L’universalisme n’est pas un relativisme

En ces temps de troubles et d’attaques tous azimuts contre elle, il devient crucial de défendre l’idée géniale que la France a offerte au monde: l’universalisme républicain, seul chemin possible pour une paix mondiale.

L’universalisme à la française, qu’est-ce que c’est exactement ?

L’universalisme, c’est avant tout une définition de l’homme en tant qu’homme, qui s’affranchit de toutes les déterminations contingentes de nos vies pour se concentrer sur l’essentiel. Être un homme, ce n’est pas une couleur de peau, ni une religion, ni un sexe, ni une religion, ni un pays, ni une nation, ni une ethnie, ni un corps particulier, ni une profession, ni un niveau de richesse, ni un pouvoir, ni l’ensemble des qualités ou des défauts naturels donnés par la nature à l’homme.

Être un homme, au contraire, essentiellement, de manière commune à tous les hommes, c’est être « une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent » (Descartes, 3ème Méditation, Méditation métaphysique). On pourrait compléter et modifier légèrement cette définition pour dire un être qui pense (à la place d’une chose), et en ajoutant « qui imagine, qui saigne, nait et meurt, rit et pleure, vit en société et est sociable, s’intéroge sur le destin, dieu et sa place dans l’univers, qui travaille pour sa survie, etc ». (zoon politicon d’Aristote).

Toutes ces considérations, qui rejoignent la définition grecque de l’homme comme être de logos, de pensée, de discours, de science et de mythe, s’appliquent à tous les hommes de tous les temps, sans aucune exception. Telle est la marque de l’universel.

À l’inverse, toutes les autres définitions particulières sont des critères de second rang et sont inessentielles à notre identité et à notre définition. Elles sont sans importance réelle, et sont même créatrices de différences et de divisions inutiles et nuisibles à l’administration des hommes.

La voie anglo-saxonne de l’universalisme

La voix continentale est la voix rationnelle. Shakespeare a donné dans Le Marchand de Venise la version anglaise de cet universalisme. Dans la tirade de Shylock, il fonde le lien entre tous les hommes sur les sentiments, les émotions et la biologie, sur la sensation et le corps.

« Je suis un juif ! Un juif n’a-t-il pas des yeux ? Un juif n’a-t-il pas des yeux, des organes, des proportions, des sens, des affections, des passions ? N’est-il pas nourri de la même nourriture, blessé des mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes moyens, échauffé et refroidi par le même été et par le même hiver qu’un chrétien ? Si vous nous piquez, est-ce que nous ne saignons pas ? Si vous nous chatouillez, est-ce que nous ne rions pas ? Si vous nous empoisonnez, est-ce que nous ne mourons pas ? Et si vous nous outragez, est-ce que nous ne nous vengerons pas ? Si nous sommes comme vous du reste, nous vous ressemblerons aussi en cela. »

Il suffit de remplacer juif par toute autre détermination sensible pour retrouver une forme d’universel. Cette définition que l’on pourrait qualifier de purement sensualiste, aussi importante soit-elle, oublie pourtant l’essentiel. Elle oublie la raison, que 2+2 = 4 est une vérité universelle et que tout homme peut accéder au concept et à la raison, y compris et surtout à celui, justement, de l’homme en tant qu’homme.

To be or not to be -Lubitch

Si nous respectons tous les autres hommes, cela peut être par leur corps, mais c’est avant tout parce que nous sommes tous des êtres de logos.

Tous les hommes naissent libres et égaux en droits

« Lʼhomme est né libre, et partout il est dans les fers. » La première phrase du Contrat Social, de Rousseau, édité en 1762, rappelle l’universel de l’humanité et montre en quelques mots tout son potentiel politique et pour l’époque révolutionnaire. L’opposition entre la liberté et la réalité des régimes de dictature que représentent aux yeux de Rousseau les différentes monarchies de l’époque est d’emblée posée.

L’universalisme est le fondement de la liberté et de l’égalité de tous les hommes entre eux. Il faut bien comprendre qu’il s’agit ici d’une liberté et d’une égalité métaphysique, propre à la nature ou à l’essence de l’homme, et pas du tout de la recherche absurde et finalement mortifère d’une égalité réelle ou d’une liberté sans frein. Nous ne sommes identiques qu’en tant que nous sommes tous des hommes. Le reste, la réalité concrète, l’existence contingente est forcément marquée de différences, sans quoi nous ne pourrions tout simplement pas exister au sens propre et qui parfois malheureusement nous opposent. La possibilité de la vie suppose celle de la différence et de la distinction des éléments du vivant. Sans différence, dans l’indistinct, nous serions tous pour ainsi dire restés dans la matrice de l’univers, inconscient, non différencié. La différence existe, mais elle doit être remise à sa place, secondaire par rapport à ce qui nous unit et nous rassemble.

La laïcité, conséquence pratique de l’universalisme

La laïcité à la française est mal comprise, y compris en France même, parce que l’on oublie qu’elle n’est pas un simple multiculturalisme, ou la défense d’une possibilité des différences. Elle est au contraire la conséquence concrète de la promotion de l’universalisme.

La Révolution française n’est pas qu’une révolution contre la monarchie. Elle est aussi une révolution contre la place de la religion et la création d’un espace dédié à la vie civile. Cette areligiosité se concrétisera fort longtemps après la Révolution, en 1905, par la loi de séparation de l’Église (de toutes les églises) et de l’État. Il aura fallu plus de cinquante ans après la loi d’abolition de l’esclavage, de 1848, pour parvenir à cette séparation. Cette lutte séculaire pour la liberté de conscience est un combat d’une incroyable intensité.

Pourquoi la laïcité? Parce qu’il faut permettre à chaque citoyen d’accéder à l’universel, et cela nécessite des espaces et des moments de vie concrets en dehors de toute influence des différences et principalement religieuses. C’est à ce titre que la religion est exclue par essence de l’instruction publique ou de l’éducation nationale. La séparation avec l’Église, c’est aussi la création d’une école « libre », une école obligatoire qui ne soit en rien une école religieuse. Rappelons qu’auparavant, l’éducation était assurée directement par l’Église. Le but de l’école libre est de former l’esprit critique, de développer la raison, pour donner à chacun les moyens d’accéder à l’universel, à la loi, à l’abstraction et ainsi de permettre à chacun de s’élever et de s’affranchir de toutes ses déterminations contingentes.

Le racisme, opposé de l’universalisme

Il est une vérité qu’il ne fait pas bon rappeler, une vérité pourtant toute simple et implacable. Dès que l’on sort du champ de l’universel, dès que l’on abandonne la défense de l’homme en tant qu’homme pour passer à la défense d’une détermination contingente, on tombe dans l’intolérance et le racisme.

Il suffit ainsi d’une simple pichenette pour tomber de la défense des opprimés dans la haine de l’autre. Le féminisme, ce mouvement si glorifié de nos jours, inclura immédiatement une part de détestation des hommes. Le défenseur de l’immigration détestera forcément un peu le citoyen, qu’il mettra sous l’immigré. L’homme de gauche déteste la droite et vice versa. Le défenseur d’une patrie ou d’une nation finira toujours par s’opposer à une autre, etc. Même l’anti-raciste n’est pas à l’abri de finir, pour se maintenir dans la pureté de sa position, par voir des racistes partout. Nous le voyons tous les jours, tout discours s’opposant aux anti-racistes auto-désignés fait d’emblée l’objet d’une critique, ou plutôt d’un anathème, en extrème-droitisation.
Les différentes dimensions de l’homme doivent soit être prises ensemble, soit faire l’objet d’une abstraction. Mais elles ne doivent jamais être prises séparément. Toute mise en exergue d’une détermination contingente et non essentielle, est à la fois une faute logique, puisque le déterminé devient supérieur au général, et un moteur de dissension entre les hommes, tous ceux n’appartenant pas à la détermination étant d’emblée par définition considérés comme inférieurs.

Trois religions pour le même Dieu

Il en est ainsi des religions, qui prétendent toutes établir un lien exclusif et privilégié avec la divinité. Qui n’est pas juif, membre du peuple « élu », est un « goy », une sorte d’étranger, d’autre radical. Les chrétiens sont les vrais élus de dieu, ce qui est amplement montré par le fait que Dieu leur a envoyé son fils. Quant aux musulmans, ils sont la ‘vraie’ religion, et tous les autres sont des « mécréants » contre lesquels on peut déchaîner le Djihad… C’est toujours le besoin de se sentir particulier, supérieur aux autres, à part, ce refus de l’égalité, qui est à la base de tous les mépris et de tous les conflits. A chaque fois, le lien particulier au principe ou au dieu est le ferment d’une bonne raison pour finir par rejeter et tuer l’autre. L’idée de dieu est l’idée par excellence qui devrait participer à l’union de tous les hommes, tous créés par la divinité. Mais, tragédie de l’humanité, c’est au contraire, dans les mains de presque tous les religieux, le vecteur des plus grandes oppositions. La mécanique est la même dans le nazisme, où l’appartenance à une « race » supérieure cautionne et légitime la destruction des inférieurs, dans une liste sans fin: juif, tziganne, homosexuel, communiste… et finalement tout ce qui n’est pas nazi. Partout le refus de l’identique au profit d’une différence marquant une supériorité est le critère de l’intolérance et de la guerre.

Même en se définissant comme anti-raciste, ou comme féministe, ou comme de gauche, en oubliant l’universel… on fait quelque chose de terrible qui consiste à se déterminer soi-même et se couper de l’essence de notre propre humanité. On devient d’un parti, d’un camp, d’une détermination… en lutte contre toutes les autres et renforçant toujours plus sa propre détermination. On perd l’universel, le sens commun, l’intérêt général. On devient raciste, parce que l’on s’est déjà refusé à soi-même l’accès à l’universel.

C’est ainsi que le communautarisme, en mettant les différences à égalité de droits et en niant l’universel supérieur aux différences, nous mène dans une impasse. Nous ne pouvons pas construire de tolérance et de cohabitation sans nous appuyer sur des principes supérieurs communs. Toutes les particularités doivent accepter ce principe supérieur du droit pour permettre une cohabitation. Sans cette acceptation, la paix n’est que de façade.

L’universel n’est pas l’acceptation de tous les principes en contradiction avec l’universel. Bien au contraire, il est la lutte, jusqu’à a guerre défensive, contre toute primauté d’une particularité. Tel est le prix pour permettre aux plus grand nombre de particularités et de diversités de se faire jour et de coéxister avec les autres.

Communautarisme, multi-culturalisme, wokisme, etc

L’objection la plus courante faite contre l’universalisme est de nier les particularités. Leur prise en compte réelle nécessiterait la création de droits spécifiques, à part, pour satisfaire les demandes de certaines communautés.

Le vers est dans le fruit dès le départ. La République est l’union des individus reconnus dans leur dimension universelle. Ils forment une communauté, un État, une Nation, qui a elle-même vocation à s’ouvrir, comme nous le verrons un peu plus loin, à la totalité de l’humanité. Le communautarisme, quelle que soit sa forme et son contenu, est une négation de la communauté universelle, un repli sur une particularité. C’est un enfermement en dehors de l’universel, une prison mentale dans des déterminations qui se font passer pour universelles, mais qui ne le sont pas. Ces communautés doivent mettre de l’eau dans leur vin et reconnaître qu’elles reposent elles-mêmes sur des individus libres. Le groupe ne prime pas, jamais, sur l’individu. Sans quoi, la liberté et même l’intersubjectivité, disparaissent.

Le wokisme qui place le différent avant l’universel et l’identique, dans une effarante méconception logique, se développe en Occident. C’est en Occident uniquement que la reconnaissance des LGBTQA etc, ou que la question du genre peut être prise en compte, quoique on en pense par ailleurs, grâce à l’ouverture à la différence individuelle. En terre nationaliste, d’Islam, ou en démocratie populaire, seule la prison attend ceux qui ne se conforment pas à la différence contingente érigée en principe premier et à la dictature du groupe qui en résulte. En République, nous pouvons profiter de toute la fluidité possible, changer d’idée, de religion, de métier, désormais de genre. Nous pouvons même jouer à être quelqu’un d’autre, lire les livres du monde entier, discuter les choix politiques. Justement parce que nous ne sommes pas fermés sur nos contingences, mais au contraire ouverts à la transcendance, à l’âme, la raison et la morale. En revanche, nous ne pouvons pas jouer la communauté contre les droits individuels.

Le piège de la lutte contre le racisme non universaliste

Toutes les causes qui ne défendent pas l’universalisme, mais qui au contraite, croit lutter pour la tolérance en défendant une particularité contre les autres, ne peut mener qu’au racisme. Le féminisme saurait-il regarder en face ses origines et la manière dont il a continuellement été encouragé par des femmes misandre détestant les hommes? Quel beau résultat a-t-il atteint si ce n’est la baisse de la fécondité, en faisant croire aux femmes qu’elles ne seraient libres qu’en arrêtant d’avoir des enfants? L’égalité était déjà dans les principes et fut bientôt dans les lois. Si le combat contre les violences faites aux femmes est légitime, comme le combat contre toutes les violences, est dévastateur de l’unité du genre humain. Il pose et oppose d’emblée la femme contre l’homme.

Les mêmes arguments peuvent être repris pour toutes les causes de défenses, des noirs, des minorités religieuses, et pourquoi pas des blondes ou des pratiquants de la musculation? À chaque fois, la quête qui oppose un groupe aux autres nie la quête de la justice pour tout le genre humain, et non pas pour telle ou telle communauté. Se placer en tant qu’appartenant à une communauté devant être défendue, c’est d’emblée présupposer que cette communauté est maltraitée par les autres, c’est la racine du sentiment victimaire. Mais c’est également poser que cette communauté est meilleure et vaut plus que les autres, que sa différence oblige les autres hommes, au nom même de cette différence, à exprimer leur respect. Comme si le simple fait d’être homme n’était pas suffisant.

Pire pourrait-on dire, tout défenseur de l’anti-racime finira immancablement par voir des racistes partout, pour pouvoir maintenir l’idée qu’il est lui-même antiraciste. C’est ainsi que même l’universalisme est devenu un racisme aux yeux de racistes.

Les rageux anti-racistes, dans la confusion de leur combat, deviennent les cibles parfaites de la manipulation des vrais racistes, qui n’ont plus qu’à appuyer sur le bouton de la communauté qu’ils souhaitent voir enfoncer les autres, pour se rallier les troupes perdues de l’antiracisme. Ce retournement du principe qui a rendu fou l’antiracisme ferait sans doute froid dans le dos à Hegel lui-même.

Seule la lutte positive pour l’homme en tant qu’homme, par delà toutes les particularités, est la vraie tolérance et la vraie lutte contre toute forme de discrimination justement basée sur des critères secondaires.

La paix perpétuelle n’existera que pour les citoyens du monde

A la fin de sa carrière, Kant écrit l’un de ses seuls textes sur les relations internationales, le Projet de paix Perpétuelle. Mais il avertit d’emblée son lecteur par la citation mise en exergue de l’opuscule « La paix est le rêve du sage, la guerre est l’histoire de l’humanité ». La paix reste pour lui est une utopie, un voeux pieu.

Kant définit la guerre comme un conflit armé interétatique, définition devenue canonique. Partant de cette définition, il n’y a que deux manières de mettre fin à la guerre. La première est de supprimer toutes les armes et les armées (3ème principe du Traité), de désarmer toutes les nations. Du point de vue de la définition, c’est parfaitement rigoureux. Du point de vue de la réalité, nous savons, cela se voit presque tous les jours, que des peuples désarmés se battront avec des couteaux, des morceaux de bois, avec leurs poings et leurs dents plutôt que d’arrêter de se battre. L’arme n’est que l’outil et non l’essentiel.

La seconde solution, toujours en accord avec la définition, serait de supprimer toutes les nations. Mais c’est la encore impossible. Ce serait le retour à l’état de nature, qui est déjà lui-même un état de guerre, au moins larvée. L’autre possibilité est la fusion de tous les pays en une seule nation universelle. Là encore le caractère réalisable, politiquement, d’une telle organisation laisse songeur. Kant propose alors une troisième voix, plus conforme à la réalité de l’existence des nations, et qui sera le prélude à la fondation de la SDN, la Société des Nations, celle d’une fédération des nations.

Mais cette Fédération ne sera selon lui parfaitement opérante que lorsqu’elle unira des nations homogènes et toutes républicaines, à savoir toutes fondées elles-mêmes sur la reconnaissance de l’égalité de tous les hommes. Nous retrouvons ici l’ancienne idée stoïcienne de citoyen du monde. Ou dit autrement en reprenant nos arguments précédents, si les nations que nous cherchons à unir se considèrent toutes supérieures à l’autre pour x ou y raison, si elles ne reconnaissent pas leur égalité, non seulement en tant que nation, mais aussi en tant que nations constituées d’hommes libres et égaux, la guerre continuera. La fiction du droit international, le positivisme juridique, qui consiste à considérer comme égales des nations qui ne le sont pas, parce qu’assises sur des principes différents, démocraties libérales, démocraties populaires, dictatures, théocraties, etc, ne permettra pas la paix. Nous le constatons tous les jours.

Quel avenir pour les relations internationales?

Que faut-il faire alors? Nous voyons que le terrain est glissant. Faut-il combattre tous les régimes non républicains? Faut-il dissoudre une ONU par essence imparfaite? Faut-il faire l’ONU mais en petit, et en ne regroupant que des démocraties libérales, comme c’est le cas en Europe? Il n’y a pas de réponse parfaite. Nous pouvons cependant prendre le contre-pied réaliste de cette thèse et de donner quelques lignes directrices :

-On maintiendra ses armées tant qu’il n’y aura pas que des républiques sur terre. Seules la dissuasion et la guerre défensive sont acceptables. On ne crée pas les démocraties par la guerre pour promouvoir une paix hypothétique. La violence engendre la violence. On créerait ce que l’on prétend combattre. Et quand on fera la guerre, il faudra le faire en suivant les règles de respect de l’humanité. (On ne fera pas comme les États-Unis après le 11 septembre, qui ont attaqué un faux responsable, l’Irak, qui n’avait rien à voir avec les attentats). On ne fera pas preuve de naïveté, croyant que les autres pays, non démocratiques, pourraient respecter à l’international des principes d’égalité qu’ils refusent tous les jours à leur peuple. Les nations non républicaines détestent la république et lui vouent une haine farouche qu’il ne faudra jamais sous-estimer.

-On fera la promotion de l’universalisme, principalement dans nos pays démocratiques, par la culture, l’enseignement, le dialogue. Et tout pays refusant l’égalité entre les nations devra être traité avec la plus grande prudence, comme l’ennemi de la paix qu’il est en puissance. C’est exactement le cas de la Russie, qui prétend effacer l’Ukraine de la carte.

-Les combats pour la liberté et l’égalité devront toujours être faits au nom de l’universel. Tout groupe de pression oubliant les principes universaux devra être combattu dans les tribunaux et par la force légale.

-L’immigration devra être conditionnée à l’acceptation formelle des principes d’égalité républicaine. Les organisations religieuses notamment devront signer une charte d’acceptation des valeurs de la République. Les Républiques attireront toujours les étrangers qui fuient la tyrannie sous toutes ses formes. Mais elles ne doivent pas laisser entrer l’autre au prix de leurs propres principes. Remarquons au passage que c’est le principe universaliste qui nous transforme en terre d’accueil, puisque seuls les régimes universalistes, reconnaissant l’humain dans ces déterminations principales et reléguant les contingences au second plan, est capable d’accuellir d’autres « hommes ».

-Les Nations démocratiques et républicaines devront s’unir dans une formation internationale leur permettant de neutraliser entre elles toute véléité de nationalisme. Leur association devra se faire sur un pied d’égalité. En revanche, l’union de cette organisation supra-nationale et des autres pays devrait prendre en compte la différence de nature des régimes et le risque qui y est associé.

-Elles ne devront jamais se retrouver dans une relation de dépendance face à ces régimes. La thèse du doux commerce ne doit fonctionner que dans un sens, et surtout pas dans l’autre sens! L’économie doit être subordonnée à la politique. La réalité, qui nous semble jouer avec nous, a donné aux pays parmi les plus intolérants les plus grandes ressources énergétiques. Renouvelables et nucléaires sont nos armes sur ce plan.

-Il en est de même sur la question militaire. Nous devons tout faire pour empêcher les pays non républicains d’obtenir l’arme nucléaire.

L’Europe, qui se veut une SDN à elle toute seule, doit bien prendre garde. Elle ne vit pas encore dans le monde kantien du post-étatisme et de la paix. Elle doit se protéger contre les non-démocraties, et non pas prendre pour principe un universalisme qui n’existe pas. C’est toute la grandeur de l’Europe que d’avancer dans le projet kantien. Mais cela ne doit pas devenir une faiblesse. Il ne doit en particulier pas y avoir de libéralisme économique complet avec des pays non démocratiques, contrairement à ce que prône l’OMC.

Prendre en compte les déterminations de second rang qui ont aussi une forme d’universalisme

La grande objection du romantisme ou des anti-Lumières est toujours de mettre en avant la détermination de second rang, avant celle de premier rang. L’homme universel n’existe pas, je ne connais que tel homme, l’Anglais, l’Italien, le Français…

Même du point de vue logique, cette affirmation est contestable. Avant de dire que l’homme est de tel ou tel pays, il faut bien contester que nous soyons tous d’un seul pays. Nous avons tous un sexe, nous avons tous une couleur de peau, une religion ou un rapport à Dieu, un pays d’origine, une occupation, une sexualité (pas réductible au sexe), etc. Avant de tomber dans la détermination secondaire, le critère déterminé, nous partageons la classe ou la catégorie qui va être différenciée.

Toutes déterminations de second rang appartient à une détermination universelle

Le premier principe est donc celui de la non-discrimination. La couleur de peau, le sexe, la sexualité, la pratique religieuse, n’ont a priori rien à voir avec la compétence professionnelle, qui a tout à voir avec la formation, l’expérience et la qualité du travail. Ici la mise en avant de la raison permet de remettre les déterminations de second rang au second rang et nous pouvons garder le principe universaliste. C’est déjà énorme, mais nous voyons que nous sommes dans un ordre différent.

Que se passe-t-il quand nous sommes à l’intérieur d’un ordre? Comment éviter les conflits internes entre les déterminations secondaires? C’est le problème du racisme ou des guerres de religion ou de la guerre des sexes. Il faut en revenir à l’universel. On ne peut pas parler de LGBTQA+ en niant la sexualité hétérosexuelle, et en niant le rapport à la sexualité en général. Sinon on tombe dans une forme de racisme. Il faut prendre en compte l’intégralité de la diversité des rapports à la sexualité. Idem dans les religions, où l’on parle du dialogue inter-religieux, qui s’ajoute au dialogue inter-religieux. Tous en effet parlent du divin, et c’est même une problématique universelle qui s’applique bien également à la physique, à la philosophie, aux autres formes de spiritualité, comme la franc-maçonnerie, etc. La non-discrimination et l’inclusivité sont les lois selon lesquelles aucune détermination secondaire ne saurait se prétendre supérieure aux autres et aucune détermination secondaire ne doit être oubliée dans la promotion de ces déterminations. Il n’y a pas de fardeau de l’homme blanc, il n’y a pas de suprémacisme blanc, rouge ou noir. ll n’y a pas de supériorité de l’Islam ou de l’hindouisme sur les autres rapports au divin.

Parvenir à ce stade d’universalisation de la détermination de second rang coûte quelque chose, il ne faut pas le cacher. Le juif n’est pas plus élu de Dieu que n’importe quel autre croyant. Fini de se croire supérieur à cause d’une détermination. Il n’y aura pas de reconnaissance liée à la classe. Notre soif de reconnaissance est telle qu’il faut l’organiser autrement, sur d’autres valeurs, comme le respect de la personne, la prise en compte de la valeur morale universelle, l’effort, quel que soit le niveau, le soin de l’autre, bref, ce que l’on appelle les valeurs républicaines. Il faudra y revenir. Mais il ne faut pas sous-estimer ce que l’on y gagne, car c’est tout simplement la paix et la reconnaissance universelle de l’homme en tant qu’homme, qui n’est pas réduit à une considération secondaire.

Le mélange des déterminations et la non discrimination

Descendons maintenant d’un cran et venons sur les questions qui fâchent. Le violeur et le pédophile ont aussi une certaine forme de sexualité. Comment faire pour les personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant parce qu’elles sont stériles ou parce que leur sexualité n’est pas reproductive? Que faire si la religion donne des lois qui sont incompatibles avec les autres, ou même appelle au meurtre des autres religions? Faut-il faire concourir les hommes et les femmes ensemble dans les épreuves sportives ?

Il faut répondre au cas par cas, car les principes mis en œuvre ne sont pas les mêmes à chaque fois. Pour le viol, il est évident que l’autre personne n’étant pas consentante, il y a violence – justement – et que ce n’est pas acceptable parce que la volonté de l’autre a été niée.

Pour la pédophilie, il y a aussi une forme de viol, quand bien même l’enfant serait en apparence consentante, parce que la sexualité et la raison de l’enfant ne sont pas assez développées pour qu’il puisse avoir un consentement éclairé. Là aussi, d’une certaine manière, le respect dû à la personne n’est pas, justement, respecté.

Ce que nous voyons tout simplement sur ces exemples, c’est qu’il existe au moins une règle qui est supérieure à la discrimination et qui concerne le respect de l’individu comme individu. C’est l’un des fondements de notre droit, la liberté individuelle, qui vient contrer non pas directement les éléments de différences à l’intérieur d’une classe, mais l’extension illimitée de la classe elle-même.

La fertilité

D’autres cas sont plus complexes. Les couples non fertiles doivent-ils avoir des enfants?

Les critères objectifs de la lutte contre la discrimination

Le cas du sport

Le, ou plutôt les sports, nous donnent de bon exemple de ce que peuvent être des critères de discrimations intelligemment organisés. Le sport est un très bon exemple, en ce qu’il a réussi à garder une visée universelle, avec les compétitions mondiales et les Jeux olympiques, tout en mettant en place des critères acceptables de distinctions des compétiteurs.

Les critères peuvent en effet tous être ramenés à de trop grands écarts de force, de poids et de taille. Autant d’éléments objectivement mesurables, et qui ne correspondent pas totalement à la différence des sexes. Il y a ainsi des catégories de poids et de force dans tous les sports de combat, y compris à l’intérieur d’un même sexe. Il n’y a pas de compétition possible entre Teddy Renier en poids maximum et un judoka de 70kg. Il se trouve que la plupart du temps, ces catégories correspondent également à une différence de sexe. Les hommes courent plus vite que les femmes. Mais l’idée est que cela ne doit pas empêcher les femmes de courir et d’avoir leur propre compétition.

Il existe aussi de nombreuses disciplines qui sont mixtes, ou qui pourraient l’être. Le tir, le golf, la voile, sont plus des sports de dextérité que de force et rien n’empêche la mixité. Une organisation intelligente de la compétition permettra de répartir ainsi les disciplines, avec pour principe que tout le monde doit pouvoir participer et avoir dans sa catégorie une chance de gagner, c’est-à-dire en fait une chance d’entrer dans la compétition. Ainsi, au milieu de la concurrence la plus sauvage, là où les inégalités génétiques n’ont quasiment aucune chance d’être compensées, il est encore possible d’avoir un système de discriminations en très grande partie, si ce n’est entièrement, objectif.

Ce système permet de faire fi des autres critères. Non, le « brésilien » n’est pas tellement meilleur en foot qu’il ne puisse être mesuré au français ou à l’allemand. Non les noirs n’ont pas forcément un avantage décisif de part leur couleur de peau, comme le montre le succès de le l’équipe d’Argentine. Le sport collectif fonctionne aussi sur la performance du groupe, qui ne dépend de rien d’autre que du groupe.

L’éducation

À l’heure de l’intelligence artificielle, il devient impossible de dire qu’il y a le moindre biais dans l’accès à l’information entre les enfants, adolescents et les étudiants. La notion de capital culturel, déjà tellement fausse en elle-même, est rendue complètement caduc. Il suffit de demander à ChatGpt pour obtenir des informations dignes d’un universitaire de haut rang. On peut par exemple lui demander un résumé du Capital de Marx, dans son intégralité, et pas seulement le premier tome. On peut lui demander les termes grecs utilisés par Platon quand il parle de telles ou telles idées. On peut aussi lui demander les démonstrations de tous les théorèmes de mathématiques. Jamais de toute l’histoire de l’humanité, l’information n’a été aussi disponible.

Il n’y a aucune excuse. Il y a juste des personnes curieuses qui aiment le savoir et d’autres qui ne cherchent tout simplement pas à savoir. Jusqu’ici, le développement d’internet n’a pas livré toutes ses promesses. Mais avec l’IA, tous ceux qui cherchent à comprendre ont un outil jamais vu auparavant. Les élèves de toutes les disciplines, pour peu qu’ils utilisent l’outil intelligemment, vont pouvoir progresser d’une manière parfaitement inédite.

Ainsi, au risque de choquer les belles âmes, nous devrions en toute logique supprimer les quotas. Il n’y a aucune raison d’en avoir quand tout le savoir est accessible et au bout de nos doigts.

Réponses aux objections

L’Universalisme ne réalise pas sa promesse car il est intolérant envers la différence.

L’universalisme n’est effectivement pas un relativisme qui considérerait que toutes les thèses se valent. L’universalisme est un combat pour que toutes les déterminations qui nous opposent restent secondaires et s’articulent à l’universalisme. C’est cependant aussi, en s’appuyant sur ce qui est commun à tous les hommes, la seule doctrine permettant de réunir l’humanité dans la plus grande diversité possible.

C’est tout l’inverse en fait. L’universalisme est un combat pour ne pas être réduit aux particularités mortifères qui enferment l’homme dans des déterminations limitées l’empêchant de profiter pleinement de sa nature. Il ne faut pas avoir peur, bien au contraire, de renvoyer toutes les différences au rang secondaire qui est le leur. Comment accepter, quand on croit en DIeu, que Dieu soit défini comme une puissance demandant à un homme de tuer son prochain, ou tout autre mécanique excluante religieuse du même type? C’est rigoureusement impossible. L’universalisme est la force dans laquelle puiser pour maintenir ses pulsions associées à distance.

L’universalisme est le faux nez de la colonisation,

A cette accusation hypocrite, puisqu’elle ne considère par que le principe doit honnête et fondée intellectuellement, il est facile de répondre par la citation suivante de Kant:

« À quelle distance de cette perfection ne sont pas les nations civilisées et surtout les nations commerçantes de l’Europe! À quel excès d’injustice ne les voient-on pas se porter, quand elles vont découvrir les pays et les peuples étrangers! (ce qui signifie chez elle les conquérir). »

La condamnation est sans appel. L’Occident qui ne respecte pas ce principe est tout autant à blâmer que n’importe quel autre pays ne le respectant pas.

Les objections selon lesquelles l’universalisme est le faux nez de l’homme blanc capitaliste tombent sous la même réponse.

De la réfutation de toutes les critiques contre l’universalisme

L’universalisme est un concept dans lequel peuvent entrer tous les êtres humains. C’est bien son but. En ce sens, il est parfaitement inattacable.

Il suffit de relire l’intervention de Jules Ferry à la Chambre, ce fameux discours où il a eu le malheur de relier la puissance économique et politique à l’universalisme pour justifier la colonisation. Les critiques qu’il reçoit sont toutes fondées, devinez sur quoi? Sur les droits de l’homme eux-mêmes, dans leur version universaliste! Quand Ferry défend une version des droits de l’homme qui ne s’appliquerait justement pas à l’africain, l’opposition lui répond exactement l’inverse. Et c’est bien l’interprétation que fait Ferry des droits de l’homme, qu’il instrumentalise pour justifier la mission civilisatrice de la France, qui est d’emblée réfutée par l’opposition.

https://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/jules-ferry-28-juillet-1885?utm_source=chatgpt.com

Le discours de Ferry est un exemple assumé de dialectique des valeurs et des droits de l’homme. Oui, nous allons envahir, parce que notre économie et la concurrence avec nos voisins européens nous obligent à le faire, en tout cas dans la mesure où nous voulons rester une puissance mondiale. Mais nous ne serons plus les envahisseurs d’hier. Nous apporterons la civilisation, principalement sous les formes de la médecine, de l’école et de l’abolition de l’esclavage. Les peuples colonisés seront objectivement plus heureux ! La colonisation nouvelle formule portée par la France n’aura rien à voir avec les massacres perpétrés par les Portugais et les Espagnols. Ce en quoi Ferry avait, comme cela fait mal de le reconnaître, raison, ce que l’on doit reconnaître même si l’on condamne la colonisation. On voit au passage que la France pensait que l’Angleterre se comportait de la même manière, une erreur morale tout à l’actif de la France. En rendant la colonisation humaniste, la France l’a définitivement rendue impossible pour toute démocratie. Les dictatures ne se posent pas autant de questions, l’autre est un inférieur, non pas parce qu’il n’a pas encore reçu la parole de Jésus ou les bienfaits du progrès, mais parce qu’il est ontologiquement un sous-être. Rien de tel dans la démarche de la colonisation française.

Appendice 1

Cet article complète un triptique sur le conflit Hamas Israël, dont les deux autres sont ici:

Tu ne tueras point ! Pourquoi Israël ne doit pas toucher un cheveu de la population de Gaza

Musulmans du monde entier, révoltez-vous contre le terrorisme islamique!

Appendice 2

Notre démonstration s’arrête, nous en sommes bien conscients, à la manière dont il faut traiter les particularités contingentes et historiques des uns et des autres. Elles ne vont pas non plus disparaître sous l’universel, tout comme l’universel ne disparaitra pas sous elle. Il faut articuler les deux, et il faut monter un nouvel arsenal pour protéger l’universel en l’homme, sujet de toutes les attaques, et du véritable racisme.

Appencide 3

La Déclaration des doits de l’homme est un texte d’une incroyable sagesse, et nous ne devons jamais nous lasser d’y revenir.

https://www.elysee.fr/la-presidence/la-declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen#:~:text=L’histoire-,La%20D%C3%A9claration%20des%20droits%20de%20l’homme%20et%20du%20citoyen,d’une%20d%C3%A9claration%20de%20principes.

Annexe

Les religions, comme toutes les communautés, enferment autant qu’elles apportent une identité. Le judaïsme n’est, au départ, pas plus compatible que l’Islam avec la République.

Nous pouvons même classer les religions selon leur degré d’enfermement. Les polythéismes sont souvent bien plus ouverts, que l’on pense à la religion des grecs antiques, mais aussi des hindous. Le polythéisme inclut une tolérance envers une multiplicité de dieux. Chacun peut y trouver un dieu qui lui ressemble et peut le guider dans son destin. Dans l’hindouisme, cependant, le polythéisme va de paire avec une division par classe, et le polythéisme et la tolérance est surtout réservée aux basses classes, aux intouchables. On sait que le christianisme a été accueilli en Inde, où l’on trouve de nombreuses églises et de nombreux croyants, qui n’ont d’ailleurs pas pour autant abandonné leurs dieux traditionnels.

Le christianisme hésite entre son élan universaliste, selon lequel nous sommes tous des enfants de Dieu, à l’image de Jésus, et où nous devons respecter tous « nos frères », à savoir tous les hommes. Et de l’autre, la révélation historique de Jésus, qui serait vraiment le fils de Dieu né à cet instant de l’histoire. La tradition chrétienne a inclus et repris toute la tradition philosophique grecque, à l’image d’ailleurs d’une certaine pensée musulmane. Mais plus fondamentalement encore, le christianisme est évidemment un avatar du judaïsme, une transformation religieuse, une nouvelle génération de la croyance, comme nous en voyant tant dans la religion grecque. Dans la mythologie grecque nous voyons une succession de divinités; les titans, les titanides, puis Zeus et les dieux de l’Olympe qui représentent une troisième, voire quatrième génération. Un phénomène similaire s’est déroulé à l’Île de Pâques. La première religion des Moaï a disparu quand la société insulaire s’est retrouvée en échec, face à la disparition des ressources naturelles.

Les religions évoluent, d’une évolution lente. Le judaïsme a évolué en christianisme, et lui-même en protestantisme. Il est intéressant de voir que le judaïsme, qui n’avait pas évolué avec la déportation en Perse, où le judaïsme était respecté, a évolué en christianisme à l’époque de la conquête romaine. C’est l’influence de Rome qui force la transformation, et ouvre la religion. Le judaïsme avait une potentialité d’ouverture, Jésus, comme il le dit lui-même, vient accomplir la parole des écritures, et notamment la parole d’amour du Lévithique. Cette ouverture existait dans le judaïsme. Elle a été activée pour ainsi dire, en réponse à la menace de marginalisation par la conquête romaine. C’est malheureusement aussi à ce moment, également pour ne pas disparaître, que les rabbins ont décidé que la religion se transmettrait par la mère. Il s’agissait d’arrêter les viols des soldats romains. Malheureusement, cette tradition n’a pas été abolie depuis.

La religion juive avait aussi un puissant levier d’ouverture, qui est finalement, plus que l’amour même, le cœur de la religion chrétienne, à savoir le pardon. La folie juive, l’enfermement religieux, est dans la Loi, dans les 600 et quelques commandements que contient la Torah, bien au-delà des 10 commandements des tables de la loi. Dieu donne des règles impossibles à suivre. Et bien sûr, les juifs, qui doivent trouver le paradis sur terre, car il n’y a pas d’autre monde, pas de Paradis, pas de réincarnation, dans le judaïsme, ne peuvent absolument pas suivre toutes ces règles. Ils deviennent fous s’ils les suivent, et fous s’ils ne les suivent pas. Ce n’est pas un hasard si un juif, Freud, est l’inventeur de la psychanalyse, de la névrose et de la psychose. La plupart de ses clients étaient d’ailleurs juifs eux-mêmes. Mais à côté de ces règles en partie absurdes, le Dieu d’Abraham est un dieu du pardon. Il brise et reforme l’Alliance en permanence. Jésus vient accomplir le pardon de manière permanente.

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