Self control, parasympathique, jugement émotionnel

Adieu l’ataraxie

Comment ne pas rêver de ressembler au Bouddha, toujours calme et souriant sous son arbre? Qui n’espère pas un jour devenir aussi fort que Socrate buvant la cigüe, ou Job, supportant toutes les épreuves du monde, sans jamais renier son dieu. Les stoïciens et les épicuriens nous ont promis le calme imperturbable de l’ataraxie (absence de trouble lié aux émotions) ou de l’aponie (absence de trouble lié aux corps).

Mais bien sûr, les philosophes occidentaux nous ont principalement mis sur la voie du contrôle rationnel des passions. C’est, pour les stoïciens, la décision rationnelle qui produit la vertu. Aristote était plus mesuré, mettant en avant la puissance de l’éducation, plutôt que celle de la raison. Mais on aura beau refaire toute la philosophie occidentale, on ne trouvera pas la clé ultime permettant de rester calme en toutes circonstances.

Épicure (341-vers 270 av. J.-C.)

Il y a une contradiction fondamentale à vouloir être sage, calme, et philosophe et rationnel. Le monde, la vie, la communauté humaine, laisse partout échapper le tragique, l’animal, (qui n’a peut-être pas grand-chose à voir avec les animaux, mais beaucoup avec la grégarité humaine), et surtout, l’irrationnel. Tout semble se réduire à une violence sociale dont rien ne peut nous faire échapper. Le philosophe sort alors de la Cité, il devient ermite. Ou, selon les préceptes de Socrate, Descartes ou Spinoza, il devient prudent. Il cache sa nature de penseur, procède par question plutôt qu’en révélant sa thèse, part dans un pays étranger. Il s’adapte comme il peut, un peu comme nous tous, au monde qui l’environne.

Mais tout ceci ne suffit pas à trouver la paix. La paix ne vient pas de la raison. Alors si ce chemin ne mène nulle part, il faut aller chercher la paix dans les émotions.

La paix avec soi-même, le calme intérieur

La raison seule ne suffit pas. Le changement des habitudes est incroyablement difficile, et ne permet pas de tout résoudre.

Le yoga a développé une méthode principalement corporelle qui semble bien compléter la démarche rationnelle. Cette démarche, de plus, semble vraiment importante dans le monde qui vient, le monde de l’accélération perpétuelle.

L’excitation, la sidération et la mise en mouvement du cerveau rationnel

La sidération est ce phénomène mental qui se produit lorsque l’on est victime d’une grande violence, physique ou psychologique. Le cerveau se fige dans un état d’hyper- vigilance. Le sommeil et l’appétit disparaissent, parfois pendant plusieurs mois. La détente est impossible. Nous passons en mode survie. Les traumatismes sont parfois si forts que l’on devient inguérissable. Les films de guerre, sur le Vietnam, nous ont donné quelques exemples, comme Michaël J. Fox dans Outrages, incarnant un officier ayant assisté à une scène de viol collectif. On a aussi parlé du syndrome de la guerre du Golfe.

Cet état psychique ne concerne malheureusement pas que ces situations extrêmes. C’est la perte de l’un des parents par le jeune enfant, par maladie, par suicide. C’est l’abandon, ce sont les violences familiales continues, la vie dans la rue, la perte d’un travail, une faillite, le déclenchement d’une maladie.

Mais le monde moderne, principalement le monde politique, les médias, les réseaux sociaux et les entreprises, nous harcèlent également toute la journée de leur message. La guerre de l’attention se déroule dans notre cortex. Les dictatures en tout genre, comme Poutine, nous terrorise par leurs guerres. La production insensée des réseaux sociaux. La drogue de la peur, l’addiction au cortisol, utilisée par les médias pour nous maintenir attachés.

Tout, de la baisse du niveau scolaire à la multiplication des shorts, nous plonge dans l’instantané et détruit le temps long. En entreprise, il s’agit plus d’être réactif que réellement actif. Nous sommes tous accros à nos téléphones.

Notre hypothèse est la suivante. Plus la personne est rationnelle, plus le monde autour d’elle est irrationnelle, et plus elle développe un stress cognitif. Ce stress est encore renforcé par la consommation et l’addiction aux médias, chacun à sa façon. Les médias d’information propagent la violence et relais les discours des tortionnaires de tous poils. Les réseaux sociaux créent une dépendance à la validation narcissique virtuelle, le fait d’être entendu par les autres et reconnus sur les réseaux. Les deux facteurs se renforcent, et saturent notre psyché.

Sympathique et parasympathique

On aura beau être l’être le plus rationnel au monde, on n’atteindra pas le calme en se reposant uniquement, à la manière d’une personne traumatisée, sur les capacités du cerveau préfrontal, ou pour le dire autrement sur le contrôle rationnel de l’humeur. La raison n’apporte pas la paix. L’attention surexcitée est à la fois une cure, un lien avec ce qui nous entoure, et un piège, parce qu’elle doit être constamment renouvelée.

Les études sur le cortex préfrontal sont à cet égard bien plus ambivalentes qu’on ne le dit. D’un côté, la neurobiologie soutient que c’est le développement du cortex préfrontal, dernière étape de l’évolution, qui est la gardienne des pulsions. Ce serait par nos efforts, notre habitude et notre rationalité que le cortex préfrontal aurait la capacité de nous maintenir calme. Pourtant, une comparaison même sommaire avec le monde animal nous montre que les animaux, chez lesquels ce siège de la raison et de la conscience, est évidemment beaucoup moins développé, sont aussi beaucoup plus calme que les humains.

Le rôle du cortex préfrontal serait bien plus complexe que ne le laisse penser ces études, dont on peut trouver d’ailleurs l’exacte inverse. C’est la même zone du cerveau qui est impliqué dans ce que l’on pourrait tout à fait appeler l’addiction attentionnelle, la sur-réflexion, l’hypervigilance. On attribue généralement les comportements de sidération au fonctionnement de l’amygdale, mais les deux sources pourraient tout à fait cohabiter. Ce serait l’amygdale qui serait responsable des conduites fight, fly or freeze, combat, fuite, paralysie.

La seule solution logique est donc de déconnecter la pensée rationnelle et de s’appuyer non pas sur elle, mais sur nos capacités et fonctionnalités de détente, à savoir sur notre système nerveux parasympathique. Ce que l’on peut remarquer quand on observe les gens calmes, c’est qu’ils sont presque toujours calme. Ce ne sont pas les plus intelligents. Ils ne s’intéressent d’ailleurs pas toujours aux choses de l’esprit, loin de là. Ils semblent contempler le sort du monde sans en être affectés outre mesure. Ils font ce qu’ils ont à faire, et ce qu’ils peuvent faire, et leur action s’arrête là. Ils prennent le temps de se détendre. Je pense que leur secret est assez simple. Ils donnent la priorité sur tout autre chose au fait de rester calme.

Le trajet du nerf vague, par lequel passe le message de détente

Le calme et le mal

Cela nous amène malheureusement à un constat assez cruel. De ce que nous avons pu observer, les salauds en tout genre sont bien plus calmes que les personnes se battant pour la justice. Platon le dit dans La République, la colère est une passion de la raison. Elle donne le courage de penser et d’agir rationnellement et en cherchant la justice. A l’inverse, la froideur d’un Poutine déclenchant un massacre de masse en Ukraine est sidérant.

Il ne faut pas confondre le calme du sage et le calme du salaud. Le calme du tortionnaire vient du plaisir qu’il prend à sadiser les autres et les dominer. En société, son calme est un mensonge, une façade destinée à attirer les autres et obtenir leur confiance. Mais, quand ils sont attaqués à leur tort, vous les verrez perdre ce fameux calme qu’ils n’ont qu’en position de pouvoir.

Le calme du sage

Le calme du sage est d’une nature bien différente. Il est un calme actif, un calme acquis, qui sert au sage à contrebalancer la puissance de la raison…et ses déceptions. Ce calme, ce vrai calme, est bien plus difficile à atteindre.

Il suppose une attitude envers la vie faite de défi et d’acceptation. Le sage n’abandonne pas la rationalité, mais refuse d’être troublé par la méchanceté et l’irrationalité. Il s’agit de refuser ce jeu, de continuer à défendre et progresser en raison, en neutralisant l’effet négatif que cela peut avoir socialement. Qui n’a pas entendu la sentence condamnant le penseur à l’asociabilité. Il n’a pas les codes, il n’a pas les softskills… Autant de sentences prononcées par les rêveurs, eux-mêmes inconscients, soumis et rouages du grand système de la domination sociale.

La plus grande difficulté est pour nous ici, dans cette irrationalité de l’organisation sociale. Sous le mince verni du droit, et même si nos sociétés démocratiques sont bien plus justes que d’autres, c’est un système de domination basé sur la force qui constitue toujours l’essentiel du socle anthropologique sur lequel est construit le consensus social. Tous les combats pour les différentes identités tapent ridiculement à côté du problème.

Le calme du sage a deux fonctions. Se détendre rationnellement et ne pas se mettre socialement en danger. C’est un calme prudent et conscient.

Comment faire?

Face à une donnée biologique et non pas seulement intellectuelle, il ne faut pas attendre une épiphanie, une meilleure compréhension de soi et du monde, qui changerait notre manière d’être du jour au lendemain. Il s’agit d’un travail de long terme, d’un caractère à remodeler.

On appelle cela le self control, mais dans la discipline du yoga, on parle plus simplement de détente et de lâcher prise. Le fameux lâcher prise n’est pas du tout une position intellectuelle qui consisterait à se ficher de tout. Ce n’est pas un cynisme, et c’est d’ailleurs pourquoi le cynisme échoue à nous rendre plus calme. Il rend juste plus mauvais.

Le lâcher prise, c’est l’activation des puissances de détente nerveuse du corps. Il s’agit d’apprendre à agir dans le calme, ce qui, in fine, rend plus puissant que de se reposer sur l’excitation du système sympathique.

Comme le montre ce schéma, et les milliers d’autres disponibles partout, les deux systèmes nerveux sont complètement imbriqués. Le yoga a toute une théorie sur ces deux systèmes, que vous pourrez retrouver ici, mais ce n’est pas l’essentiel.

L’essentiel est d’activer le système parasympathique et de demeurer le plus longtemps possible, dans le plus de circonstances possibles, dans un état de calme. C’est un peu comme arrêter la cigarette. Dès que l’on retombe, on échoue et il faut recommencer. Mais à chaque fois, nous devenons plus fort.

Comment faire? Personnellement, je me concentre, tout simplement, sur l’arrière du crâne. L’idée est de mettre au repos les zones du cortex préfrontal qui sont sursollicitées. a Chaque expiration, on peut sentir sur l’arrière du cerveau, une stabilité et une détente qui envahi tout l’organisme.

Essai de méditation

Nous pourrions créer des exercices de médiation centré sur la détente. On sait que les exercices de yoga recommandent déjà de procéder ainsi. L’étirement par exemple, doit se faire sur l’expiration, en imaginant mentalement que la détente va dans le membre ou la partie concernée par l’étirement.
Mais là, notre but serait un peu différent. Il s’agirait d’apprendre à répandre la détente, à augmenter l’activité du système nerveux parasympathique, à tout le corps.

Le premier exercice est de le faire dans l’esprit, en imaginant que la détente de l’arrière du crâne se déploie peu à peu à l’ensemble.

Un second exercice serait d’envoyer consciemment cette détente dans les principaux organes, la bouche, la gorge, les poumons, le coeur, l’estomac, l’appareil génital. Les chakras, que l’on utilise souvent pour tenter de guider l’énergie, selon des procédures complexes, ne sont peut-être pas à la portée de tous (en tout cas, malgré tous mes exercices personnels, cela n’a jamais eu l’effet vraiment structurant espéré). L’idée est d’améliorer la conscience des procédures du corps. La connexion au corps peut fonctionner comme la connexion à l’imagination. Elle procure un recentrage.

Pendant ces exercices, nous pouvons également méditer sur nos difficultés pour nous aider à trouver une solution et avancer dans la résolution. Comme toujours avec la méditation, les résultats peuvent sembler ne pas venir, la conscience ne pas être là. Il suffit d’attendre et de pratiquer, les progrès viendront d’une manière ou d’une autre. On pourra tenter à différents moments de la journée, pour chercher les meilleurs résultats.

Reprise

Il faut évidemment diminuer ou arrêter les éléments qui affolent le stress et la perte de self control. Au premier rang, il y a tout simplement le café. Le café est connu pour bloquer le système de la détente. Son énergie est en grande partie négative. Par quoi le remplacer, quand on ne peut pas se passer de ce petit booster matinale? Tout simplement par de la vitamine C, par exemple effervescente. 1gr dans 500 cl d’eau vaut largement tous les cafés du monde. Il faut aussi tenter de diminuer la sursollicitation des écrans, et/ou de baisser les informations irritantes. Non, nous ne changerons pas le monde demain parce que nous sommes au courant plus vite de tous les malheurs de la planète. Au contraire, nous nous ferons plus de mal.

On peut remplacer par la lecture, et regarder des films en noir et blanc. Le noir et blanc, c’est sa magie, nous parle une langue différente, plus douce, plus calme. Il faut aussi choisir ses lectures. Zola ou Ken Follett et tant d’autres, jouent trop sur la corde facile de la pitié, de la misère et de l’horreur. C’est de l’extorsion pathologique. D’autres auteurs sont bien plus doux, comme Corneille ou Molière, ou encore Fromm. La douceur de l’écriture vient souvent de la longueur de la phrase, de la douceur du vocabulaire, et de la subtilité des distinctions. Il s’agit d’ouvrir l’âme à de nouveaux horizons.

La thérapie par l’art

Le dessin, l’écriture de fiction, la musique, mais aussi la philosophie, sont des modes de thérapies qui permettent d’activer le système parasympathique. La pensée rationnelle n’est cependant pas la plus efficace, parce qu’elle est trop analytique. Les autres pratiques mettent en jeu l’imagination, qui active des parties différentes du cerveau.

De très beaux films nous montrent le rôle thérapeutique de l’âme. Bienvenue à Marwen est tiré d’une histoire vraie. Le héros, Mark Hogancamp, a été violemment agressé à la sortie d’un bar, pour avoir révélé qu’il aimait bien porter des chaussures de femme. Tabassé à mort, le fims nous montre comment il redonne sens à sa vie, par-delà la maladie, par son activité artistique, dans laquelle il reconstruit sa vie.

Dans The Help, joliment traduit par La couleur des sentiments, en français, l’histoire est bien différente. Une jeune auteur décide de raconter la vie des domestiques noirs dans une ville du Mississipi durant la ségrégation. La création littéraire lui permet de reconstruire sa propre vie affective, et de faire le deuil de la nounou noire qui l’a elle-même élevée. L’écriture permet enfin à toutes les domestiques noires d’exprimer leurs souffrances. La sortie du livre enfin, est un tel succès que les mentalités sont obligées de changer. On aurait aimé que ce fut une histoire vraie. C’est juste une belle histoire, un fragment reconstitué du long chemin qui mène à la loi sur les droits civiques.

La leçon des deux oeuvres est pourtant la même. L’art, qui nous connecte aux choses, aux événements, aux personnes, est aussi une catharsis. Le dessin par exemple, nécessite déjà de maîtriser son crayon, d’être suffisamment calme pour tirer les traits. La musique est sans doute l’art qui nous emmène directement dans un autre monde. A chaque fois, il y a un lien entre le geste, l’action de l’artiste, et la sensation qui en capture immédiatement le résultat. C’est ainsi, par cette boucle, que l’art nous permet de sortir du monde trépidant qui nous entoure, pour cultiver notre sensibilité. Dans la pratique artistique, c’est un peu comme si nous exercions directement notre imagination. Elle nous éduque à son langage et nous apprenons à la discipliner par le geste. Dans la lecture seule, ou la réflexion, nous sommes aussi en circuit fermé, entre le récit et la conscience que nous en avons, mais nous ne sommes pas connectés de la même manière à notre imagination. Détachement et détente garantie.

Programme idéal

  • Deux activités physique, une de renforcement musculaire, une méditative de détente
  • Une activité artistique, dessin, musique, chant, qui n’a d’ailleurs besoin de rien d’autre que de s’y mettre. On peut prendre des cours, mais l’essentiel est de créer soi-même la représentation.
  • Une activité intellectuelle, lecture, écriture…
  • Le tout sans oublier les nécessités du quotidien, un peu de ménage, les courses, la cuisine.

En fait, nous pourrions très bien vivre sans travailler et l’on voit comme le travail est une activité qui peut empiéter sur notre sérénité. Et pourtant il faut bien vivre.

Le jugement émotionnel

A quoi sert finalement de se détendre? On pourrait soutenir que le premier gain est directement dans la qualité de vie. Moins de stress ne nuit en rien à nos capacités. Tout au plus travaillerons-nous un peu moins vite au jour le jour. Et encore, la capacité à prendre du recul permet en général de mettre en place de meilleurs méthodes de travail.

L’essentiel est cependant ailleurs. Le calme, le vrai calme, nous permet de retrouver des forces pour affronter les difficultés psychiques de la vie. Nous l’avons vu, la raison seule, que ce soit dans le jugement forcément négatif qu’elle porte sur la vie, ou sur ses capacités à maîtriser les passions, est insuffisante pour nous permettre ne serait-ce que de rester calme, et encore moins d’accéder au bonheur. Dans Les fondements de la métaphysique des moeurs, Kant l’énonce ainsi  » Si le but de la nature eût été que l’homme vécût heureux, elle ne l’eût pas doué de la raison, mais d’un instinct infaillible », ou encore « En un mot : la raison ne suffit pas pour guider la volonté sûrement et dans une direction déterminée pour atteindre le bonheur ». La raison pèse et évalue en permanence le réel avec la loi morale, et sans arrêt, elle est déçue. Le monde moral qui permettrait d’envisager ne serait-ce qu’un bonheur humain, sans même parler des tragédies venant de la nature, est hors de portée.

Ce n’est pas une raison pour ne pas penser, ce qui de toute manière est impossible, mais au contraire pour chercher autrement un équilibre plus accessible. Recharger le système émotionnel grâce à la détente permet d’augmenter ses forces pour lutter contre le mal. Et il va nous permettre de faire la part des choses, de nous concentrer sur le positif qui permet d’avancer, plutôt que de rester sidéré par le scandale de tout ce qui ne fonctionne pas. Ce sont in fine des forces que nous créons, engrangeons et développons pour supporter toutes les formes de deuil, que ce soit celui de la faiblesse de la raison, un deuil réel dans notre vie, un scandale de plus. Bref, pour absorber la négativité et retrouver la conscience des forces que nous avons pour y faire face.

Le pouvoir et la justice

Le plus difficile est d’accepter que nous vivons dans un monde en grande partie injuste. La logique sociale tourne beaucoup plus sur l’organisation du pouvoir que sur le respect de la loi. Thrasymaque et Glaucon n’ont pas tort de défendre une idée de la société basée sur l’injustice dans les deux premières livres de La République de Platon.

Allons même plus loin, confronter tout le temps la société à la justice et s’indigner en permanence, c’est en droit, philosophiquement, valable. Mais cela ne correspond pas à la réalité. Pire, c’est se masquer en grande partie l’effort d’adaptation politique que nous devons faire. C’est le sens exacte de l’objection du philosophe dans sa tour d’ivoire. On peut critiquer la société au nom de la justice quand nous nous plaçons du point de vue du philosophe. Mais quand on est dans l’action, dans la Cité, nous ne pouvons pas uniquement avoir le point de vue du philosophe. C’est un refuge, une rationalisation, qui est parfois une cachette et qui revient à défendre un point de vue et un credo inefficace dans la vie de tous les jours.

Montesquieu, ce grand penseur du pouvoir et pas seulement du droit, a énoncé a la loi suivante: « Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument ». Plus une personne a de pouvoir, plus va être tentée de l’utiliser d’une manière non conforme à la morale. Or il est preque impossible d’avoir la puissance mentale et morale d’avoir un comportement juste. Qui passe ses journées à réfléchir à ce qu’est la justice ? Personne ou presque. Heureusement, il y a des moyens de se battre, ou plutôt d’éviter les coups. La grande sagesse de Montesquieu, c’est finalement de passer plus de temps à organiser le pouvoir et sa répartition, qu’à définir la justice (c’est aussi selon cette logique du pouvoir qu’il faut lire le Traité politique de Spinoza). Personne, d’abord, n’a dans nos société, un pouvoir abolu. Le pouvoir est la plupart limité dans un champ et dans une fonction. Le chef d’entreprise a le pouvoir de vous licencier. Mais il n’a pas celui de vous empêcher de monter votre activité. Et votre qualification, vos dîplomes, vous donnent une légitimité qu’il ne peut pas attaquer si facilement. Votre avocat prétend très certainement qu’il connait le droit. Mais il est surtout un payage pour accéder à la justice. Et vous n’avez pas d’autre choix que de le suivre. Votre marge de manoeuvre est très limitée. Votre notaire ne fait que le minimum mimalis? Vous n’avez pas le choix, il n’est responsable que devant ses autorités de tutelle. Son rôle est de collecter l’impôt sur un certain nombre de transactions, pas de vous défendre ou de travailler à l’avancement de la justice. Votre expert comptable n’a qu’une seule peur: que votre TVA ne soit pas bien déclarée. Il se fiche bien du respect des délais et de la clarté des comptes. Votre médecin est votre meilleur ami? Il a plus de 10 ans d’étude à financer et ne veut surtout aucun problème avec l’ordre des médecins. Il applique ce qu’il a appris laborieusement toutes ces années dans les livres. Si ce que vous avez n’est pas répertorié, cela n’existe pas et ce n’est pas son problème. D’autres créent des usines à exament totalement déshumanisées. Vous voulez faire une thèse? Le sujet, en théorie, est « libre ». En pratique, si le sujet d’intéresse pas un directeur, vous ne ferez pas de thèse.

Nous sommes donc entourés, encerlés de micro pouvoirs qui additionnés les uns les autres, contrôlent presque totalement nos vies. Mais ce n’est pas tout. Et c’est là que nous pouvons faire quelque chose. Le système nous impose aussi une manière d’être, de nous comporter, qui est tout à fait scandaleuse, mais qui peut nous protéger. Il nous est interdit de critiquer toutes ces autorités, sous peine de se faire mettre dehors. C’est qu’il faut respecter le pouvoir. Il faut courber l’échine. On dénonce l’hypocrisie, mais quel choix avons-nous? Plus vous êtes bas dans la hiérarchie, plus vous souffrez de vos plaies et douleurs personnelles, plus vous devez vous taire et faire des sourire. Double peine? Les puissants, ceux qui possèdent un peu de pouvoir, ont cette attitude, parce qu’ils se respectent les uns les autres, pas par respect moral, mais pour protéger leur propre sphère de pouvoir (Michael Walzer, plutôt qu’appeler son livre Sphères de justice, dans une tentative désespérée de concilier l’universalisme et le multiculturalisme, aurait mieux fait de l’appeler sphères de pouvoirs). On nous parle d’intelligence émotionnelle et de soft skills? Cela n’a qu’une seule signification: tais-toi, obéis, supporte l’injustice et flatte. Ne dépasse jamais ta sphère. Abandonne la logique de la justice pour entrer dans le monde des luttes de pouvoir. Faire une sélection des élèves basées sur des critères objectifs, sur Affelnet ou Parcoursup? Certainement pas! En dénonçant la vérité comme étant une structure de pouvoir comme une autre, la gauche marxiste a détruit le pouvoir de la justice objective pour tout transformer en lutte de pouvoir politique.

Il y aura donc deux trois trucs pour se défendre le mieux possible. Le chef a toujours raison. Il s’agit de protéger son narcissisme. Il ne faut jamais se mettre en colère. La colère est une émotion, une force, qui fait peur. Elle ramène à la force naturelle de la justice. La colère s’oppose beaucoup trop au pouvoir pour qu’elle soit acceptée. On peut à l’inverse, demander de l’aide. Mais pas trop non plus, sinon vous passerez par un incompétent. Avec tous les pouvoirs externes, il faudra subir et rester à sa place. Pas la peine de demander à un notaire d’envoyer un email hors du cadre de son travail, il ne le fera pas… tout en vous expliquant qu’il est stressé et débordé. Il faut ajouter les règles du groupe, être un bon camarage, ne pas parler de religion ou de politique. Ne jamais aller contre le groupe. Oui, c’est dur. Si ce n’est plus tenable, il faut chercher un autre groupe et partir. Mais croire qu’on va réussir tout seul, c’est compliqué. Ou alors il faut bien se préparer. Il est très difficile de trouver un groupe sain. C’est par définition, par constitution du groupe, quasiment impossible d’avoir un groupe sain. Il est le lien par excellence de l’organisation du pouvoir. L’humour est la manière de se sortir des situations difficiles.

Nous ne pouvons sous-estimer la pulsion de mort qui habite les hommes. Tout le monde ne maîtrise pas ses pulsions déstructrices. Avoir un peu de pouvoir permet d’assouvir en toute impunité sa soif de sang. Il faut apprendre à se protéger du loup autrement qu’en brandissant le discours normatif.

Le deuil

Un deuil a toujours une dimension de scandale, et ne s’apaise pas sans une réconciliation correctement mise en place. Sans réconciliation, nous restons piégé dans le deuil et dans le raisonnement rationnel. La réconciliation cependant n’a pas à être totale, comme le veut la doctrine du « pardon » que l’on trouve partout dans les textes de développement personnel ou sur internet. Il n’est pas possible, ni bon, de pardonner l’impardonnable. Mais il est possible de faire la part des choses. Si tout le monde n’est pas parfaitement bon, rares sont également les hommes entièrement mauvais. Chacun fait ce qu’il peut, et si ceux qui le font en essayant de s’améliorer n’ont rien à se reprocher, d’autres en revanche, ne font que ce qu’ils peuvent, au sens stricte, selon la nature. On peut prendre ce qui est bon et mesurer notre force dans ce que nous arrivons à faire de mieux. Ce qui est bon permet de ressentir de la gratitude et de se reconnecter à la vie. C’est sans doute l’étape la plus importante. La capacité à faire mieux sur les points négatifs est l’occasion d’un progrès que nous pourrons assumer. Nous souffrons d’exiger trop, mais nous ne pouvons pas, si nous sommes des êtres moraux, faire autrement. Ne restons pas braqué sur l’erreur, et tentons à notre tour de faire réellement mieux. Revenant à notre propre modestie,

C’est peut-être ici, après une première réconciliation et une première gratitude, que le pardon devient possible. Quand la personne, où les événements n’ont pas été entièrement mauvais, nous pouvons penser que la situation avait une certaine forme d’équilibre. Pardonner donne un sentiment de supériorité morale à celui qui pardonne, c’est ainsi qu’il n’est pas un véritable pardon entre égaux. A la manière de la charité chrétienne, le pardonnant a besoin d’un pauvre, d’un inférieur, pour se prouver sa grandeur. Je te pardonne, signifie: tu as fait de ton mieux, tu ne valais pas plus que ce que tu valais. Je saurais en tirer les leçons pour être moi-même meilleur et ne pas faire les mêmes erreurs. En définitive, c’est un pardon mêlé d’un mépris et d’une condescendance peut-être bien méritée. Il ne faut pas oublier d’y adjoindre une pointe d’humulité. Tous comptes faits, nous ne sommes pas parfaits non plus. Ne tombons pas dans le piège du narcisse à notre tour, et concédons, mettons dans la balance nos propres fautes.

Plutôt que de pardon, il faut peut-être parler de paix. La paix n’est pas forcément l’accès à un idéal, mais la mise en place d’un équilibre qui permet, tant qu’il dure, de ne pas retomber dans le conflit. La paix n’empêche pas les jugements. La paix n’empêche pas de reconnaître le mal. Mais à quoi bon quand le pardon de l’offenseur est devenu impossible à cause de sa mort?

Everything, everywhere, all at once

Dans ce film très créatif, l’héorine se découvre la capacité de vivre tous ses possibles. Que serait devenu sa vie si elle n’avait pas dit oui à son premier amour? Et si elle avait été aveugle? Un programme mis au point par une équipe dite Alpha, lui permet de voyager à travers le multivers et de retourner aux bifucations de sa vie. Son esprit peut « sauter » d’un univers à l’autre, et elle peut même transporter ses compétences d’un univers à l’autre.

La plupart du temps, nous nous plaignons des bifurcations qu’ont prises nos vies. Nous imaginons ce qui aurait pu aller mieux et nous nous plaignons. Nous nous servons de notre passé pour nous victimiser. Mais avons vraiment réfléchi à ce qu’il se serait vraiment passé si nos vies avaient été différentes? Auraient-elles vraiment été meilleur? En se livrant à cette expérience de manière mentale, nous voyons à quel point nos épreuves nous ont forgés et nous ont aussi rendu unique. C’est bien là tout leur sens, le sens des épreuves, des différences, des ruptures, des échecs, comme des victoires. Si mon grand-père n’avait pas eu Alzheimer? Si je n’avais pas toutes ces intolérances alimentaires? Si ma tante n’avait pas été schizophrène? Si ce professeur de logique ne m’avait pas recalé et que, ma licence en poche j’avais pu faire Science-Po? Ma vie eut été totalement différente. L’imaginer, y penser, en rêver, met du baume sur ces blessures. Les vies rêvées se mélangent aux expériences réelles, nous permettent de mieux comprendre le sens de notre, sa variaté, sa fragilité. Nous sommes aussi toutes ces vies non vécues, qui résonnent comme le négatif de la vie plus étroite, mais porteuse aussi de ces virtualités non réalisées. Le possible continue à enfanter le réel.

Une belle leçon des auteurs de ce film, Daniel Kwan et Daniel Scheinert.

Envoi

Ce type de réflexion, nous le voyons, n’appartient pas aux disciplines en tant que telle. Ce n’est pas vraiment de la philosophie, et pas entièrement de la psychologie non plus. C’est une forme de raisonnement qui a une portée universelle, mais qui s’inscrit également dans un parcours tout personnel. Nous pouvons appeler jugement émotionnel, ce type de réflexion. Il s’agit de trouver une pensée qui nous permette de vivre. Il y a ici deux critères supplémentaires que l’on ne trouvera pas directement dans la morale. Refuser tout lien avec les autres nous affaiblit. Même quand nous avons été victime du pire, il vaut mieux, psychologiquement, faire la part des choses, que de chercher une rupture complète qui ne relève que tu fantasmes. Il faut sans doute admettre qu’une partie de notre identité nous est donnée, non seulement à la naissance, mais à travers les événements qui nous tombent dessus, et travers nos choix, finalement souvent fait dans le brouillard des conséquences. Le jugement émotionnel, qui fait la part des choses, est le jugement correspondant, non pas à une morale normative, mais s’appuyant sur cette morale, correspondant à une sagesse pratique. Il tient compte de nos nécessités psychiques de lien, de relation, et pas seulemet de rationnalité. Jugement conscient du mal, il est doit aussi nous permettre une forme de prudence, qui nous évitera de sombrer dans le mal, tout en restant relié à tous les pans de notre existence.

Annexe

Nous présentons ci-dessous quelques compléments, faits selon notre nouvelle habitude, avec Chat GPT. Le tout, c’est de lui poser les bonnes questions.

Comment activer le système parasympathique?

Activer le système parasympathique (la branche « repos et digestion » du système nerveux autonome) revient à déclencher volontairement un état de calme physiologique profond. Ce système est l’antagoniste du système sympathique, qui est mobilisé dans les situations de stress, de fuite ou de lutte.

Voici une synthèse claire et hiérarchisée des techniques les plus efficaces, validées par la recherche en neurophysiologie (notamment par Stephen Porges, Andrew Huberman, etc.).

PRINCIPES FONDAMENTAUX

Le système parasympathique s’active via :

  1. Le nerf vague (nerf crânien majeur du parasympathique),
  2. Des signaux corps → cerveau (le cerveau interprète un corps détendu comme un signal de sécurité),
  3. L’inhibition des fonctions sympathiques (stress, tension musculaire, hypervigilance).

TECHNIQUES SIMPLES ET RAPIDES

1. Respiration diaphragmatique lente (le plus efficace)

  • Mode d’emploi :
    • Inspire lentement par le nez (4-5 sec)
    • Expire encore plus lentement par la bouche (6-8 sec)
    • Utilise le diaphragme (le ventre se gonfle à l’inspiration, se creuse à l’expiration)
    • Durée : 2 à 5 minutes suffisent
  • Pourquoi ça marche ?
    • L’expiration lente stimule directement le nerf vague.
    • Cela signale au cerveau que l’environnement est sûr.

2. Expiration prolongée et « soupir physiologique »

  • Exercice :
    • Double inspiration (1 courte + 1 profonde) → par le nez
    • Expiration longue, complète → par la bouche
    • Répéter 2 à 5 fois
  • Protocole validé par Andrew Huberman (Stanford) : C’est le moyen le plus rapide de réduire l’état de vigilance.

3. Bain ou douche chaude (ou froide suivie de chaude)

  • Effet de l’eau chaude :
    • Dilate les vaisseaux sanguins → activation parasympathique.
    • Soulage les tensions musculaires.
  • Variante : exposition au froid (bref) → suivie d’un relâchement → réponse vagale rebond.

4. Auto-massage ou toucher doux

  • Zones efficaces :
    • Nuque
    • Mâchoire
    • Haut du sternum
    • Zone sous le nombril
  • Stimule les récepteurs tactiles associés à la sécurité (c-tactile afferents), et donc le nerf vague.

5. Posture et vision périphérique

  • Posture détendue : épaules relâchées, cou non tendu, bras ouverts.
  • Regarder au loin (vision panoramique, non focalisée) → désactive les circuits de vigilance.

Le cerveau interprète une vision ouverte comme un signal de sécurité : on ne scrute pas l’environnement quand il est paisible.

6. Sons graves, lents, et voix douce (ou chant)

  • Chanter doucement, fredonner, ou écouter une musique lente active le nerf vague via les muscles du larynx.
  • Parler à voix basse et calme a le même effet.

7. Cohérence cardiaque (biofeedback)

  • Application pratique : ex. RespiRelax, HeartMath.
  • Inspire 5 sec / expire 5 sec → pendant 5 minutes → 3 fois par jour.
  • Synchronise cœur, respiration et cerveau → état de calme vagal mesurable.

8. Ancrage corporel ou attention postérieure (comme tu l’as noté)

  • Concentration sur le bas du dos, l’arrière du crâne, ou le périnée.
  • Très utilisé dans les traditions orientales (Qi Gong, yoga, méditation taoïste).
  • Favorise une descente de l’énergie et une désactivation des circuits mentaux supérieurs.

COMBINAISON OPTIMALE (ex. routine de 3 minutes)

  1. 3 soupirs physiologiques
  2. 1 minute de respiration diaphragmatique lente
  3. Concentration sur une sensation corporelle stable (pieds, ventre, ou arrière du crâne)

En résumé

TechniqueMécanisme principalDurée
Respiration lenteStimulation du nerf vague2-5 min
Soupirs physiologiquesRéduction du CO₂, détente instantanée30 sec
Bain chaudVasodilatation + détente musculaire10-15 min
Massage douxRécepteurs tactiles + nerf vagueImmédiat
Vision largeInhibition du stress visuel focalInstantané
Chant, voix douceActivation du larynx (nerf vague)Libre
Cohérence cardiaqueSynchronisation cœur-cerveau5 min

Souhaites-tu une routine quotidienne personnalisée, ou un outil visuel (schéma ou fiche synthétique) à imprimer ou consulter rapidement ?

L’impact sur les hormones

Le système nerveux parasympathique, contrairement à des glandes endocrines comme les surrénales, ne « sécrète » pas directement d’hormones. C’est un réseau de nerfs qui agit principalement via des neurotransmetteurs, en particulier l’acétylcholine, pour induire des effets physiologiques de repos, digestion et récupération.

Mais son activation modifie profondément le profil hormonal global de l’organisme, en particulier en :

  • diminuant certaines hormones du stress,
  • augmentant certaines hormones du bien-être, de la réparation et de la reproduction.

Neurotransmetteur principal : acétylcholine (ACh)

  • Sécrété par les neurones parasympathiques post-ganglionnaires.
  • C’est lui qui ralentit le rythme cardiaque, stimule la digestion, et favorise la détente musculaire.
  • Il modère l’inflammation (voie cholinergique anti-inflammatoire).

Effets sur les hormones systémiques (sécrétées par les glandes)

Même si le système parasympathique ne les produit pas, il les influence fortement :

Moins d’hormones du stress

HormoneOrigineEffet de l’activation parasympathique
CortisolGlandes surrénales↘ Diminution (moins de stimulation HHS)
AdrénalineMédullosurrénale↘ Forte diminution
NoradrénalineNeurones sympathiques↘ Inhibée par l’activité vagale

Plus d’hormones de bien-être et de réparation

HormoneOrigineRôle et lien avec le parasympathique
SérotonineIntestin (90%), cerveau↗ Favorisée par repos digestif et sécurité sociale
OcytocineHypothalamus → hypophyse post.↗ Relâchée en situation de sécurité, contact humain, sommeil profond
MélatonineGlande pinéale↗ Facilitée par la baisse du stress → sommeil réparateur
InsulinePancréas↗ Stimulée par le parasympathique → stockage, digestion
GH (hormone de croissance)Hypophyse antérieure↗ Libérée pendant le sommeil profond induit par détente parasympathique
ProlactineHypophyse↗ En relaxation ou contact affectif

L’effet anti-inflammatoire du nerf vague

Le nerf vague, principal vecteur du parasympathique, réduit la production de cytokines inflammatoires (TNF-α, IL-6, etc.) via un mécanisme neuro-immunitaire. Ce n’est pas hormonal à proprement parler, mais c’est une action régulatrice majeure sur l’état général du corps.

En résumé

SystèmeMessager principalAction
ParasympathiqueAcétylcholineCalme, digestion, récupération
ModifieCortisol, adrénaline, noradrénalineMoins de stress
FavoriseSérotonine, ocytocine, insuline, GH, mélatonineBien-être, sommeil, réparation

Souhaites-tu une représentation schématique de ces effets pour appuyer visuellement ce résumé (ex. organes, nerf vague, hormones touchées) ?

Les formes de pratique artistique qui activent le plus le système parasympathique

Oui, certaines formes d’art sont particulièrement connues pour activer le système parasympathique, car elles favorisent un état de relaxation, de centrage, de lenteur corporelle et mentale — autant de conditions optimales pour le fonctionnement parasympathique (via le nerf vague et la cohérence psychocorporelle).

Voici les formes artistiques les plus efficaces à cet égard, selon les études neuroscientifiques, la médecine psychocorporelle et les pratiques traditionnelles :

Calligraphie (surtout asiatique ou arabo-andalouse)

  • Effets :
    • Lenteur gestuelle, respiration synchronisée, concentration douce.
    • Vision fluide, gestes circulaires → activation du nerf vague.
  • Études :
    • Des recherches en Chine ont montré que la calligraphie réduit le rythme cardiaque et induit une baisse mesurable du cortisol.
  • Méditation en action : proche du Qi Gong visuel.

Peinture intuitive ou aquarelle lente

  • Pas de performance → juste le geste, la couleur, la fluidité.
  • Mouvement fluide, sans tension → signal de sécurité interne.
  • Zones cérébrales activées : cortex préfrontal médian (attention douce), DMN (mode par défaut), et noyaux du nerf vague.

Modelage, céramique, sculpture lente

  • Contact avec la matière = stimulation tactile profonde (récepteurs C-tactiles → parasympathique).
  • Favorise l’enracinement, la lenteur, la respiration abdominale spontanée.
  • Approche sensorielle riche (température, texture, poids).

Chant lent, voix douce, chant sacré (grégorien, soufi, indien…)

  • Stimulation directe du nerf vague via le larynx et le pharynx.
  • Rythme respiratoire naturellement ralenti.
  • S’il est non-performatif, le chant produit un état modifié de conscience proche de la méditation.

Danse lente, fluide et introspective (butō, danse libre, tai-chi dansé)

  • Mouvement lent, attention au corps, absence de jugement.
  • Synchronisation respiration/gestes = activation vagale maximale.
  • Similaire aux pratiques de Qi Gong ou de danse méditative.

Écriture poétique libre (flow lent, non intellectuel)

  • S’il y a abandon au rythme interne et non effort intellectuel.
  • Peut activer le mode par défaut du cerveau (réflexion douce, imagination, introspection).
  • Favorise une forme de lâcher-prise discursif (ce qui réduit l’activité du système sympathique).

Synthèse : les critères communs

Les formes d’art parasympathiques partagent souvent :

CaractéristiqueEffet
Mouvement lent, fluideActive le nerf vague
Attention détendue, non critiqueInhibe le stress cognitif
Stimulation tactile ou vocaleRéponse sensorielle calmante
Rythme répétitif et douxRégule la respiration
But non-performatifSécurité intérieure

Ce que montre la science (exemples d’études) :

  • Journal of Psychosomatic Research (2010) : la calligraphie chinoise induit une baisse de la tension artérielle et une augmentation de l’activité vagale (HRV).
  • Frontiers in Psychology (2015) : le chant sacré induit un état de cohérence cardiaque similaire à la respiration profonde.
  • Art Therapy (journal) : les arts plastiques non évalués produisent une diminution significative du cortisol après 45 minutes de pratique libre.

En pratique : quelle forme choisir ?

Si tu veux favoriser le parasympathique, oriente-toi vers des formes artistiques :

  • qui induisent la présence au corps (mains, souffle, rythme),
  • qui sont circulaires, fluides, répétitives,
  • où tu peux te perdre dans l’action, sans jugement de résultat.

Souhaites-tu une routine artistique parasympathique personnalisée (ex. 20 minutes par jour, mélangeant souffle, geste et création) ?

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