Platon – Le Lachès, ou du courage

Introduction

Les protagonistes reviennent d’un spectacle d’escrime. Ils sont nombreux, toute une petite troupe incluant Lysimaque, Mélésias, et leurs enfants, Nicias, Lachès et enfin Socrate.

Il s’agit maintenant de parler du spectacle, avec honnêteté et non comme la plupart des gens en dissimulant ses sentiments. Lysimaque présente deux adolescents, Thucydide et Aristide, son propre fils, du nom de leurs grands-pères. Contrairement à la coutume qui veut que l’on laisse faire aux adolescents tout ce qu’il leur plait, leurs parents souhaitent les éduquer au mieux, et c’est pourquoi lui Lysimaque demande conseil à Lachès et Nicias. Lachès est un général. Il a lui-même des enfants à éduquer et paraît être le meilleur choix pour demander conseil. (Notons que l’on prononce Lakès, et ainsi le hasard qui veut que le protagoniste d’un dialogue sur le courage se prononce lâche en français..Lâche en grec se dit deilos).

Comment faire d’eux des hommes parfaits, grâce à la culture? Les deux adolescents ont des grands-pères célèbres et entendent souvent parler de leurs actions. Mais leurs pères n’ont rien à raconter, car lorsqu’ils étaient adolescents eux-mêmes, leurs pères se sont occupés des affaires des autres et ne se sont pas occupés d’eux, ni de leurs affaires personnelles. Les adolescents ont été convaincus qu’en prenant soin d’eux-mêmes et obéissants à leurs parents, ils pourront éventuellement connaître la gloire et devenir digne des noms qu’ils portent. Quels seront les études capables de les rendre les plus parfaits possibles? L’escrime leur a été recommandé. Lachès explique qu’il faut interroger Socrate, fils de Sophronisque, sur ces questions, lui qui s’en occupe en permanence. Lysimaque était un ami du père de Socrate. D’ailleurs les deux adolescents connaissent déjà Socrate. Socrate a fait la retraite de Délion avec Lachès et Lachès loue son comportement en cette circonstance.

Le serment des Horaces, jurant de défendre Rome – David

La bataille de Délion est l’un des épisodes de la guerre du Péloponnèse qui oppose en -424 Athènes et Sparte. A Délion, Athènes a perdu contre la Béotie. Socrate s’est illustré par son sang-froid dans la retraite, qu’il a effectuée avec Lachès. D’ailleurs Lachès recommande à Lysimaque de s’adresser à Socrate, fils de Sophronisque, qui s’occupe justement de la question de l’éducation des jeunes hommes. Socrate propose de commencer par écouter ces grands hommes.

Le dispositif est donc le suivant: deux parents et leurs enfants, deux généraux et personnages importants et enfin Socrate. Les deux parents n’ont eux-mêmes pas été éduqués par leurs parents, qui étaient pourtant glorieux. Le récit ne nous dit pas s’ils ont des vies honorables et la grande histoire n’a pas retenu leur nom. Leur premier réflexe est de se tourner vers des généraux, courageux et célèbres pour leur demander conseil. Mais fait intéressant, eux-mêmes ne prétendent pas savoir comment on fait pour devenir un grand homme dans la Cité. On ne connaît pas les motifs de leur réticence. Ces grands hommes se tournent vers Socrate, ce qui montre tout le même le grand prestige qu’avait l’homme le plus sage entre tous, distingué par la Pythie et maître en matière d’éducation des jeunes hommes.

La question en creux est toujours la même: la vertu s’enseigne-t-elle? La réponse est sûrement différente entre Socrate et les parents inquiets du dialogue. Rien n’indique qu’il s’agisse de la même vertu. En toile de fond, ces récits ayant lieu pendant la guerre du Péloponnèse, nous voyons une société grecque inquiète pour sa survie, qui se rappelle des heures glorieuses de son passé mais s’interroge sur la génération d’homme et de futur dirigeant qu’elle est en train de construire.

Vertu de l’escrime

Socrate, à son habitude, demande aux généraux de commencer à parler. Eux ont une véritable connaissance des choses militaires. Nicias accepte et commence par l’éloge de l’escrime. Il est meilleur de faire un exercice renforçant le corps que de ne rien faire. L’escrime est le meilleur exercice de la gymnastique, car il requiert de l’endurance. Avec l’équitation, ce sont les deux activités qui conviennent le mieux à un homme libre. L’escrime rend bien meilleur à la guerre. Il incite également à apprendre la tactique, puis vers la stratégie. Tout cela forme un bel ensemble d’activités. En plus avec la connaissance de l’escrime, le guerrier a plus de confiance en lui et plus de courage. Son maintien sera également plus beau. L’escrime forme donc à la fois le corps et l’âme, l’individu et le futur dirigeant.

Lachès intervient alors pour tenir le discours inverse. Ce que dit Nicias n’est pas faux, mais Lachès constate que les Lacédémoniens, autre nom des spartiates, connus pour former leur population à la guerre dès le plus jeune âge, de tous les plus attentifs à l’éducation des enfants et à l’art de la guerre, n’ont pas rendu cet apprentissage obligatoire. Lachès est sûrement engagé dans la guerre du Péloponnèse et il complète la pensée de Nicias en introduisant le problème du moment, qui est bien de vaincre les spartiates. Les maîtres d’escrime ne vont jamais à Sparte. Pire, aucun escrimeur ne s’est vraiment fait un nom à la guerre. Ce même Stèsilaos, qui vient de donner un si beau spectacle d’escrime, s’est ridiculisé lors d’un combat naval où il ne parvint même pas à combattre. Apprise par un lâche, l’escrime pourrait rendre encore plus lâche. Par un courageux, il déclenchera l’envie et la jalousie des autres, parce que cette discipline rend les autres jalous. Lachès n’explique pas pourquoi, mais la plupart des guerriers sont des marins ou des lanciers, et l’escrime est une arme de riches, qui nécessite un long apprentissage. C’est une discipline affectée qui n’a pas forcément une utilité militaire supérieure à celle de l’hoplite

A gauche le spartiate, à droite l’athénien – Chat GPT n’est pas un expert de la tenue des boucliers.. 🙂

Comment déterminer si l’escrime est bon pour rendre plus courageux?

Une fois ce cadre posé, le dialogue va pouvoir commencer. La mise en situation est semblable à celle de la plupart des dialogues socratiques. La recherche porte sur une vertu (arété), ici le courage, ἀνδρεία – andreía, auquel s’ajoute, φρόνησις, la phronêsis, la prudence, σωφροσύνη sôphrosynê, la tempérance, ou modération, sujet notamment du Charmide, δικαιοσύνη, dikaiosynê, la justice. La question, comme souvent, est de savoir comment enseigner la vertu et si elle s’enseigne. De jeunes enfants voudraient être à la hauteur de la réputation de leurs aînés, mais les éducateurs ne savent en fait pas comment faire. La vertu s’enseigne-t-elle? La question socratique par excellence se pose ici sur la vertu particulière du courage. Le test ultime du courage, c’est le comportement face à la mort durant le combat militaire. Or, comme le montre la fin de l’introduction, si l’escrime a de nombreuses qualités, il ne semble pas suffire à savoir être brave au combat. Si même l’art de se battre ne donne pas de courage… il y a de quoi être découragé de rechercher ce qu’est le courage!

Descartes aurait écrit un Traité d’escrime, malheureusement perdu, dans lequel il expliquait comment gagner contre un adversaire plus fort que soit – une sorte de méthode avant l’heure

Lysimaque demande alors à Socrate de départager Nicias et Lachès. Evidemment Socrate interroge la méthode. Comment savoir quelle thèse est la bonne? Est-ce par un vote de la majorité? Non, pas plus qu’un vote de la majorité saurait dire qui est le meilleur gymnaste. Ce n’est pas parce que tout le monde défendrait la même thèse qu’elle serait vraie pour autant. On demande au spécialiste et cela encore plus lorsqu’il faut trouver un professeur de gymnastique pour son propre enfant. Donc pour parler de la gymnastique, il faut mieux interroger celui des participants qui est le plus expérimenté sur cette question. « C’est le savoir qui doit être l’arbitre, et non pas le nombre ». La vérité ne suit pas le principe de la majorité. Il s’agit donc de savoir qui est le plus compétent pour répondre à la question.

Mais la question est-elle de savoir si la gymnastique est ce qu’il y a de meilleur, ou ce qui convient le mieux aux adolescents? Quand on doit mettre un mors aux dents d’un cheval, est-ce au mors, ou au cheval que nous devons réfléchir, pour savoir quel mors lui conviendra le mieux et à quel moment il faut le mettre? Le vrai sujet de l’examen, c’est le but que l’on se propose, la fin, et non le moyen que l’on utilise pour y arriver. Or le but est ici la formation de l’âme des jeunes gens. Et ce que nous cherchons est l’homme qui sait éduquer l’âme. La question de la vertu de l’escrime est secondaire. Il n’est qu’un moyen parmi d’autres pour une fin qui elle seule importe.

A-t-on besoin d’un maître de vertu?

Mais Lachès lui objecte qu’il y a parfois des hommes qui deviennent excellents alors qu’ils n’ont pas eu de maître, et deviennent plus compétents même que s’ils en avaient eu. Cependant, même dans ce cas, il est toujours demandé des preuves, des réalisations.

A Socrate de montrer de qui il tient ses enseignements sur l’âmes des jeunes. Socrate malheureusement, reconnaît qu’il n’a pas eu de maître, car il n’avait pas les moyens de payer les leçons des sophistes, qui étaient les seuls à proposer de former des hommes accomplis. Socrate pense donc qu’il revient à Lachès et Nisias de reprendre l’exposé, car lui n’a pas eu de maître. Il n’a pas non plus réussi à découvrir cet art tout seul. Lachès et Nicias doivent donc montrer leurs preuves, dire qui leur a enseigné cet art, ou s’ils l’ont découvert cet art eux-mêmes, ou encore qui ils ont pu conduire eux-mêmes sur le chemin de l’excellence. Socrate ne fera que les questionner. Lysimaque est évidemment d’accord.

Nicias accepte de se soumettre à l’examen de Socrate, dont il a déjà vu souvent les méthodes. Il sait qu’il finira par être obligé de se justifier lui-même, mais il est prêt à apprendre, car il suit le mot de Solon selon lequel on apprend aussi longtemps que l’on vit. Lachès explique que ce qu’il préfère de son côté est écouter un homme dont la vertu s’exprime autant dans les paroles que dans les actes, un homme qui mettra ses actes à l’unisson de ses paroles. En revanche, l’homme inverse l’attriste d’autant plus qu’il sera reconnu comme un grand orateur. Et de connaître les références ou les preuves de la qualité de l’orateur ne l’intéresse pas du tout. Il ne connaît pas la méthode de Socrate, mais il a vu son courage à guerre. Par son courage, Socrate a pour Lachès gagner le droit de parler franchement et librement et de défier les autres.

Socrate mène les débats

Pour Socrate, avec deux généraux, il ne peut pas y avoir meilleurs personnes pour trouver ce qu’est le courage. Il reprend et reformule la question.

Supposons que nous connaissions la chose qui rende meilleure celle à laquelle elle est adjointe. Ainsi la vision rend les yeux dans lesquels elle est, meilleurs que ceux dans lesquels elle n’est point. Et ce qu’il nous faudrait connaître, c’est la nature de la vision. Or il s’agit maintenant de savoir comment, en rendant une vertu présente dans l’âme de leurs enfants, cette vertu la rendrait meilleure. Mais il faut commencer par savoir ce qu’est la vertu en soi, qu’elle est sa nature. Pour simplifier, l’examen va porter sur une partie de la vertu, celle qui a trait au maniement des armes est celle sur laquelle va porter l’examen, c’est-à-dire le courage. Qu’est-ce que le courage? Comment ensuite le faire naître chez les jeunes gens? Quelles occupations peuvent permettre de réaliser cet objectif ?

Première définition: le courage, c’est faire face à son ennemi

Lachès donne la première définition du courage. Le courage c’est accepter de ne pas reculer devant l’ennemi, et de ne pas céder à la peur.

Mais précise Socrate, il est aussi possible, comme les Scythes, de continuer à combattre, tout en prenant la fuite. Il y a aussi du courage à affronter les périls en mer. Et ce n’est pas tout, on peut être courageux devant la maladie, la pauvreté, en faisant faces aux peines et au craintes, mais aussi quand on a l’énergie de combattre ses désirs et ses plaisirs. Le courage peut se trouver face à tous ces adversaires. Le lâche est celui qui cède. Certes sont courageux devant la pauvreté, d’autres devant les plaisirs. Qui a-t-il d’identique dans toutes ces formes de courage? Le courage que l’on cherche est comme la rapidité, il est une qualité, ou un attribut des actions, et peut se trouver dans de nombreuses actions différentes. Il ne se résume pas à un type d’action, comme l’action militaire.

Socrate à la bataille de Délion – Thomas Couture, 1843)

Seconde définition: le courage est une force d’âme

Pour Lachès, c’est une certaine fermeté de l’âme ( εὐψυχία – eupsukhía – ou âme (psyché) heureuse ). Mais de quelle fermeté parle-t-on lui répond Socrate? Celle qui s’accompagne de réflexion est évidement meilleure que celle qui est irréfléchie. La force d’âme irréfléchie, l’entêtement, est en effet tout à faire néfaste et dommageable. Le courage serait donc la fermeté réfléchie. Elle a deux composantes, s’en tenir à son avis, ne pas lâcher pour ainsi dire, et être éclairé, sûr rationnellement que l’avis en question est le bon, ou qu’il a été suffisamment réfléchi.

Mais celui qui réalise un acte dangereux sans en connaître l’art ou la technique correspondante n’est-il pas plus courageux que celui qui ne la connait pas ? Celui qui va tenir tête à l’adversité, même s’il ne sait pas tout de la situation, n’est-il pas plus courageux que celui qui sait tout et n’agit finalement que purement rationnellement ? Alors dans le couple courage-raison, quand il y a trop de raison, on n’affronte pas d’inconnu, tout est su, et il n’y a donc pas de courage. Mais quand il y a trop d’inconnu, on est finalement téméraire, on affronte un danger trop inconnu.

Au chercheur de faire preuve lui aussi de fermeté d’âme dans sa recherche. Lachès, aux prises avec les objections de Socrate, et ne connaissant pas la théorie de la médiété d’Aristote, ne sait plus comment exprimer mieux ses idées sur le courage et laisse la parole à Nicias. Nicias reprend une parole de Socrate, selon laquelle chacun vaut en fonction de ce qu’il sait et ne vaut rien en ce qu’il ignore. L’homme courageux, s’il a de la valeur, est un homme qui sait. Le courage est donc une forme de savoir. C’est le savoir des choses qui méritent crainte ou confiance, à la guerre ou dans tout autre activité. Mais dans la maladie, celui qui connaît la raison de craindre est le médecin. Et ainsi de toutes les professions. S’il connaît la maladie, objecte Nicias, le médecin ne sait pas dire cependant ce qui vaut le mieux pour une personne, de guérir ou de ne pas guérir. Car il n’est pas toujours meilleur de vivre que d’être mort. Et ainsi, pour ceux qui ont intérêt à vivre et ceux qui ont intérêt à mourir, la crainte doit être toute différente, inverse même. Ce que craint le premier, ce n’est pas la mort, mais la vie. Le seul à connaître cette différence est le courageux. Mais, répond Lachès, à part un devin, qui peut savoir s’il vaut mieux pour un homme continuer à vivre ou mourir? Mais le rôle du devin est uniquement de lire les signes des choses futures, mais pas du tout de savoir si elles sont bonnes ou mauvaises. Alors, seul un dieu serait vraiment courageux, car qui en effet peut répondre à la question de savoir s’il vaut mieux vivre ou mourir?

Socrate reprend. Le courage est la connaissance des choses qui méritent crainte ou confiance. Ce n’est donc plus une vertu de l’action, mais une forme de connaissance. Socrate, on le sait, ramène toujours la vertu à la connaissance. Tout mal n’est finalement que de l’ignorance, selon la thèse du Gorgias. Mais ce courage-savoir ne correspond à aucun savoir technique déterminé. Aucun animal ne pourra plus être courageuse, même pas le lion, puisqu’aucun animal ne peut avoir de connaissance de ce genre. Pourtant tout le monde appelle courageux ces bêtes. Mais n’ayant pas de connaissance de ce qui est à craindre, ne connaissant pas la peur, elles ne peuvent être dites courageuses. Seul l’homme rationnel est courageux. Les enfants ne sont pas courageux, ils sont inconscients. Il y a très peu de gens dotés de courage et de prudence, alors que de nombreuses personnes sont téméraires, impavides, audacieuses ou imprudentes.

Socrate reprend depuis le début. Le courage était une partie de la vertu, comme la justice et la sage modération (tempérance). Ce qui donne de la crainte, c’est uniquement l’image d’un événement futur et négatif. Ce que l’on doit craindre, c’est ce qui risque d’apporter des maux futurs. Ce qui est l’objet de la confiance, l’espoir, est ce qui apporte un bien à venir, ou ce qui n’apporte pas de mal (on reconnaît là les définitions de l’espoir et de la crainte du début de l’Ethique de Spinoza). La science, le savoir, de son côté, porte indifféremment sur le passé, le présent et le futur. Donc si le courage est une science, il ne doit pas porter que sur l’avenir. Il doit porter sur tous les biens et tous les maux, pour ce qui vaut pour eux en tout temps, de manière universelle. Mais un tel homme, détenant un tel savoir, serait un sage accompli. C’est bien plutôt la définition de la vertu tout entière que nous avons là.

Epilogue:

Nicias et Lachès conviennent, que courage ou pas, les jeunes gens ont surtout besoin de Socrate pour progresser. Lysimaque demande à Socrate de l’aider dans l’instruction de ses enfants. Socrate demande pourquoi il faudrait le choisir lui, qui a échoué comme les autres à trouver ce qu’est le courage, et lui recommande de continuer à chercher un maître qui puisse leur enseigner à tous.

Comme les autres dialogues socratique, il s’agit de comprendre ce qu’est la vertu et quel est son lien avec la connaissance. On voit en creux, à travers les apories, que le courage est une qualité du caractère qui s’ajoute à une connaissance incomplète de la situation. La pure définition reliant le courage à la connaissance parfaite, non seulement celle du savoir universelle, mais aussi celle du prophète connaissant l’avenir, est si complète, qu’elle est impossible et inaccessible.

Ce dialogue a une postérité célèbre chez Aristote. Le triptyque lâcheté, courage, témérité, est l’un des meilleurs exemples de la doctrine de la médiété qu’il développe dans L’Ethique à Nicomaque. Aristote définit le courage comme un milieu entre la lâcheté et la témérité. La médiété dépendra finalement du degré de connaissance de la situation et de la force de suivre un calcul incertain, que possèdera l’âme du sujet. Si je sais tout, ou rien, et me détermine sur ces absolus, il n’y a pas de courage. Mais si mes chances de gagner ou de perdre, ou de faire gagner ou perdre ma cause, au-delà de ma personne, ne sont ni l’une ni l’autre absolues, il y a de place pour un acte de bravoure, ou de lâcheté, qui fasse pencher la balance. Alors, quand je relève un défi où mes chances de succès ne sont pas nulles, dans ce cas, je suis courageux.

Thèmes:

Education, courage, vertu, savoir, bien et mal,

Règle du dialogue, Socrate et les sophistes.

Dialogue aporétique: la définition du courage n’est pas trouvée.

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