Après les attentats du 11 septembre, un élément m’a particulièrement choqué: la faiblesse de la réaction et des condamnations des musulmans. Je ne parle pas des Etats, ou des groupes religieux, qui sont si l’on peut dire dans leur rôle, aussi infâme puisse-t-il être. Je pense à tous les autres musulmans, à mes amis et confrères de travail de confession musulmane et au-delà à tous les musulmans du monde entier, qui n’ont montré quasiment aucun signe de révolte contre cet attentat d’une barbarie sans nom.
Aujourd’hui l’attaque du Hamas en Israël, une rattonade qui consiste à se jetter sur la population pour massacrer autant de civils que possible et kidnapper des otages, est totalement inqualifiable. Le massacre systématique des festivaliers du kibboutz de Re’im est une honte, un sommet de la barbarie humaine, qui nous rappele les actions des russes à Boutcha, et pllus encore nous renvoit aux pogroms de juifs au Moyen-Age en Europe.

Qui peut accépter d’appartenir à une religion dont certains dirigeants, l’Iran en tête, prône la destruction d’un Etat voisin reconnu par la communauté internationale? Restez-là, sans rien faire, sans rien dire, se faisant complice de l’horreur? C’est impossible.
Comment réagir?
Il y deux manières de réagir pour un musulman aujourd’hui, interne et externe. La réaction interne, c’est la lutte à l’intérieur de sa communauté et de sa religion. C’est mettre le sujet sur la table lors des dîners de famille et forcer chacun à prendre position. C’est allez voir son imam et le défier sur sa doctrine à l’égard des juifs. Ce chemin est beau et noble. Mais il est aussi socialement risqué. Dans un pays démocratique, où la liberté de parole est préservée et défendue, vous aurez principalement à vous confronter à votre famille et à votre communauté, avec un risque réel d’être exclu, au moins de fait de votre groupe le plus proche. « Tu n’es pas un bon musulman », « tu es le complice des juifs et d’Israël », « tu es la honte de notre famille », voir dans les cas les plus extrêmes: « tu ne fais plus partie de notre famille ».

Il faut du courage pour aller dans cette voie. C’est d’ailleurs la première raison pour laquelle si peu de personnes la suivent. La seconde voie est un peu plus simple, mais elle aboutira sans doute au même résultat. Il s’agit simplement de rejetter une religion de violence, de tourner le dos à cette partie de notre héritage culturelle. Qu’apporte les religions, si ce n’est le fanatisme, la guerre, la haine de l’autre, de celui qui ne suit pas le même Dieu, et même celui qui le suit « mal » selon les plus radicaux de chaque religion. Il y a d’autres Dieux. Il est possible de prendre en charge son rapport à l’au-delà et à la transcendance autrement qu’en s’enfermant dans des religions qui par leur multiplicité même montrent qu’aucune ne suit le vrai dieu unique et universel.
L’alternative, celle de la lâcheté quotidienne autant que du soutien assumé, c’est d’être complice. Il n’y a pas d’entre-deux. L’indifférence, le déni, le silence, sont toujours la preuve de la complicité. Ne laissez plus tuez au nom de votre religion, ou quittez-là. Il n’y a pas d’alternative pour une conscience pure, honnête et cherchant la paix.
L’espoir d’une organisation de l’Islam et la rechercher d’un Islam des Lumières
La seule solution pragmatique pour que l’Islam cesse d’être une menace mondiale et un facteur de haine, c’est la réforme de l’Islam. Les religions ne disparaîssent que rarement. Mais elles peuvent se réformer. Le bon chemin, le seul chemin de la réforme, est celui mis en place en France par Emmanuel Macron, bien plus clair sur le sujet que tous ces prédécesseurs. L’Islam doit se doter d’une autorité centralisée et doit se remettre en cause afin de réorienter les musulmans hors de la barbarie.
La situation de l’Islam est à cet égard bien différente de celle des deux autres grandes religions monothéistes. Le Coran contient un droit civil très détaillé qui ne peut qu’entrer en conflit avec les droits civils des autres pays dans lesquels les musulmans résident. La seule solution viable mondialement, c’est la transformation de ce droit civil en un droit religieux qui laisse la place qui est la sienne au pouvoir civile permettant des Etats multiconfessionnels et tolérant vis-à-vis du fait religieux. En bref, il faut séparer l’Eglise et l’Etat. Au Moyen-Age, comme dans la Grêce antique, le Pape de Rome, comme autrefois le sanctuaire de Delphes, représente une autorité séparée de celle des Rois, s’entendant sur toute la chrétienté. L’Eglise a son propre droit, ses propres registres d’état religieux, sur la naissance, le bâpteme, le mariage, la mort. Plus profondément encore, la parole de Jésus n’est pas politique, il n’est pas le roi législateur de son peuple.

La situation des juifs est très différentes. Quasiment 2000 ans de vie sans Etat ont appris aux juifs toutes les méthodes de cohabitations avec les autres. Plus profondément, s’il existe bien un droit civil dans l’Ancien Testament, ces principes, les 10 commandements, sont suffisamment universaux pour ne pas entrer en conflit avec la droit civil de l’Etat politique. « Tu ne tueras point », « Tu honoreras ton père et ta mère » sont des commandements unviersaux. La religion juive a aussi connu ses Lumières, et c’est profondément remise en cause. Une remise en cause qui est d’ailleurs à la source et à la base de l’enseignement du Talmud, une école de questionnement bien plus que de fanatisme, dispensant une formation intellecutelle très rigoureuse qui est la base de l’intelligence juive.
Il n’y a que dans l’Islam que la guerre sainte et la haine des juifs et dans une moindre mesure des chrétiens soient écrite noir sur blanc dans les textes. Quand bien même on peut et l’on doit gloser sur ces passages du Coran, on ne peut pas non plus faire comme si ces passages n’existaient pas. Dans l’Islam, comme malheureusement dans le christianisme, le texte est peu discuté, peu mis en question. L’interprétation littérale prime. Le schisme entre sunnites et chiïtes, n’a pas comme la séparation entre Protestants et Catholiques, permis de revivifier les textes et et de créer une méta-doctrine permettant la cohabitation des différents mouvements.
C’est ce travail d’exégèse et de diffusion d’un islam rénové que doivent permettre les institutions de l’Islam mise en place en France. Mais aussi puissante que soit la doctrine française sur ce point, elle est aussi mal comprise à l’international et ne suffira pas à elle-seule. La prise ce conscience doit venir de l’Islam lui-même. Sans quoi il restera une religion de haine et de guerre contre laquelle l’Occident n’aura pas d’autre choix que de se défendre.
Israël, la colonisation, vraie faute, mais fausse excuse
Sous Trump, sûre l’accord des Etats-Unis, lsraël a repris la colonisation, au mépris des traités internationaux. C’est une erreur, une faute morale, que nous devons à la coalisation des trumpistes à courte vue et des extrémistes israëliennes qui en sont au point de mettre en danger la démocratie israélienne elle-même. Or la démocratie israélienne est la condition de la survie d’Israël, la preuve qu’il n’est pas un Etat religieux au même niveau que les islamistres qui l’entourent. Jamais la colonisation n’aurait dû reprendre. Et elle doit cesser au plus vite. L’ambassadeur d’Israël en France l’a confirmé ce dimanche sur LCI, montrant par là qu’il existe désormais une liberté de parole sur ce sujet.
Le Hamas ne représente pas les palestiens. Le Hamas ne lutte pas contre la colonisation. Le Hamas n’a pas plus attaqué les colonies et les colons qu’il n’a attaqué l’armée. Le Hamas a tout fait pour démolir le peu d’autorité palestinienne qui existait encore. Le Hamas et le Hesbollah ont attaqué et massacré des civils, sans aucune revendication. Les commentaire sont presque tous unanimes: le but de l’opération est de déclencher une réaction massive d’Israël et de rendre impossible les négociations entre l’Arabie Saoudite et Israël, en faisant le payer le prix de ces crimes aux palestiniens.
Il faut attaquer le Qatar et l’Iran et laisser autant que possible les palestiniens en dehors du conflit
Le Hamas est une organisation terroriste qui prône le djiad et la destruction d’Israël. Le Hamas est l’ennemi des palestiniens autant que d’Israël. Le Hamas a démoli ce qu’il restait d’autorité palestinienne et instrumentalise la cause palestinienne pour répandre la mort.
La pire erreur que peut faire et que va faire Israël est de se venger sur les palestiniens. Israël s’en prendra au faux responsables, et va retourner l’opinion internationale contre elle. Le sort des palestiniens dans leurs territoires est un scandale dont les palestiniens sont tout autant responsables voir plus même que les Israëliens, dans leur refus constant de négocier. Mais c’est aussi une population enfermée dans une prison à ciel ouvert, une situation dans laquelle Israël, autant que les pays voisins, qui ont tous refusés d’acceuillir les palestiniens, a une lourde responsabilité.

Derrière le Hamas, il ne faut pas chercher que les palestiniens. Si le sort des palestiniens leur importait, ils auraient fait exactement l’inverse de ce qu’ils viennent de faire. Ils n’auraient pas attaqués et mis les palestiniens dans une telle situation. Ils ne prendraient pas en otages les palestiniens en se cachant avec leurs otages dans les territoires.
On peut inventer toutes les excuses ce que l’on voudra, le Hamas l’a dit clairement et il suffit de l’écouter: l’Iran est derrière cette attaque. C’est donc l’Iran qu’il faut bombarder et châtier. Le gouvernement irannien, déjà capable de massacrer sa propre population et notamment ses femmes pour continuer à leur imposer un voile qu’elles ne veulent plus. Ce régime est à bout de souffle. Il faut continuer à l’affaiblir. Nous payons encore les erreurs de l’invasion de l’Irak, de l’Afghanistan et même de la Lybies, qui nous enlever tant de marge de manoeuvre. Mais les erreurs du passé ne doivent pas nous empêcher d’agir comme il le faut aujourd’hui.
Aider logistiquement par l’Iran, le Hamas est financé directement par le Qatar, ce petit Emirat arabe, qui doit son existence à la France, qui finance le PSG et détient une part importante, même si minoritaire dans les sociétés du CAC 40. Ce Qatar que Technip, Totat et Chyoda notamment ont aidé à développer sa rente gazière. Comble de l’ironie et du tragique, c’est au lendemain de l’attaque du Hamas que la France et l’Allemagne signent des contrats d’approvisionnement long-terme en gaz avec l’Emirat aux mains couvertes de sang. Le gaz russe devait nous permettre d’échapper au pétrole islamique. C’est manqué. Nous tombons de Charribe de Scylla. La politique, décidément, c’est toujours moche.

Les salauds comptent toujours sur la lâcheté de leurs victimes. Ils ont malheureusement raison. Ils ne cherchent pas à négocier. Ils se fichent de la paix, de la justice et de la liberté. Autrui n’existe pas pour eux. Qu’attendons-nous pour réagir? Pour emmener l’Ukraine à la victoire et pas simplement épuiser sa population. Pour reconstruire enfin le Liban, aux mains du Hezbollah. Pour empêcher l’Iran d’avoir la bombe et même de renverser ce régime qui a fait tant de mal depuis des dizaines d’années? Nous avons déjà perdu la Corée du Nord, qui menace de frappes nucléaires à tout va, alors que toute la population est réduite au pire des esclavages. Combien de temps allons continuer à garder les yeux grands fermés? Plus nous attendrons, plus le conflit sera mondial et massif.
Annexe 1
La charte des principes pour l’Islam en France
Le CFCM, Conseil Français du Culte Musulman, a signé en 2021 une charte détaillant commet l’Islam de France reconnaît les valeurs de la république et des droits de l’homme. Un très grand pas dans la bonne direction.
Vous pouvez retrouver le texte de la charte dans un lien de cet article:
Annexe 2
Cet article participe d’un triptique sur le conflit Hamas Israël
Tu ne tueras point! Pourquoi Israël ne doit pas toucher un cheveu de la population de Gaza
L’universalisme est le seul chemin pouvant mener à la paix mondiale
Sur ces sujets plus que sur tout autre, nous sommes désormais presque obligés de dire d’où nous parlons. J’ai une histoire un peu enchevétrée, qui me donne des racines musulmanes d’Algérie, juives de Crimée, catholiques du Berry et protestante d’Alsace. Adolescent, je me suis fâché avec mes amis juifs, parce que j’étais contre la colonisation. Après le 11 septembre, je me suis à nouveau fâché, avec mes amis musulmans qui ne condamnaient pas les attentats.
Mon Dieu, car je suis croyant, est le dieu des philosophes. Je refuse toutes les religions qui nous séparent, alors même que l’idée de Dieu est pas excellence l’idée de l’union et de la totalité.
Annexe 3
A tous ceux qui n’arrivent pas à imaginer qu’une religion puisse ainsi appeler à la guerre sainte, directemnet dans le texte religieux, je n’ai qu’un seul conseil: lisez le Coran. Mais si vous n’avez pas le temps, il y a quantité de sites internes répertoriant tous les passages antisémites du Coran. En voici un exemple.