Descartes, héritier de Socrate – je pense donc je suis

La plupart des études sur Descartes nous expliquent à quel point sa démarche est révolutionnaire et comment il fonde la modernité. Il est possible de compléter ces lectures par une lecture toute différente, qui nous montre à quel point Descartes, loin de rompre avec l’antiquité, en est un fidèle continuateur. Il le reconnaît lui-même concernant ses inventions mathématiques, il n’a fait que reprendre les analyses des grecs (et notamment leur synthèse faite par Pappus et le problème qu’il en a tiré). Voici quelques citations de Descartes lui-même, sur le sujet:

Descartes 1596-1650

Règle VI : « Cette méthode n’est pas très différente de celle que les anciens géomètres ont suivie pour résoudre leurs problèmes, encore qu’elle soit plus ample et qu’elle lève plus d’obstacles. » Règle X « Il est hors de doute que nous ne proposons rien ici de nouveau. Car cette méthode est en partie empruntée des Anciens. »… « En effet, si on prend bien garde à la manière dont les Anciens traitaient leurs problèmes mathématiques, on reconnaîtra facilement que notre méthode est la même qu’eux, bien qu’elle soit plus générale et qu’elle s’étende à toutes les choses que peut savoir l’homme. »

La recherche d’un fondement ultime

Quand il parvient à la conclusion « je pense dons je suis », dans la 4ème partie du Discours de la méthode, Descartes ne procède pas autrement. Il cherche un point fixe, comme le faisait Archimède. « …pour tirer le monde de sa place, ( Archimède) ne demandait rien d’autre qu’un point qui fût fixe et assuré, je pensais pouvoir en avoir un semblable en cette connaissance : que je suis, pourvu seulement que je pense… ».

Mais pourquoi chercher un tel point fixe, une telle vérité première? Parce que les anciens ne l’ont pas trouvée. Juste avant, toujours dans le même texte, Descartes fait une autre référence à l’Antiquité : « Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » Il pense avoir résolu le problème des anciens.

En fait, Descartes fait implicitement référence à un autre texte, à savoir le Théétète de Platon. Dans ce dialogue, Socrate et Théétète s’interrogent sur ce qu’est la connaissance. C’est également un dialogue pivot, un dialogue de la maturité où Platon commence à remplacer, ou compléter, la doctrine des Idées de Socrate, par une théorie du jugement, qui prépare la logique d’Aristote exposée dans l’Organon. Quand on prend le texte à la lettre, le Théétète est un dialogue aporétique. Il conclut négativement. La recherche n’a pas permis de comprendre quel est le fondement ultime qui permet de garantir la vérité de tout jugement.

La méthode du doute radical

Nous y retrouvons le Socrate versant cynique, critiquant tout, dissolvant toutes les thèses à l’acide de son questionnement. Aucune thèse ne trouve grâce à ses yeux, ce qui d’ailleurs d’un point de vue logique est assez contestable. Le questionnement socratique est la source du scepticisme qui sera développé plus tard par Pyrrhon d’Elis, contemporain d’Alexandre le Grand, qu’il aurait accompagné en Asie et donc également d’Aristote.

Descartes reprend donc deux points majeurs du socratisme ou platonisme, la recherche d’un fondement premier en dehors de la théorie des Idées, et la démarche du questionnement radical, qui n’est rien d’autre que celle du doute. Le doute radical plonge ses racines dans la docte ignorance socratique. Je sais que je ne sais rien signifie je sais que tout ce que j’ai cru ou pensé savoir est en fait mal assuré et que je n’en ai pas de vrai certitude. Le génie de Descartes est de pousser la méthode à son comble pour trouver un principe qui résiste à toute objection. En langage moderne, kantien, on dit que Descartes cherche un fondement apodiptique, (du grec ἀποδεικτικός, apodeiktikos, « démonstratif), ce qui signifie chez Kant indépendant de l’expérience, irréfutable et nécessaire.

C’est en se mettant très exactement dans les pas de Socrate le questionneur radical que Descartes trouve son principe. La méthode apodiptique sera reprise par toute la modernité philosophique pour chercher et trouver les fondements intellectuels, proprement philosophiques des différentes disciplines. Rousseau commence son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, par « Commençons donc par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question « .

Pyrrhon d’Elis

La parole de Delphes

Que l’on songe maintenant à la vérité première elle-même « je pense donc je suis ». Ne vous rappelle-t-elle rien? Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à une réponse ou une reformulation de la sentence de l’oracle de Delphes, « connais-toi, toi-même ». Si je dois répondre à cette question: qui suis-je, que puis-je connaître, comment puis-je me connaître, et donner une réponse qui convienne à Apollon, que puis-je dire, si ce n’est « je pense »? Le principe de Descartes est une réponse au commandement de l’oracle. Je me connais, je suis un être qui pense.

Une fois armé de ce principe, Descartes en déduit que tout ce que « je » pense clairement et distinctement est nécessairement vrai. Son but était en effet de fonder la vérité, ou tous les jugements vrais. « Et considérant qu’il n’y a rien du tout en cela : je pense, donc je suis, qui m’assure que je dis la vérité, si ce n’est que je vois très clairement que, pour penser, il faut être ; je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies ; » La distinction est une partie importante et finalement assez simple de la méthode, nous allons y revenir. Mais en revanche, qu’est-ce que la clarté exactement ? Comment peut-on s’assurer que notre pensée est claire, et cela au-delà du seul fait d’être composée d’éléments distincts les uns des autres ?

Le temple de Delphes

La référence à la lumière est constante dans toute l’oeuvre de Descartes. Donnons quelques exemples. Deuxième médiation métaphysique: « Ainsi, cette lumière naturelle, qui consiste dans la connaissance claire et distincte des choses, est telle qu’elle ne peut tromper. » Règles pour la direction de l’esprit, règle 1: « Cette lumière naturelle, qui éclaire l’esprit humain, est la seule règle certaine de la vérité. » Principes de la philosophie, principe 46 « La lumière naturelle est cette connaissance claire et distincte par laquelle nous percevons des choses par elles-mêmes, sans confusion ni obscurité ».

« Cette lumière naturelle, qui éclaire la raison humaine, n’est point donnée par la seule nature corporelle, mais par l’esprit même qui est la cause première de la connaissance. » La lumière naturelle, c’est la raison elle-même, qui perçoit les idées claires et distinctes. Elle est elle-même garantie par Dieu, comme créateur de toutes les âmes. La référence à la lumière ne peut évidemment pas être comprise comme un hasard. Descartes s’inscrit là encore en droite ligne du socratisme, l’origine mythique de la lumière, du soleil, étant bien Apollon qui conduit le char du soleil.

La fameuse méthode

La méthode de Descartes, pour nous qui avons été éduqué en suivant ces principes, nous paraît très simple. Elle repose, suivant le Discours, sur 4 règles, exposées dans la seconde partie du Discours:

  • Le premier [précepte] était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle.
  • Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre.
  • Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusqu’à la connaissance des plus composés.
  • Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre.

Ces règles sont une synthèse de l’ouvrage précédent de Descartes, à nos yeux bien plus important pour comprendre la méthode, à savoir les Règles pour la direction de l’esprit. Mais cela mériterait une analyse qui dépasse le cadre présent.

Ce que nous voulons surtout souligner, c’est que toutes ces règles sont déjà présentées par Socrate dans le Théétète quand il cherche une méthode différente de celle des Idées. Elles sont également en partie reprise dans le Sophiste, de sorte que l’on peut dire que la méthode cartésienne est une reprise et un perfectionnement de la dernière méthode exposée par Platon. C’est en examinant la possibilité de fonder le jugement sur des éléments simples, de réduire les éléments composés à des éléments simples, d’ainsi penser le simple et le complexe, que Socrate émet même l’hypothèse de l’intuition, la capacité à saisir directement les principes les plus simples. Le terme grec utilisé par Platon est αἴσθησις (aisthēsis), sensation, généralement traduit par perception. C’est ce que l’âme perçoit ou sent directement, sans la médiation d’un jugement. On retrouve la métaphore de la sensation que l’on a, en plus sophistiqué, dans l’image de la lumière intellectuelle. Descartes ailleurs, parle aussi de perception de l’âme. (Notons que ce terme n’est pas exclusif chez Platon. Il est surtout dans le Théétète. Dans d’autres textes, Platon utilise l’idée de noùs, d’intellect, qui peut aussi faire référence à une saisie immédiate par l’esprit, et non pas uniquement à un jugement élaboré).

Socrate prend l’exemple de l’alphabet, qui est un composé de briques élémentaires, à savoir les lettres, et permet de composer tous les mots. L’alphabet sert de modèle à la compréhension du jugement, et non de la nature ou de dieu. Il s’agit de comprendre comment relier les éléments fondamentaux saisis par l’intuition pour pouvoir dire des choses, poser des jugements vrais. C’est également dans ces deux textes que Platon présente la première version de ce qui deviendra chez Aristote les catégories, à savoir la substance, l’essence, la qualité, la qualité, etc. Or Descartes reprend textuellement les catégories de substance et d’essence.

« Je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui, pour être, n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle. […] Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.

Apollon dans son char du soleil conduisant Béatrice

Notons au passage que Descartes définit ici l’âme, réduite à la pensée, comme totalement immatérielle, ce que je ne faisais pas explicitement Socrate dans le Phédon. Cette immatérialité radicale fonde son dualisme, c’est-à-dire la doctrine selon laquelle l’âme et le corps sont deux substances séparées, et va lui poser tous les problèmes de la communication entre ces deux substances.

La question de l’être

La filiation intellectuelle ne s’arrête pas là. Il faut aussi regarder l’essentiel. Cette vérité première pose une équivalence entre l’être, la pensée, et l’existence pour l’homme qui pense. Il est tout à fait faux de dire que la métaphysique occidentale a « oublié » la question de l’être, comme le soutient Heidegger. Elle en a sûrement changer les termes, passant de la recherche des Idées à celle de l’essence, mais elle ne l’a pas oublié. Descartes là encore trouve une solution aux apories du socratisme. Dans Le Parménide, Platon conclut qu’on ne peut rien dire de l’être en lui-même, sinon qu’il est. C’est le problème, ou la marque de tout principe que de tomber dans une tautologie. C’est cette impasse du discours sur l’être pur qui va ouvrir à la nouvelle pensée, à la théorie du jugement et de la vérité dans le Théétète et le Sophiste. Le Sophiste particulièrement revient sur la question du statut d’être de l’erreur et de l’illusion, qui sont bien, mais sans être vrai pour autant. Descartes va reprendre et élaborer sa pensée au livre 2 des Méditations métaphysiques.

« Je suis, j’existe : cela est certain ; mais combien de temps ? […] Je suis, j’existe, toutes les fois que je le conçois ou que je le pense. » Je dois avoir la conscience que je suis une chose qui pense pour me sentir être, pour avoir l’expérience de moi vivant pensant.

« Mais aussitôt que j’essaie de penser qu’il est faux que je suis, s’il est vrai que je pense, il est nécessaire que je sois aussi. » La conscience de soi pensant est vraie, il y a un lien entre la conscience d’être et la vérité de cette expérience.

 » Mais douter, imaginer, sentir, etc., sont des manières de penser ; ainsi donc, en quelque manière que je pense, même si ce n’est que pour douter, il est absolument certain que je suis.” L’âme ne s’arrête pas à la conscience d’elle-même comme pensante, elle a de nombreux autres objets et d’autres modalités de pensée.

« Mais qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. » La chose pensante, res cogitans, ou substance pensante, est la vie entière de l’esprit. Le critère de la lumière naturelle, de la pensée claire et distincte va se rajouter aux différentes pensées pour en garantir la vérité, ou en exprimer l’erreur.

En redoublant sa formulation, je suis, j’existe, Descartes cherche à fusionner les différentes manières de dire l’être de Platon, qui posent autant de question sur les différents statuts que Platon accorde à l’être: « on » – être, qui donnera ontologie, la science de l’être, mais aussi « en » et « enaï » qui peuvent être traduit par être, ou étant, c’est-à-dire finalement, tout ce qui est, chose ou vivant, pris tous ensembles, ou séparémment.

C’est ainsi que Descartes fonde le premier principe à l’intérieur de ce qu’on a appelé après lui, la subjectivité humaine et qui n’est rien d’autre qu’une définition de l’âme comme principe actif de l’être de l’homme. Le principe n’est plus le dieu, comme dans la religion, ou la nature comme dans un certain stoïcisme, dans la physique antique, ou l’écologie contemporaine. Le principe, qui fonde l’humanisme et les lumières, c’est l’homme pensant, ayant conscience de sa pensée.

Ce principe est aussi universel et fondateur de l’universalisme occidental. Pourquoi? C’est tout simple. Il définit l’homme par la pensée, et non par son sexe, son âge, sa religion, son pays, sa couleur de peau, ou quelqu’autre critère. Tous les hommes universellement, pensent, sentent, imaginent, etc. La pensée ainsi étendue, qui reprend le Logos des grecs, est le critère universel distinguant l’homme de tous les autres êtres sur terre.

Continuateur de Saint Augustin, et d’Aristote

La filiation fondamentale ne doit pas masquer les sources plus proches. Descartes s’est explicitement inspiré de Saint Augustin, notamment dans La Cité de Dieu (XI, 26) et dans Les Soliloques. Augustin écrit par exemple :« Si je me trompe, je suis. Car celui qui n’est pas ne peut pas se tromper. Et si je me trompe, c’est que j’existe. » La méthode qui va de l’erreur à l’existence est la même que celle allant du doute à l’existence. Descartes reprend et reformule la question de l’erreur avec son hypothèse du dieu trompeur. Si un dieu trompeur me trompe, et que je suis en train de dire n’importe quoi, il faut tout de même en conclure que j’existe. Sinon en effet, je ne pourrais pas être trompé.

Saint Augustin reprend lui-même le problème du Sophiste, dans lequel Platon cherche la source de l’erreur dans le faux jugement. Augustin opère un raccourci saisissant entre ce que dénonçait Socrate: la possiblité de se tromper, opposée pour lui, et non pas liée, à la question de l’existence. Pour Socratre l’être ne peut pas être faux. Pour Saint Augustin, le fait que je me trompe prouverait mon existence. On voit clairement que Descartes a corrigé, redressé l’intuition de Saint Augustin, en rejetant le problème du statut d’être de l’erreur dans le doute.

Descartes, dans sa Lettre à Mersenne (5 mai 1637), reconnaît cette antériorité: « Augustin n’a pas nié cette vérité [du cogito], mais il ne l’a pas démontrée par le même raisonnement que moi. » Augustin dit encore: « Je suis certain d’exister, de savoir et de vouloir. » (De Trinitate, X, 10).

Mais c’est bien chez Aristote que l’on trouve la formulation la plus proche: « On peut croire que chaque individu est, du moins principalement, cet être qui pense. » dit le Stagirite au Livre 9, De l’Amitié, de l’Ethique à Nicomaque. Evidemment, Aristote ne construit pas sa philosophie sur cette phrase, qui reste isolée, même s’il reconnaît plusieurs fois que l’homme est principalement logos. Il faudrait à ce titre reprendre le passage obscure de son Traité de l’âme, où il insiste sur la capacité intellectuelle de l’âme humaine.

Le Siècle des lumières

Recherche d’un premier fondement, doute radicalisé, réponse à l’oracle de Delphes, reprise de la méthode du platonisme tardif, questionnement sur l’être, et sur l’être de l’âme, tous chez Descartes nous renvoie à Platon, à Socrate, et en définitive au culte d’Apollon. C’est un bel exemple nous prouvant une fois de plus à quel point chaque grand philosophe est le continuateur génial et inspiré de ses prédécesseurs, à quel point la philosophie est une histoire de la pensée que l’on comprend beaucoup mieux si on la lit dans l’ordre.

Cette dénomination de « lumière » de Descartes va servir de nom à toute la période qui viendra après lui et précèdera la Révolution française, l’inscrivant dans la continuité de la tradition philosophique reliant toute pensée à Apollon. Au temps de Descartes cependant, la lumière est déjà bien là. Galilée a remis le soleil au centre de l’univers, avec sa théorie de l’héliocentrisme, qui lui vaudra d’être condamné par l’Eglise. C’est pour éviter un sort similaire que Descartes quitte la France. Le soleil est aussi là directement en la personne du Roi Soleil, Louis XIV, grand parrain des Arts et des lettres. et qui avait pris ce nom après avoir joué le rôle du dieu dans une pièce de théâtre, le Ballet de la Nuit, à l’âge de 14 ans.

Louis XIV en Apollon terrassant Python – 1664 Wener Joseph, dit le Jeune – l’invention du kitsch?

Postérité occidentale

Toute la modernité est la postérité de Descartes. La question du « je » est cruciale dans toutes les doctrines qui prennent sa suite. Nous donnons un seul exemple, qui revient sur la question de la liberté.

Fichte formule clairement dans la Doctrine de la science (Wissenschaftslehre, 1794) :« L’homme ne peut pas se représenter autrement que comme libre. » (Der Mensch kann sich nicht anders vorstellen, als frei.)

Chat GPT nous donnes les pistes de compréhension suivante:

  • Pour Fichte, toute conscience de soi implique l’auto-position du moi comme principe actif.
  • Si je me pense comme étant à l’origine de mes actes, je me pense nécessairement comme cause libre.
  • Même si, en théorie, je pouvais douter de la liberté humaine en général, dans l’acte même où je réfléchis sur moi, je ne peux pas me concevoir comme non libre — ce serait contradictoire.

Il en découle que la liberté n’est pas une donnée empirique à vérifier, mais une condition transcendantale : c’est ce qui rend possible toute expérience de soi comme sujet agissant. Nous retrouvons à nouveau la question de l’âme comme principe actif et autonome du mouvement,

Correspondance orientale

Le principe « je suis », se retrouve dans la tradition de la méditation hindou. Dans le bouddisme, le moi n’existe pas, il n’est qu’une illusion qu’il s’agit de dissoudre. A l’inverse, dans l’hindouisme, le « je suis », affirmation de notre puissance vitale, est un principe fondamentale de notre existence. La méditation « je suis », renforce ma puissance d’action et ma confiance en moi.

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