Trump est-il fasciste? – Le trumpatron: ou comment noter l’amérique entre populisme exacerbé et vraie fin fasciste de la démocratie américaine.

Le trumpisme est-il un fascisme, et si non, peut-il le devenir?

Nous avions déjà souligné dans un précédent article le culte quasiment religieux que ces supporters vouaient à celui qui n’était encore qu’un candidat. C’était avant l’attentat et avant la seconde élection de Trump à la présidentielle, autant dire une éternité. La situation ne s’est pas arrangée, bien au contraire.

Pour tenter de répondre objectivement, nous allons prendre une série de critères empruntée aux penseurs du totalitarisme et du fascisme, Hanna Arendt (penseur), Mussolini lui-même, Umberto Eco (écrivain) et Robert Paxton (historien). Le fascisme, c’est un chef, des institutions non démocratiques, un expansionnisme impériale, et la défense des valeurs de la famille traditionnelle. Chaque critère sera noté et la note finale donnera la tendance vers le fascisme. Cette échelle de notation, le trumpatron, est mobile et révisable, et pourra être mise à jour tout au long de la 47ème présidence des Etats-Unis d’Amérique.

Le religieux

Trump défend les valeurs chrétiennes, dans un pays où la laïcité et la séparation entre l’Eglise et l’Etat n’existe pas. Trump a bien prêté serment, mais pas sur la Bible comme le veut la coutume. Trump lui-même, d’origine allemande, est protestant. Un ministre est récemment apparu avec des croix sur le front pour marquer le début du carême, et une messe s’est tenue à la Maison Blanche.

Dans ce pays où la croyance en dieu s’affiche sur les billets de banque, difficile de voir dans ce regain du religieux autre chose qu’une communication politique un peu appuyée. Aucune attaque particulière contre le pluralisme religieux n’est à déplorer, sauf à considérer le wokisme comme une religion. Nous notterons 0.3 /1 sur ce critère. L’amérique était religieuse avant, elle le sera sûrement après. Trump et ses Républicains ont décidé d’afficher plus fortement leur croyance, mais il est difficile d’y voir un changement de fonds, surtout dans un pays où les élections se gagnent en séduisant chaque catégorie d’électeurs, dont les catégories religieuses.

https://www.lefigaro.fr/international/donald-trump-n-a-pas-pose-la-main-sur-la-bible-pour-preter-serment-lors-de-son-investiture-20250120

https://www.la-croix.com/religion/pourquoi-la-messe-du-mercredi-des-cendres-a-t-elle-ete-celebree-a-la-maison-blanche-20250306

Le messianisme et le leader autoritaire

Là indéniablement, quelque chose a changé depuis l’attentat raté du 13 juillet 2025. Trump n’en demandait pas tant pour apparaître comme un invincible messie descendu sur terre pour restaurer la grandeur de l’Amérique.

Bon héritier des méthodes du privé, où le directeur et l’actionnaire ont un pouvoir démesuré sur l’employé salarié, Trump prétend s’arroger beaucoup plus de pouvoir qu’il n’en a en réalité en temps que Président, en signant des décrets dépassant ton pouvoir. Il en est de même pour le ministère de l’efficacité, le fameux Doge d’Elon Musk, dont la base légale semble très fragile.

Trump s’en fiche. La résistance de la machine joue pour lui! La mise en scène de la signature des premiers décrets nous rappelle tout de même vaguement Moïse présentant les tables de la loi. On mettra donc 0.75/1 au messie Trump.

La démocratie jusqu’où?

Il est littéralement stupéfiant que le procès sur la responsabilité de Trump dans l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 n’est jamais eu lieu et n’aura sans doute jamais lieu. Cela en dit long sur la réalité de la puissance de la Justice aux Etats-Unis comme ailleurs. Comme le rappelle Rousseau, ce n’est pas la force des institutions qui les font tenir, c’est la vertu du peuple qui accepte de s’y reconnaître et de les soutenir.

Rien que l’assaut aurait dû lui valoir déchéance de nationalité et exil. On donnera évidemment un point entier 1/1 sur ce critère à celui qui n’a eu de cesse de parler d’élection volée, de fraude, de manipulation. C’est évidemment lui qui a fait pression sur les dirigeants de plusieurs Etats pour les empêcher de valider les votes des grands électeurs.

La grande question, le grand test, sera de voir ce qu’il fera pendant les élections de mi-mandat, surtout si les Démocrates reviennent en force. Acceptera-t-il le résultat des urnes?

Presque le lendemain de sa deuxième élection, Trump a déposé un amendement pour changer la constitution et l’autoriser à faire un troisième mandat. « No person shall be elected to the office of the President more than twice » (nul ne peut être élu à la fonction de président plus de deux fois). Mais cela n’a pas toujours été le cas, Roosevelt étant le parfait contre exemple.

https://www.leclubdesjuristes.com/international/donald-trump-pourrait-il-faire-un-troisieme-mandat-7821/

L’idélogie: l’ attaque contre le wokisme est-elle du fascisme?

C’est sans doute le point le plus important pour réussir à déterminer si le trumpisme est autre-chose qu’un populisme. Et là, nous sommes bien embêter. Le wokisme a poussé le bouchon tellement loin, qu’il est difficile, contrairement à ce que disent et veulent faire dire ses défenseurs, que le combattre est un fascisme.

Steve Banon, l’idéologue de la droite conservatrice, qui déclare vouloir Trump encore en 2028 et que l’avenir des E-U, c’est MAGA
Elon Musk, nous rappelle le fascisme d’Henry Ford

Les transgenres dans les compétitions sportives

Quelles sont les mesures prises jusqu’ici par l’administration Trump? La fin des transgenres dans les compétitions féminines. Mêmes une partie les femmes se plaignaient de cette concurrence déloyale ! La fin de la multiplication des références identitaires sur les documents d’identité pour revenir à la disctinction biologique et sexuelle? Difficile d’appeler fasciste un critère biologique simple, commode et universel.

Les transgenres dans l’Armée

Plus difficile à accepter, surtout dans le personnel administratif, l’interdiction des transgenres dans l’armée est un vrai mauvais signal. Qu’est-ce qui empêcherait un standardiste, un cartographe, un agent du renseignement ou de la police militaire, un instructeur, etc… transgenre de ne pas faire partie de l’armée? La seule zone un peu grise pourrait concerner une partie des troupes, de l’infanterie, où la mâle camaraderie, les douches en commun, etc, pourrait justifier un certains nombres de difficultés. Pour le reste, cela ressemble fort à du racisme. Il n’y a aucune raison objective pouvant liéer l’amour de sa patrie à la question de son changement de sexe.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/28/donald-trump-signe-un-decret-pour-bannir-les-personnes-transgenres-dans-l-armee_6519583_3210.html

Le traitement des universités

Plus récemment l’administration a coupé 400musd de subvention à l’Université Columbia pour avoir échoué à lutter contre l’anti-sémitisme. On peut, et l’on doit, s’émouvoir de voir les crédits à l’enseignement diminuer. La baisse de la recherche objective est toujours un chemin vers l’obscurantisme. Mais comment défendre un système universitaire où le multiculturalisme sert désormais de justification à la haine ouverte de l’autre et principalement des juifs? Le budget annuel de Columbia est de 6.6Musd. La baisse de la dotation générale est inférieure à 10% du budget et ne remet pas en cause l’existence de l’université.

https://www.liberation.fr/international/amerique/trump-supprime-400-millions-de-dollars-de-financements-a-luniversite-new-yorkaise-columbia-20250307_M7LWGK2FSZCINO3TOFMCBX625I/

L’idéologie: de vraies attaques?

Trump a, à n’en pas douter un programme conservateur. C’est un cran plus haut que nous pouvons le voir:

La Cour suprême et le droit à l’avortement

Mesure phare du premier mandat, la fin de la protection au droit à l’avortement a indéniablement marqué un recul de ce droit dans quasiment tous les Etats, la décision revenant désormais aux Etats.

Là-encore, là peut-être plus d’ailleurs que partout ailleurs, Trump a été très habille. Il a d’abord utiliser son pouvoir pour changer le collège de la Cour suprême en modifiant le nombre de juges. Cette mesure aurait dû être interdite, mais elle ne l’était pas. Et Biden n’est pas revenu dessus. Il a ensuite attaqué un arrêt qui, en toute objectivité (voir notre article sur l’avortement) était mal fondé juridiquement. Il a enfin rendu ce pouvoir aux Etats. D’un point de vue juridique, il n’y a rien à dire. Mais dans la réalité, la situation n’en reste pas moins engluée dans les difficultés, et ces manoeuvres servent finalement une thèse conservatrice.

29 Etats autorisent toujours l’avortement et 11 l’ont inscrit dans leur constitution. Pour les autres, la situation est plus compliquée. Le résultat a surtout été de fracturer le pays et de créer de la division là où il n’y en avait juridiquement pas. Mais comment cette question ne pourrait-elle être clivante?

Le ministère de l’éducation

L’éducation a été confiée à une ancienne start du catch. On imagine mal comment avoir plus de mépris pour ce ministère et tous ceux qui le compose. La mission qui lui a été confiée est carrément de dissoudre son ministère. En théorie, on aurait du mal à y voir autre chose qu’une position obscurantiste. Mais là encore, le wokisme est allé tellement loin dans l’endoctrinement idéologique (beaucoup plus loin qu’on ne l’imagine en France). Les mesures manquent encore, mais la nomination est déjà suffisamment dramatique pour donner un 0.5 / 1 à ce ministère

https://www.lefigaro.fr/international/etats-unis-quand-linda-mac-mahon-nouvelle-ministre-de-l-education-giflait-sa-fille-dans-un-combat-de-catch-20241120

Le ministère de la santé

Jeff Kennedy avait défendu les plaignants contre Monsanto. A l’époque on l’admirait presque. Depuis , un vers lui a littéralement mangé une partie du cerveau et il est devenu ératique, complotiste, et singulièrement anti-vaccin.

La querelle du vaccin de la rougeole, avec à la clé déjà quelques malheureux décès, ne peuvent entraîner une autre note que 1/1. Là, d’ailleurs, la notation son caractère ludique ne sont pas appropriés à la gravité réelle des faits. Nous compatissons avec la douleur des familles. La plupart du temps Trump n’est pas tellement plus que l’acteur d’une mauvaise comédie. Mais le pouvoir reste le pouvoir, et parfois il mène au pire. C’est bien pourquoi nous devons rester vigileant.

Il n’y a pas de wokiste à combattre ici. On sombre dans le complotisme, le mensonge, et l’attaque directe contre la science.

Le pouvoir vient de Dieu, qui l’a donné à Adam, et l’homme règne sur la femme et patati et patata…

Les relations internationales

S’il y a un domaine où Trump s’est livré à un festival, c’est bien dans les relations internationales

Les droits de douanes – la mesure contre productive

Trump menace tout le monde, alliés, voisins, démocraties et dictatures. Canada, Mexique, Europe, Chine…entre 10 et 25%. Oui, les Etats-Unis ont un problème de déficits jumaux de la balance commerciale et du budget. Mais on sait que la mesure est totalement contre productive. Elle serait pour les Etats-Unis, le plus grand importateur mondial, totalemen inflationniste, alors même que c’est l’inflation post covid qui est la principale cause de l’élection de Trump.

C’est du grand n’importe quoi, mais cela permet de menacer les autres. N’est-ce pas là l’essentiel? Seul problème, là Trump n’a pas à faire à des employés ou à des opposants politique, mais à de vraies nations, au moins en partie indépendantes. Cela ne passera pas. La Chine a déjà relevé les droits de douanes sur les produits alimentaires américains. Le Canada est littéralement entré en résistance et l’Europe menace à son tour.

La mesure n’est pas encore complètement en marche et comme souvent, nous voyons qu’il y a loin du discours fumeux à la réalité de Wall street. On mettra 0.5/1 à cette politique protectionniste inefficace.

L’expansionnisme impérialiste

L’incroyable semble s’être produit quand Trump a déclaré vouloir s’emparer du Groenland, du Canada et du canal de Panama. Les deux premiers au moins appartiennent où sont littéralement des pays amis. On mettra sans hésiter 1/1 ne serait-ce que pour la maladresse de la déclaration. Là encore, impossible de savoir s’il va passer à l’action. Mais quelle beson a-t-il de déséquilibrer le Groenland? Juste le plaisir de harceler les autres.

Le lâchage de l’Ukraine, le rapprochement avec la Russie et le pillage de Taïwan

Lors de son dernier mandat, Trump nous avait déjà supris avec sa bromanace avec Kim Jong-Un, le pire dictateur de la planète et l’un des pires de tous les temps. Trump 2 a désormais décrété de manière unilatérale qu’il était plus facile de faire la paix avec Poutine qu’avec ce dictateur irrespectueux de Zelinski.

On pouvait chercher une paix équilibrer en Ukraine. Mais humilier ses alliés, l’Ukraine, l’Otan, le Canada, l’Europe? Cette politique est inqualifiable, et tout ce que l’on peut espérer, c’est qu’elle conduise au réveil stratégique de l’Allemagne et de toute l’Europe avec elle. Poutine de toute manière ne veut pas la guerre et consacre 40% de son PIB à son armée.

Mourir pour Taïwan?

Il faut être aussi aveugle que Luc Ferry pour croire encore que Trump en ait quoique ce soit à faire de Taïwan. Tout ce qui l’intéresse, comme d’ailleurs l’administration Biden, est de rappatrier l’industrie des semi-conducteurs sur le sol américain. On peut se demander d’ailleurs par quelle folie une telle puissance a été laissée à cette île non reconnue par les Nations Unies (pas plus que par la France d’ailleurs) dans ce domaine.

Il n’y a aucune cohérence possible dans un discous soutenant que l’on peut lâcher l’Otan, abandonner l’Ukraine, vouloir annexer le Canada.. et prétendre que l’on va protéger Taïwan contre une potentielle invasion Chinoise. La Chine d’ailleurs a prévenu aujourd’hui même (09/03/2025) qu’elle passait à la phase 2 de son plan en renforçant l’encerclement de l’île.

L’Iran et Israël

Avant de donner le moindre crédit à Trump dans cette partie du monde, rappelons qu’en déchirant l’accord sur le nucléaire iranien, il a permis à l’Iran de reprendre ses recherches sur la bombe. On peut se demander si après la décision de l’invasion de l’Irak, ce n’est pas la seconde pire erreur géopolitique américaine de tous les temps.

Face à cela, prétendre maintenant aider Israël à se débarrasser des iraniens qui entourent toutes ses frontières est certes intéressants, mais tout de même insuffisant. On pourrait y voir un habile contre-poids à la Russie et à la Chine… La réalité semble bien plus prosaïquement la volonté de l’Arabie Saoudite de mettre enfin ses collossales ressources au service de sa main mise sur le Moyen-Orient. C’est l’Arabie Saoudite qui avance et son partenariat avec les Etats-Unis n’est plus ce qu’il était. Sans même parler du projet totalement indécent de marina à Gaza. Pour un narcisse, les autres n’ont pas le droit de souffrir, fussent-ils de la chair à canon manipulée par le Hamas et démolit par Israël. Le faible a toujours tort. N’est pas Jésus qui veut.

La manipulation de la vérité et l’attaque en règle contre les médias

Nos grands penseurs indiquent tous que le totalitarisme se reconnaît par son idéologie prétendant couvrir tous les segments de la vie et de la pensée. Le marxisme et le nazisme sont des idéologies prétendant expliquer l’univers et justifiant toutes leurs actions. Trump et son administration, malgré tous les points évoqués, n’en sont pas encore à ce point.

Mais ils n’en sont pas non plus si éloignées. Les mensonges de Trump sont pour nous sa plus grande et son impardonnable faute. « Zelensky est un dictateur », « j’ai dit cela »? Trump répond à son mensonge par du complotisme. C’est vraiment le pire possible.

La Maison Blanche a retiré leur accréditation en février 2025 à Bloomberg, Associated Press (AP) et Reuters. Pire, si c’était possible, le Pentagone a utilisé son « programme annuel de rotation des médias », obligeant plusieurs organisations de presse à céder leur place: CNN, le Washington Post, The Hill et The War Zone, remplacés par le New York Post, Breitbart, le Washington Examiner, le Free Press, le Daily Caller, Newsmax, le Huffington Post et One America News Network, dont la plupart sont considérés comme conservateurs ou favorables à Trump.

Là nous sommes clairement dans une attaque sans précédent contre la vérité et la réalité des faits, le tout soigneusement masqué derrière la liberté d’expression. Là-aussi bien sûr le wokisme a lavé les esprits un peu trop fort, bien aidé par l’incroyable politiquement correct américain. Mais rien ne justifie de virer CNN, qui est devenu l’un des principaux médias américains lors de la Guerre du Golfe, ce la conférence de presse du Pentagone.

Le pire symbole de cette dérive n’est rien autre que le réseau du président lui-même: « Social Truth »: la vérité n’existe que si elle correspond à la manipulation populiste des masses.

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201811/13/01-5203974-accreditation-retiree-cnn-attaque-la-maison-blanche-en-justice.php

Moi versus les contre-pouvoir des père fondateurs

Le bilan du premier mois de Trump est une catastrophe sanctionnée par la chute des indices boursiers. C’est toute l’architecture de la paix mondiale qui vacille sous les coups des extrêmes américains, du wokisme, fascisme light de gauche, au trumpisme, fascime light de droite.

Jamais sans doute les Etats-Unis n’ont été aussi proche de basculer dans un régime autoritaire. Toutes les institutions sont attaquées, à l’intérieur comme à l’extérieur. Un clair discours patriarchal est remis en celle, avec attaque contre le wokisme, les transgenre, la promotion de la natalité, et le recul du droit à l’avortement, le tout favorisé par un retour du religieux et le populisme de Maga.

Les contre-pouvoir américains sont cependant puissants. On aura du mal à se reposer sur les pouvoirs institutionnels, qui ont montré une grande faiblesse dans l’attaque du Capitol. La presse se montre également particulièrement servile, notamment celle des miliardaires de la tech, avec Bezos et Zuckerberg. Mais il y en a trois autres pouvoirs sur lesquels nous pouvons toujours compter pour s’opposer à Trump: Holywood, le Pentagone et Wall street. Holywood ne supportera, espérons-le, pas un nouveau maccarthysme. Le Pentagone ne vera pas sans réagir partir tous les contrats militaires pour l’Europe. Et le plus puissant d’entre tous,Wall Street, n’acceptera pas un protectionnisme économique qui sapera toutes les bases de son pouvoir. Les déclaration sur les camps d’immigrés n’ont pour l’instant pas donné lieu à la construction de vraies camps. La politique de renforcement du contrôle à la frontière va être reprise, mais un pays a encore le droit de tenter de défendre ses frontières. L’envoi des migrants à Guantanamo, aussi préoccupant symboliquement que minime en pratique.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/migrants-a-guantanamo-des-associations-poursuivent-l-adiministration-trump-20250213

Note finale

Pour finir de noter Trump, nous reprenons sous forme de synthèse les différents points:

-Dogmatisme doctrinal – MAGA, pureté de la nation, de la « race », c’était mieux dans notre glorieux passé. Promotion du messianisme religieux et du messianisme. Culte de la personnalité- salut nazi- survécu à l’attentat: 0.75 /1

-Sexualité, attaque contre les minorités, promotion de la famille traditionnelle: Restriction du droit à l’avortement: / Attaque contre les transexuels dans l’armée, « attraper les femmes par la ch.. » : 0.5/1

-Attaque contre les Institutions: décrets violant la séparation des pouvoirs, instalation du ministère de Musk, assaut contre le Capitole, contestation quand cela l’arrrange du résultat des urnes: 0.5/1

-Obscurantisme: Attaque contre l’éducation – attaque contre la science, ministère de la santé : 0.5/1

-Relations internationales économies – Protectionnisme économique: 0.5/1

-Relations internationales politiques – Favoriser les dictatures et nuire aux démocraties, tenir un discours impérialiste, poser la force comme seul principe, à l’opposé du droit : 1/1

-Non respect des faits et de la vérité, attaque contre la presse officielle – manipulation de masse : 1/1

Avec un score final de 4.75/ 7, correspondant en gros à 6.5/10 Trump est déjà largement-dessus de la moyenne conduisant au fascisme. Il fleurte avec la limite, comme il le fait en permanence, comme le fait LFI en France, ce parti anarchiste qui devrait être interdit depuis longtemps.

Le populisme n’est finalement pas grand chose d’autre qu’un fascisme respectant les formes du pouvoir démocratique, comme la liberté des éléctions, les libertés individuelles et la répartition des pouvoirs. Il ne manque pas grand chose à Trump pour basculer définitivement dans le camp fasciste, la condamnation de l’art dégénéré, une oligarchie encore plus resserée peut-être. Nous voyons aussi ainsi où est le vrai pouvoir, et Trump aurait bien tord de croire que sa leçon de réalisme ne se retourne contre lui. Sur le plan international, la reconfiguration du monde ne se fera pas autour des nations, cette entité finalement secondaire de l’ordre international. Il se fera autour des nouveaux empires et des organisations internationales, la seule méthode permettant de contrer les empires. Depuis la ligue de Délos, l’alliance des cités grecques contre la Perse, rien n’a réellement changé.

Annexe

Excellent discours de Claude Malhuret au Sénat:

Voici un résumé des critères du fascisme selon plusieurs penseurs et historiens, d’après Chat GPT:


1. Hannah Arendt (Les Origines du Totalitarisme, 1951)

Arendt ne se focalise pas uniquement sur le fascisme, mais sur le totalitarisme en général. Pour elle, les régimes totalitaires (nazisme, stalinisme) partagent plusieurs traits communs :

  • Idéologie unique et totalisante : Un récit unique qui explique tout et justifie toutes les actions.
  • Parti unique omniprésent : Pas de pluralisme politique, l’État absorbe la société.
  • Propagande et manipulation de la vérité : Le régime réécrit l’histoire et manipule l’information.
  • Terreur et répression de masse : L’ennemi (externe ou interne) est utilisé pour justifier la violence.
  • Mobilisation permanente des masses : L’individu doit être soumis et engagé dans la cause collective.

Le fascisme, selon elle, s’inscrit dans cette logique, bien que tous les fascismes ne soient pas nécessairement totalitaires.


2. Robert Paxton (La Anatomie du Fascisme, 2004)

Paxton propose une définition du fascisme en stades de développement plutôt qu’une liste rigide de critères. Il identifie cinq étapes dans l’évolution du fascisme :

  1. Création de mouvements fascistes en période de crise.
  2. Racines politiques et institutionnelles : le fascisme commence à influencer des partis traditionnels.
  3. Arrivée au pouvoir souvent par des moyens légaux, parfois avec la complicité des élites conservatrices.
  4. Exercice du pouvoir avec l’élimination des opposants et une radicalisation idéologique.
  5. Radicalisation ou effondrement, souvent par une guerre ou une crise.

Paxton insiste sur des traits fondamentaux :

  • Un culte du chef et du parti.
  • Un nationalisme agressif.
  • Le rejet de la démocratie et du libéralisme.
  • Un appel aux masses avec une idéologie d’action plutôt que de réflexion.
  • L’usage de la violence comme outil politique légitime.

3. Benito Mussolini (La Doctrine du Fascisme, 1932)

Mussolini a lui-même défini le fascisme dans son manifeste officiel :

  • Rejet du pacifisme et du parlementarisme : « La démocratie est une illusion, seule compte la force. »
  • État totalitaire : « Tout dans l’État, rien en dehors de l’État, rien contre l’État. »
  • Corporatisme : L’économie est dirigée par l’État mais sans suppression du capitalisme.
  • Nationalisme exacerbé : La nation prime sur l’individu, expansionnisme et militarisme sont valorisés.
  • Anticommunisme et rejet du socialisme marxiste.

Mussolini se voulait pragmatique, mais son fascisme glorifiait l’ordre, l’autorité et la violence.


4. Umberto Eco (Ur-Fascisme, 1995)

Eco identifie 14 caractéristiques du fascisme, qu’il appelle Ur-Fascisme (fascisme primitif ou éternel) :

  1. Le culte de la tradition : Un passé glorifié justifie l’action présente.
  2. Le rejet du modernisme : La pensée critique et les avancées sociales sont perçues comme dégénérées.
  3. Le culte de l’action pour l’action : Réfléchir est vu comme inutile, seule l’action compte.
  4. Le refus du désaccord : Toute critique est perçue comme une trahison.
  5. La peur de la différence : Le fascisme cherche toujours un ennemi (race, classe, culture…).
  6. L’appel aux frustrations des masses : Il exploite les ressentiments et les angoisses populaires.
  7. Le nationalisme exacerbé : Le pays est vu comme supérieur aux autres.
  8. L’obsession du complot : Il y a toujours un ennemi caché (juifs, communistes, élites…).
  9. L’ennemi est à la fois faible et puissant : Il est méprisé mais aussi craint comme une menace existentielle.
  10. Le mépris des droits individuels : L’individu doit se soumettre au collectif.
  11. La glorification de la violence : La force est un moyen naturel de régler les conflits.
  12. Le culte du héros et du martyre : L’idéal fasciste est de mourir pour la cause.
  13. Le machisme et la domination masculine : L’homosexualité et l’émancipation féminine sont rejetées.
  14. Un langage simpliste et appauvri : La propagande fasciste se base sur des slogans courts et émotionnels.

Eco montre que ces éléments ne sont pas forcément tous présents dans chaque régime, mais qu’ils permettent d’identifier une tendance fascisante.


5. Roger Griffin (The Nature of Fascism, 1991)

Griffin définit le fascisme comme un ultra-nationalisme palingenésique, c’est-à-dire basé sur l’idée d’une renaissance nationale :

  • Le fascisme veut « régénérer » une nation supposément déchue.
  • Il glorifie le passé et veut un retour à une pureté originelle.
  • Il repose sur un mouvement de masse, souvent violent, visant une révolution politique et culturelle.

Pour lui, ce n’est pas seulement une dictature autoritaire : le fascisme est un projet révolutionnaire, qui veut transformer radicalement la société.


Conclusion

Le fascisme n’a pas une définition unique, mais plusieurs traits récurrents :

  • Nationalisme exacerbé et rejet du pluralisme.
  • Mépris pour la démocratie et les libertés individuelles.
  • Glorification de la violence et de l’action.
  • Rejet de la pensée critique et culte du chef.
  • Racisme, xénophobie et désignation d’un ennemi intérieur/extérieur.
  • Volonté d’une transformation totale de la société sous un régime autoritaire.

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