune chance d’être pire que la pandémie actuelle et l’on peut même miser sur le fait que la science aura suffisamment progressée pour résoudre ces éventuels futurs problèmes.

Si la raison d’Etat l’emporte, sommes-nous encore en démocratie? Si la maxime selon laquelle « la fin justifie les moyens » dépasse le respect des droits individuels, à quoi toutes nos institutions peuvent-elles bien servir? Autant vivre en Chine! Pourtant, nous ne pouvons pas dire non plus que vaincre le virus soit contre l’intérêt particulier. Les deux intérêts, celui des particulier et celui de la nation sont au contraire en pleine adéquation. Il est de l’intérêt de chacun de ne pas tomber malade et de pouvoir continuer à exercer son activité économique.

Autre spécificité de la crise du COVID, le niveau d’adéquation de l’intérêt particulier et de l’intérêt général est pleinement mesurable. Nous n’avons pas besoin de la règle finalement si complexe de la majorité. Dans cette crise, ma majorité qualifiée requise est mesuré par la science. Pour vaincre l’épidémie, il faut atteindre une immunité collective de 90% de la population. Il y a peu de sujets où nous soyons à ce point capables de mesurer le niveau d’engagement requis. Quand un vote, une élection ou un référendum atteint-il une adhésion de 90% de la population? Jamais. (On peut d’ailleurs en conclure que l’autorité politique qui la première en démocratie parviendra à l’immunité collective en retira un bénéfice politique très important. Il y a effectivement une forme de sondage par le vaccin).

Si l’on revient du côté de la déontologie, c’est la machine juridique qui est responsable de vérifier la légalité, la conformité avec le droit et les libertés individuelles. Ce travail a été fait, et est fait en permanence, par le Parlement, le Sénat, et désormais, le Conseil Constitutionnel. La machine juridique s’assure de cette conformité aux principes juridique de la Nation de deux manières. En en dessinant la loi, c’est le pouvoir exécutif, et en vérifiant la conformité de cette loi au droit en vigueur. A vrai dire, on voit que les deux tâches sont faites de manière concomitante, par les allers-retours des textes législatifs.

Le Pass sanitaire est le résultat de toutes ces contraintes. Il faut tenir compte de l’urgence et sauvegarder les libertés individuelles. Il faut bien reconnaître que c’est, dans les grandes lignes, un grand succès. Si l’on regarde le détail de la loi, Il n’est en effet pas obligatoire de se faire vacciner pour avoir le Pass sanitaire. Un test PCR permet de prouver que l’on n’est pas contagieux pendant quelques temps, et il est renouvelable. La vaccination elle-même est faite de manière mesurée, puisqu’elle prend en compte le fait d’avoir eu la maladie dans la détermination de l’immunité et pour l’instant se limite à deux vaccins. Enfin, le pass sanitaire est temporaire, et s’il doit être prolongé, la mesure devra faire l’objet d’un nouveau vote en novembre 2021. Tout le monde reste libre de ne pas se vacciner, du moment qu’il accepte en contrepartie de se soumettre aux tests ou de vivre dans un isolement permettant de ne pas contribuer à propager la maladie. Je peux refuser le vaccin, mais alors je dois faire preuve de responsabilité et ne pas me mettre ou mettre les autres à risques.

On pourrait encore objecté que chacun devrait avoir la possibilité de refuser vaccin et Pass et de continuer à vivre normalement. Dans ce cas en effet, le non-vacciné ne présente aucun risque pour les vaccinés. Il ne présente un risque que pour lui-même et pour les autres non-vaccinés, et un risque significatif disons pour les plus de 50 ans, car même si l’âge baisse, nous sommes très loin des 20 ans. Dans ce cas, la puissance publique ne devrait pas pouvoir contraindre les non-vaccinés à quoique ce soit.

En fait, nous avons déjà connu cette situation. C’est exactement celle qui a précédé la mise en place du Pass sanitaire. Elle aurait presque pu être tenable s’il n’y avait pas eu de variant delta, la contagiosité largement supérieure aux premières versions du Covid. Il fallait réagir car une nouvelle fois les hôpitaux risquaient la saturation. Le nombre de lits en réanimation fixe l’acceptabilité sociale maximum du pays (il y aurait environ 7000 lits). Il correspond au résultat d’un système de santé extrêmement généreux, mais qui a malgré tout ses limites, déterminée par des considérations budgétaires et sociales. Est-il plus humain et plus efficace d’ouvrir de nouveaux lits et de ruiner le pays en frais médicaux, ou de limiter les capacités alors même qu’il existe une solution pour éviter les formes graves de la maladie?

Imaginons maintenant à l’inverse qu’il n’y ait pas de Pass sanitaire, et que le système repose sur la responsabilité de chacun. Quel serait le résultat? Il y aurait deux grandes conséquences, dont l’une a été avancée dans les médias. D’abord le malade non vacciné devrait prendre en charge la totalité de ses frais médicaux. C’est cohérent, la société dans son ensemble n’a pas à mutualiser ce coût, alors qu’il y a une méthode incroyablement moins chère à disposition, elle-même remboursée. Mais nous tomberions également dans un système beaucoup plus scabreux, où l’on pourrait poursuivre les personnes nous ayant donné le virus, et les considérer comme responsable de notre maladie. Nous voyons que ces deux méthode sont largement en dehors du pacte social français.

Evidemment, malgré tout les avantages dont nous avons parlé, le diable se cache dans les détails et la mise en oeuvre du Pass sanitaire n’est pas absolument parfaite. De nombreuses personnes ont été malades sans que cela soit répertorié, ce qui fausse les statistiques et la délivrance du Pass. Les tests PCR ne tiennent pas compte de la durée d’incubation. On peut être malade et ne pas encore être sensible aux tests, ce qui fausse tout. Certaines professions sont obligés de se vacciner, mais pas les professeurs et enseignants, ce qui paraît totalement absurde, puisqu’ils sont particulièrement à risque dans les écoles. L’Italie prévoit d’imposer le Pass aux enseignants. En France le gouvernement a sûrement peur de la réaction des syndicats enseignants. Surtout, on ne prend pas assez en compte le développement de l’immunité naturelle, principalement chez les enfants. Enfin, certaines situation médicale particulière devraient sûrement faire l’objet d’une analyse au cas par cas, ce qui n’est pas prévu. Mais force est de constater que tous les éléments objectifs sont pris en compte au maximum. C’est le bon côté de l’administration.

Le contrat social

L’opposition au Pass sanitaire dénonce une société à deux vitesses et une obligation vaccinale déguisée. Force est de constater que ces arguments ne tiennent pas et nous pensons l’avoir pleinement démontré. Dans tous les cas, celui qui ne veut pas se faire vacciner se voit présenter un champ de liberté possible correspondant à ses convictions et à son choix. Les contestataires représentent entre 30 et 35% des sondés, ce qui n’est pas du tout négligeable. Nous sommes au point quasiment exact où la sommes des contestataires, 35%, et celle des personnes ayant reçu au moins une dose, 65%, font 100%. Au rythme actuel de la vaccination, le pourcentage de vacciné va bientôt dépasser

En revanche, le vaccin lui-même fait l’objet d’un consensus social. Tout comme notre modèle social, et principalement notre modèle de soin. Le philosophe anglais Burke formule ainsi, le problème de la construction politique. C’est, dit-il « l’un des plus subtils problèmes de toute la législation (…) le partage à faire entre ce que l’Etat doit prendre à sa charge pour y appliquer la sagesse civique, et ce qu’il doit abandonner à l’industrie des individus en évitant autant que possible de s’y mêler. » Au-delà du problème philosophique, l’équilibre est trouvé par une construction politique réelle dans laquelle le Contrat social est en permanence réinventé pour faire face aux événements, où les valeurs, leur extension et leur hiérarchie sont en permanence remises, testées et parfois modifiée.

Le premier pays à mettre en place le Pass sanitaire fut la Chine. Il n’avait été imité par aucun pays. Maintenant que la France l’a mis en place, en revanche, la porte est ouverte à sa mise en place dans toutes les démocraties. L’Italie suit le même chemin. La ville de New York également. La lutte mondiale contre le Covid nécessite un contrôle mondial de la vaccination, comme nous l’avons déjà avec les autres vaccins pour certaines destinations. Il y a là une forme de contrat social mondial, qui pour une fois et malgré les considération géopolitique, met un combat mondial sur le devant de la scène. Espérons qu’il permettra demain de mieux coordonner la lutte contre le réchauffement climatique.

L’impossible débat sur le vaccin

Autre débat impossible, celui sur les effets secondaires du vaccin. Dès que l’on ose rappeler que le vaccin n’est pas complètement homologué (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/07/08/covid-19-les-essais-de-phase-3-des-vaccins-sont-ils-termines-depuis-des-mois-comme-l-affirme-olivier-veran_6087580_4355770.html), que les potentiels effets à long terme sont totalement inconnus, ou pour les vaccin ARN, qu’il s’agit d’une technologie nouvelle, et l’on a immédiatement droit à un tire de barrage qui n’a rien à voir avec la question.

Au mieux, les médecins nous expliquent que la technologie ARN n’est pas si neuve et qu’il y a déjà quelques médicaments conçus sur cette base. Mi-vrai, mi -faux, puisqu’il s’agit bien d’une révolution. Au pire, les personnes questionnant le vaccin se font traiter d’égoïstes. Le débat glisse de la question technique à la question psychologique. Celui qui refuse le vaccin serait un anti-social qui ne comprend pas les nécessités de la vie en communauté. Côté pile, le non dit est évident. Les vaccinés ont peur pour leur avenir. Il est hors de question de remettre en cause l’innocuité du vaccin. On peut les comprendre, jusqu’à un certain point. Il n’est pas facile de vivre avec l’angoisse de l’avenir, mais ce n’est pas une raison pour s’en prendre aux autres.

L’impossible débat sur la jeunesse

Les jeunes, les moins de 18 ans, voire les moins de 25 ans, ne courent quasiment aucun risque. Ils ont la force de développer naturellement leur immunité. Ils sont pourtant soumis au pass sanitaire à partir de 12 ans dès le 30 septembre. Et pourtant, depuis le premier confinement jusqu’au pass sanitaire, il est impossible de faire entendre ce point de vue. C’est un discours socialement inacceptable.

Pourquoi? Parce qu’en France les jeunes sont pris entre deux feux. D’un côté les « vieux » ne voient absolument pas pourquoi ils changeraient leurs habitudes. En Espagne, au Portugal, les gouvernements ont très rationnellement tout misé sur la vaccination des plus âgés et des plus fragiles, et bénéficient sans doute de la meilleure couverture au monde sur ces populations à risque. En France, le sujet est complètement tabou. L’argument principal est celui de la rupture d’égalité juridique que présenterait un traitement différencié des citoyens. Or c’est exactement le même argument que celui utilisé par les anti pass-sanitaire.

De l’autre, le gouvernement a largement franchi le rubicon. Il a modifié les règles de majorité pour pouvoir se soustraire à l’obligation de passer par le pouvoir légal que les parents ont encore sur leurs enfants. En passant la « majorité » vaccinale à 16 ans et en acceptant la vaccination sur autorisation d’un seul parent pour les moins de 16 ans, l’administration attaque l’un des tout derniers bastions qui lui résiste, l’un des ultimes contre pouvoir extérieur à l’administration, celui de la famille. Bien sûr, il a toujours une bonne raison, que ce soit le mariage pour tous, ou l’adoption, ou la PMA et la GPA. Mais une réalité, qui devrait faire frémir toutes les authentiques marxistes, sourd. En détruisant la famille traditionnelle, l’Etat continue de développer son emprise totale sur le corps social. L’ « infrastructure », ce concept cher au marxiste, dévore tout. La réalité n’a rien à voir. Si l’âge moyen des personnes en réanimation à cause du vairant delta a réellement baissée, elle reste à 59 an (statistique du 07 août 2021 / https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-l-age-moyen-des-patients-hospitalise-en-reanimation-chute-a-59-ans-20210807)

L’argument le plus faible, que l’on hésite à prendre au sérieux tant il est égoïste, consiste à dire que les personnes vaccinées n’étant pas protégée à 100%, mais à 85%, il convient d’une certaine façon d’éradiquer toute forme de contagion possible pour eux en vaccinant tout le monde, y compris les petits-enfants. Il n’est donc pas question de faire confiance à qui que ce soit, et surtout pas à sa descendance. Nos anciens ont-ils si peur de se faire tuer par leurs enfants? Il faudrait s’interroger sur les causes d’une telle peur.

Et après?

Le principal problème de tous les arguments tournant sur la contagiosité du virus est qu’ils sont directement applicables à tous les virus. Comment allons-nous nous en sortir? Faudra-t-il demain un pass sanitaire pour prouver que nous sommes vaccinés contre la grippe? Toutes les activités qui rendent malades, comme l’alcoolisme et la cigarette, vont-elles être prohibées? Pourrais-je faire un procès à mon voisin parce qu’il m’a communiqué son rhume? La vaccination va-t-elle devenir obligatoire comme le demande la communauté médicale, qui semble franchir allègrement le pas de la tyrannie hygiéniste?

N’en déplaise au transhumanistes, il y a forcément un moment où nous devons accepter la mort, la notre, celle de nos proches. Il y a aussi un moment où nous devons accepter que tout le monde n’a pas un comportement des plus sain, mais que chacun peut, dans une certaine mesure, se faire du mal. Accepter également qu’il revient à l’Etat de décider où placer le curseur de l’acceptabilité sociale de la mort.

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